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2008 Visionary Position
2010 Satellite
2012 Skin
2014 Incarnate
 

- Style : Mostly Autumn, Iona
- Style + Membre : Karnataka

PANIC ROOM - Incarnate (2014)
Par MARCO STIVELL le 7 Mai 2014          Consultée 2126 fois

PANIC ROOM est comme une machine qui évolue sans jamais prendre le temps de s'arrêter. Moins de deux ans après Skin, voici qu'un nouvel album paraît alors que le vent du changement s'est encore manifesté. Alun Davies avait été remplacé en 2011 par Yatim Halimi, c'est au tour du guitariste Paul Davies de tirer sa révérence vis-à-vis de l'équipe au sein de laquelle il officiait depuis tant de temps : rappelons que son nom était associé à ceux de Jonathan Edwards et de Gavin Griffiths depuis le premier album de Karnataka en 1998.

Peut-être est-ce en partie dû au remplacement de Paul Davies par Adam O'Sullivan (et auparavant Pete Harwood pour la tournée Skin), mais la musique du groupe aux aisances progressives évidentes se voit simplifiée à une forme de pop aérienne conduite par des mélodies sublimes et hypnotisantes. Par son accessibilité, en dépit de la durée allongée de quelques morceaux (huit minutes maximum) et de la frustration logique des amateurs de musique complexe, Incarnate s'affiche comme le pendant lumineux de Skin, le disque « poppy » par excellence des Gallois et qui tout comme les autres mais à sa manière, donne envie d'y revenir souvent.

Le jeu plus ouvertement américain d'O'Sullivan, l'esprit shred et fidèle à Steve Rothery en moins par rapport à Paul Davies mais favorisant les couleurs jazz, renforce ce sentiment. De même, on doit parler de la production spacieuse et brillamment équilibrée, comme c'était le cas sur Delicate Flame of Desire, le troisième album de Karnataka. En dehors du mixage habituel par Tim Hamill, présent depuis le premier album de PANIC ROOM, le mastering est réalisé au studio Close to the Edge de Twickenham sous la houlette de Jon Astley qui a travaillé pour un certain nombre de grands artistes : The Who, Abba, George Harrison, Eric Clapton, Level 42, Led Zeppelin... La liste est longue, tout comme celle des raisons nous menant à croire qu'un soin particulier est apporté à ce quatrième album, avec naturellement l'espoir qu'il marque les coeurs du plus grand nombre.

Même si PANIC ROOM ne doit jamais écouler des dizaines de millions de disques, il serait dommage qu'une telle réalisation se solde par un échec, lorsque l'on voit le travail effectué ne serait-ce qu'au niveau des chansons. Certes, il n'y a pas ici de solo de Moog, de construction tarabiscotée, éléments typiques du style progressif que le groupe n'a d'ailleurs toujours employés qu'avec un dosage minutieux. La recherche est ici davantage poussée dans le domaine des timbres, effets de voix et autres fourmillements sonores, détails qui se révèlent à chaque nouvelle écoute. Cependant, pour ceux qui tiennent à retrouver le son des albums précédents, le sombre « Dust » sonne comme une chute de Skin (jusque dans sa qualité), et l'introduction « Velocity », plus proche de Satellite, fait ressortir dans le texte comme la musique des tourments auxquels nous devons faire face aujourd'hui, dans un monde vite changeant et sur le fil du rasoir. Ces titres sont un pendant obscur au reste de l'album, comme à l'inverse « Freefalling » apportait un rayon de lumière sur Skin.

Car de la lumière ici, il n'en manque pas, malgré la trame récurrente de l'amour et de l'échange, abordée cependant ici avec davantage d'optimisme. Anne-Marie Helder reste une interprète idéale de mélodies taillées sur mesure pour sa voix magnifique : en témoignent aussi bien la soul ensorceleuse de « All That We Are » que l'incroyable « Into Temptation », le genre de mélodie entêtante que l'on aimerait ne jamais voir s'arrêter... La basse de Yatim Halimi y fait des merveilles, tout comme les différents pianos de Jonathan Edwards. On retrouve des sections de cordes en écho à Skin -et même quelques sons de cuivres programmés- sur les ravissants « Waterfall » et « Start the Sound ». La chanson-titre « Incarnate » ainsi que « Searching » prennent des tons funky nostalgiques pour le moins délicieux, comme le groupe en a parfois proposés (« Chances »).

Rien de très étonnant donc d'un point de vue composition, aucun tâtonnement comparé aux deux premiers albums. Simplement, du bonheur, grâce à une musique pop soignée et qui a tout pour faire date. On prévoit d'ailleurs en France un raz-de-marée PANIC ROOM, après Stromaé et Patoche. Désolé, je planais en écoutant...

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Anne-marie Helder (chant, guitares acoustiques, claviers, harmonica)
- Jonathan Edwards (pianos, claviers)
- Gavin John Griffiths (batterie, percussions)
- Yatim Halimi (basses)
- Adam O'sullivan (guitares)


1. Velocity
2. Start The Sound
3. Incarnate
4. Nothing New
5. Waterfall
6. Into Temptation
7. All That We Are
8. Searching
9. Close The Door
10. Dust



             



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