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SOFT CELL - The Art Of Falling Apart (1983)
Par WALTERSMOKE le 29 Septembre 2013          Consultée 4034 fois

Voguant fièrement dans la jungle des charts, Marc Almond et David Ball continuent leur irrésistible ascension. Les membres de SOFT CELL n'ont certes pas fait fortune avec "Tainted Love", à cause d'un grosse erreur, à savoir ne pas mettre de chanson originale en face B. Mais il faut bien continuer l'aventure, et puis dans l'absolu, c'est l'art qui compte, même s'il peut payer les consommations d'ecstasy. Sauf que cette dernière n'a de cesse de ronger le duo anglais, à tel point que le split paraît de plus en plus inévitable. Des solutions doivent alors être trouvées pour ne pas couler le navire. Parmi elles, il y a le side-project d'Almond, Marc and the Mambas, tout aussi particulier, mais finalement, SOFT CELL arrive à sortir son troisième 33 tours en 1983, intitulé The Art of Falling Apart.

Concrètement, The Art of Falling Apart doit être vu comme le meilleur album de SOFT CELL. Tout y est meilleur, et pas qu'à moitié. Rien que la voix d'Almond est plus agréable à l'écoute, et pas seulement parce qu'elle devient plus supportable. La qualité des instruments et de la production va également de pair avec cette amélioration. Plus important bien sûr est le songwriting qui ne faiblit pas d'un iota. Bien que tous les titres de The Art of Falling Apart n'ont pas forcément le potentiel pour devenir des hits, ils ont tous assez de qualités et surtout assez peu de défauts pour plaire.

La verve acide de SOFT CELL marche du tonnerre. Almond et Ball se font incisifs, le premier assénant des paroles dures, le second les accompagnant avec une musique froide et expressive à la fois. Il n'est alors guère étonnant que les singles choisis aient moins bien marché que ceux extraits de Non-Stop Erotic Cabaret. Les thématiques abordées approchent les lieux communs (rapports difficiles avec autrui, la vie nocturne...) pour mieux en extraire le malaise et le modeler musicalement. Les meilleurs exemples, de loin comme de près, s'appellent "Heat", "Baby Doll" ou encore "The Art of Falling Apart". En particulier, le dialogue qui ouvre Baby Doll fait s'approcher du malaise ou du voyeurisme, c'est selon. Le rythme imprimé fait de The Art of Falling Apart un album qui peut tout de même très bien animer une soirée en boite de nuit, il ne faut pas perdre de vue qu'on parle toujours de new-wave, aussi sombre soit-elle. Il est tout de même difficilement concevable, y compris pour les non-initiés à l'anglais, d'avoir envie de danser tout en écoutant une musique aussi négative par endroits.

S'il devait manquer quelque chose à The Art of Falling Apart, ce serait l'homogénité au niveau du son. L'aspect légèrement daté et un mixage pas forcément clair jouent en sa défaveur. Il faut également prendre en compte "Loving you, Hating me", qui provoque l'indifférence tant on a entendu mieux ailleurs, pour le coup. Ce n'est pas suffisant toutefois pour vraiment faire choir le deuxième album de Soft Cell, qui connaitra un succès amplement mérité à sa sortie. En coulisses, les choses se délitent, et il est bientôt l'heure pour Almond et Ball de signer le divorce.

Note réelle : 4,5/5

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   WALTERSMOKE

 
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- Marc Almond (chant)
- David Ball (claviers, choeurs)
- John Gatchell (trompette, cors)


1. Forever The Same
2. Where The Heart Is
3. Numbers
4. Heat
5. Kitchen Sink Drama
6. Baby Doll
7. Loving You, Hating Me
8. The Art Of Falling Apart



             



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