≠ FAUVE est un collectif ouvert. Un CORP.
Les membres de FAUVE sont liés par une conception partagée de la Vie et des Gens.
FAUVE baise les rapports humains baisés, défait le défaitisme, hait la haine et a honte de la honte.
FAUVE adhère de façon inébranlable à la croyance selon laquelle l’Amour peut rafler la mise dans ce monde bizarre.
FAUVE est désespérément optimiste.
FAUVE a démarré courant 2010, par l’écriture de chansons issues d’un besoin commun et urgent de vider le trop-plein avec le moins de contraintes possibles. D’où le français, d’où les textes, d’où le spoken word.
FAUVE est une porte ouverte jour et nuit, une épaule et une oreille.
FAUVE c’est qui veut. Et si ça se trouve demain on sera nombreux ≠

C’est ainsi que le collectif FAUVE se décrit sur son site officiel.

FAUVE est mystérieux : né en 2010, il réunit principalement cinq artistes, quatre musiciens et un vidéaste, mais pourrait en réalité englober une vingtaine de personnes. Ils commencent à se faire un nom dès 2011 avec certaines chansons et leurs clips réalisés par leurs soins. Quatre chansons plus tard, le groupe devient un véritable buzz internet. Deux ans plus tard, ils sortent leur premier EP, enregistré chez eux, par eux, en refusant tout label. Ils donnent d’ailleurs peu d’interviews, refusent les photos et ne déclinent pas leur identité. Juste ce logo, un emblème à la fois fédérateur et illustrant leur différence.

FAUVE parle très vite : les paroles, parlées – criées - de manière simple et pourtant riches en cassures sont déblatérées dans une urgence vite addictive. Un portrait d’une jeunesse désenchantée, qui ne croit plus au monde qui est le sien, qui prône l’amour comme unique rempart au bonheur. Des textes souvent violents et agressifs mais nuancés par une mélancolie comme une solution au portrait si obscur dressé juste avant. On pourra leur reprocher beaucoup de choses : leur style faussement dandy à la Biolay, leur façon de déprimer sur le monde façon Saez. FAUVE n’est rien de tout ça, a son style à lui, inspiré du roman de Cyril Collard : sous des apparences négativistes et pessimistes, un élan d’espérance, parfois tellement naïf qu’on a peine à y croire (« Rub a dub »)

FAUVE n’est pas très original : si l'on est d'abord surpris par ce mélange étonnant (pop ? rock ? rap ? folk ?), on constate très vite que la musique passe au second plan, qu’elle n’est qu’une plage libre pour y déposer les textes. On retrouve d’ailleurs sensiblement les mêmes traits : un riff de guitare lancinant et répétitif accompagné de chœurs très présents. Certains instrus sont très réussis, prenants et originaux, d’autres sans grand intérêt et c’est là que le bât blesse. Car l’ep est un CD, pas juste un livret de paroles et qu’on aimerait en avoir un peu plus dans les oreilles. D’ailleurs le spoken word atteint parfois ces limites et on est ravi d’entendre des instants de mélodies dans « Nuits Fauves » ou même le refrain très musical de « Haut les cœurs ». D’ailleurs, ceux qui connaissaient les chansons précédentes regretteront l’absence de « Saint-Anne », un de leurs morceaux les plus réussis.

FAUVE avec cet ep va diviser le public : soit on aime, soit on déteste. Mais personne n’y sera indifférent. Alors on attend l’album, pour savoir si FAUVE sait évoluer musicalement et devenir un groupe français majeur ou s’il retombera définitivement dans l’oubli. Car si FAUVE m’impressionne sur six titres, j’ai bien peur qu'il me lasse sur un album entier. Alors en attendant, profitons des quelques pépites actuelles, de leurs slogans intemporels, de cette voix, de cette révolte, de cet espoir, de cet ep !

Note réelle : 3,5/5

* Mes coups de cœur : Blizzard, Nuits Fauves, Haut les cœurs
* La chanson vraiment pas top : Rub a dub