Poésie, enfance, joie, évasion, naïveté, rêve, douceur, nostalgie... tout est lié. Tout TELLIER.

Totalement au deuxième degré sur My God is Blue, le perché barbu revient au premier avec l'Aventura - sauf que son premier degré à lui est bien éloigné de celui du commun des mortels.

La résonance est forte chez un chroniqueur (bibi) qui a le même âge que lui. Pensez-vous : cet album à la couverture inspirée des dessins animés des 70s et des intermèdes de Folon sur Antenne 2 fait vibrer la corde nostalgique des jeunes quadras. Ceux qui ont grandi avec les Cités d'Or et Casimir, les B.O. de Vladimir Cosma et les interludes télé avec flûte traversière et violons.

Dans la continuité de son univers sonore, le barde à l'électro-pop lascive trace sa route bien personnelle, explorant les ambiances "lounge" bien à l'écart de l'easy listening d'une compil Buddha Bar à deux balles. D'autant que pour cet album, l'électro est au placard, quasiment tout est joué par TELLIER lui-même.

Son talent, sa folie légère et sa liberté se cristallisent sur les 14 minutes (oui, quatorze) mega-planantes de "Comment Revoir Oursinet?", tableau space-rock mélangeant AIR, SUPERTRAMP ou MORODER. On pense aussi aux 16 minutes d' "Again" de ARCHIVE. A écouter fort, en fin de soirée. Splendide.

Autour de ce morceau fou, TELLIER se promène sur des airs brésiliens greffés sur une basse mélodique et précise à la Nicolas GODIN. On peut aussi penser à Jean-Claude VANIER, oui oui. Il y évoque sa Calypso, ses copains Estaban Zia et Tao qui lui manquent tant... Côté production c'est comme toujours archi luxueux, classe et foisonnant. Sans aspérités, certes. Mais jamais lisse.

Se relaxer sur un transat pendant l'été 2014 sans mettre l'Aventura en ambiance sonore serait une faute de goût.