Les débuts d'Oxmo PUCCINO. Ou la naissance d'un poète, d'une personne formidable et d'un style parfait. C'est avec Opéra Puccino que tout va commencer. À 24 ans, après voir vécu nombreux périples et 11 ans après ses premiers écrits dans le rap, Oxmo sort son premier album. Et même si son apparition dans le titre « Mama Love » sorti sur l'album de KHEOPS a été remarquée, c'est bel et bien avec cet album que le rappeur va pouvoir s'exprimer pleinement et montrer qui il est réellement à son public.

Ce qui touche directement avec cet artiste, c'est qu'il respire la vérité. On sent que chaque mot qui sort de sa bouche a été pleinement réfléchi avant d'être dit. Le premier titre « Visions de Vie » nous prouve directement le flow solide du rappeur, très rythmé avec un refrain bien foutu. Premier morceau convaincant.
Mais l'album, s'il est reconnu comme étant l'une des plus grandes pépites du rap français, doit tout au magique single qui en est sorti, « L'enfant seul ». Oxmo PUCCINO nous montre ici en poésie la solitude d'un gamin et tout ce qu'il endure à cause de ça. On retient particulièrement la punchline « Grandir sans père c'est dur, même si la mère persévère ça sert mais pas à trouver ces repères c'est sûr » qui relève du génie d'écriture et qui explique entre autres le surnom de Black Jacques Brel que l'on a donné à Oxmo PUCCINO. Ce morceau, « L'enfant Seul », est tout bonnement magique et il doit être partagé à tous les réticents du rap qui pensent que le genre est dénué de paroles.

Opéra Puccino, c'est aussi la rencontre de plusieurs rappeurs talentueux de l'époque. C'est le premier album d'Oxmo pourtant le nombre d'invités de qualité est affolant. On pense à « 24 heures à vivre » où il y a AKHENATON, LE RAT LUCIANO, FREEMAN et PIT BACCARDI pour venir épauler notre Oxmo. Rien que ça. Les boss du rap marseillais sont à l'oeuvre et proposent tous des couplets de qualité. On retrouve FREEMAN sur « La Lettre », excellent morceau alliant une instru variée et des lyrics tonitruantes. La participation de LINO se fait aussi remarquer sur « La Loi du Point Final », morceau assez négatif et mélancolique sur lequel le rappeur invité nous fait un excellent couplet. Le reste de l'album est ponctué de jolies pépites. Je pense notamment à « Qui peut le nier » et son instru magique, envoutante à souhait.

Oxmo rappe avec justesse. Comme dit plus haut, on sent que chaque mot est pesé, il a un réel besoin d'exactitude dans son écriture et cela se ressent sur les morceaux. Peu de choses à redire sur cet album, il mérite clairement sa renommée et son étiquette de classique qu'on lui colle aujourd'hui. C'est le début d'une longue carrière pour un Oxmo qui va toujours rester intègre et dans son élément. Respect pour lui, qui a donné un nouveau décor au rap français : celui de la poésie.
On continuera à se poser sur la terrasse en buvant un verre et en écoutant Oxmo PUCCINO... sa musique est une réelle source de jouvence, la poésie qui se dégage des paroles est digne des plus grands.

Morceaux préférés : « L'enfant Seul », « Qui peut le nier », « 24 heures à vivre »