NAS s'apprête à sortir son 6ème album God's Son. Tout va bien pour lui, le rappeur a remonté la pente descendante qu'avaient amorcés ses albums I Am... et Nastradamus avec le classieux Stillmatic, il est donc de retour au top de sa forme. Pour nous faire patienter jusqu'à la sortie de son nouvel album, le New Yorkais décide de sortir une compilation regroupant 11 morceaux enregistrés entre 1998 et 2001.

Le hic, c'est que pendant cette période, sur les 3 albums sortis, seul Stillmatic est bon, les autres sont à éviter et bien en dessous de la discographie du rappeur. On peut donc, avant même avoir écouté l'album, émettre des doutes sur sa qualité, les titres présents sur celui-ci étant enregistrés pendant la mauvaise période du rappeur. Et encore plus quand on se dit que ces titres n'ont pas été retenus sur la version finale des albums, ils faisaient donc partis des titres les moins aboutis ou les plus incohérents au reste des albums.

Bref, lançons nous à la découverte de cette compilation avec en ouverture l'excellent « Doo Rags », qui donne confiance pour la suite des festivités. Sur la balade de piano rythmée à merveille, NAS va livrer une prestation parfaite – fidèle à lui même – sans fausses notes. On se doute bien rapidement que ce titre a été chopé aux sessions d'enregistrement de Stillmatic, on y retrouve la qualité de rap et l'originalité qui caractérise bien cet album. Suite en puissance aussi avec un « My Way » où notre rappeur nous rappelle qu'il ne faut pas trop être influencé par les autres, il faut suivre sa propre voie, son propre chemin. Bien que l'instru manque un poil d'originalité, le refrain est entêtant, ce qui donne au final un titre correct. « Drunk By Myself » fait partie des titres réussis lui aussi grâce à son instru variée et son contenu très personnel sur la dépression périodique qui a touché le rappeur. Enfin on peut relever « Blaze a 50 » qui dépote bien, avec son instru qui nous fait entrer dans l'action tout de suite.

Pour le reste de l'album, on est en demi-teinte. « U Gotta Love It » sample très discrètement le parfait « Affirmative Action » tiré de It Was Written, mais la magie n'opère pas tellement, on se retrouve avec un titre en manque d'inspiration flagrante. « Everybody's Crazy » ne parvient pas à convaincre, le refrain est tellement copié sur un « My Way » (et le style fait beaucoup plus d'effet sur ce dernier), on ne reviendra pas sur ce morceau un peu quelconque. Pareil pour le très moyen « Purple », sur lequel le charme à énormément de mal à opérer, seule la qualité du flow de NAS remonte la pente, mais la possibilité de réécoute devient quasi-nulle. Quant au dernier titre « Poppa Was A Playa » (en incluant la piste cachée « Fetus »), l'instru est moyenne sur les deux morceaux mais le flow du rappeur est bien présent, et les textes fort sympas, surtout pour la piste cachée bien foutue.

Un album bien inégal, ayant de réelles qualités comme des défauts indéniables. Le concept de base qui est de regrouper des titres non choisis sur les albums pour lesquels ils étaient destinés joue peut-être sur la qualité finale de l'album. Ce The Lost Tapes joue bien plus du côté d'un I Am... que d'un Stillmatic au grand regret du public. Cependant il reste une bonne mise en bouche en attendant le vrai nouvel album du rappeur, qui sera lui aussi un carton.

Morceaux préférés : « Doo Rags », « My Way », « Drunk By Myself ».
Note réelle : 2,5/5.