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POP ELECTRO TRES SUCREE  |  STUDIO

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2008 Sexuality
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Sébastien TELLIER - Sexuality (2008)
Par POSSOPO le 21 Avril 2008          Consultée 4758 fois

Perso, je viens de faire pipi dans mon évier. Et Sébastien Tellier représentera la France à l'Eurovision. Et on s'en fout. Ce qui importe, c'est ce disque et non la succession des crétinesques Fatals Picards. Et il serait tellement dommage que le chevelu chauve devienne le nouveau Philippe Katerine, outil de propagande décalée pour une Star Academy en mal de reconnaissance artistique. Philippe Katerine et Sébastien Tellier, deux auteurs au parcours singulier et parallèlisable, longtemps inconnus du vaste public, aujourd'hui vedettes médiatiques pour de sinistres raisons. Un tube au goût burlesque (le patatraqueux "Louxor") pour le premier, un carton d'invitation à la fête musicale la plus ringarde de l'univers pour le second. Une fête musicale qui a décidé de s'autoflageller en jouant la carte du décalé post-moderne polycomique.

Et dans cette foire à la bêtise auditive, Sébastien Tellier se sentira bien. Surtout depuis qu'il a sorti le merveilleusement nommé "Sexuality", petit (oui, j'ai tout de même dit petit) chef-d'œuvre mêlant avec la plus grande intelligence le kitsch le plus extrême, une réflexion artistique à l'allemande, un désir charnel disco et la touche french touch qui le rend intouchable depuis quelques temps déjà dans les milieux autorisés.

Le kitsch, Sébastien Tellier fait plus que l'assumer, il en fait son gagne-pain. Preuve en est, et j'y reviens pour la dernière fois, ce "Divine" choisi pour quoi vous savez, rappel facile de Pierre Bachelet (le bronzé, pas celui des corons et des ch'tis pédophiles, chômeurs, consanguins…et alcooliques, ya pas de raison) et des Beach Boys version électronique. Un titre hautement critiquable, peut-être le plus nul du disque, mais indispensable pour comprendre l'univers d'un malade conscient de sa minuscule folie. N'oublions pas non plus les italianismes option David Hamilton (voire plus loin pour le chapitre sexualité) de "Manty".
La référence germanique, il faut la chercher dans le mouvement Kraut, le pendant teuton à la vague psychédélique américaine. Ne cherchez pas trop longtemps, regardez simplement la pochette, écoutez "Sexual Sportswear", vous y entendrez du Klaus Schultze (d'autres y trouveront du Giorgio Moroder, peut-être du François de Roubaix), savant utilisateur de mille claviers analogiques made in seventies.
Le sexe transpire de partout sur cette jolie galette. Les deux, trois orgasmes féminins de "Pomme", d'accord. La collaboration de Sébastien Tellier avec notre maître à tous, j'ai nommé Marc "joli le perroquet" Dorcel (à ce propos, j'aime beaucoup Priscilla Sol), ok. Mais c'est véritablement grâce à des paroles pleines d'Eros trempant dans une soie auditive légèrement vulgaire et démodée que les phéromones explosent. Titre à écouter, le prodigieux "Roche".
Pour ce qui est de la french touch, on se contentera de crier Aiiiir et Daaaaft Puuunk ! On ajoutera une ligne sur le look Polnareff (et pas Chabal, bordel de merde) du compositeur et on aura tout pigé du marketing parfaitement étudié.

Et quelle erreur d'oublier la dynamique formidable d'un ouvrage qui débute par le meilleur (le bandulatoire "Roche") pour se conclure par le meilleur ("Manty", diaphane comme il se doit, "L'Amour Et La Violence", ou du romantisme acidulé) en camouflant les morceaux moins nobles en milieu de parcours.

Mais "Sexuality" connaît aussi un grand malheur. Trop c'est trop, pourrait-on dire. "Kilometer" ressemble vraiment beaucoup à du Justin Timberlake. Pfiou, c'est dur. Et les gens de la hype regretteront la rupture immense avec les deux premiers albums du Vendéen.
Il faut réfléchir afin d'aimer cet ouvrage. On risque sinon de le vomir. Du lascif saveur miel à frôler l'indigestion, de la facilité, beaucoup de facilité, une autodérision difficilement perceptible, "Sexuality" joue le tape-à-l'œil, le fait est avéré, les ventes devraient suivre. Très tendance, tout ça. Factice ? Seule certitude, l'espérance de vie de cette petite rondelle ne sera pas longue. Sacré défaut. Mais Sébastien Tellier fait ici dans l'immédiat, "Sexuality" n'est composé que de déjà entendu (quelque part entre 1975 et 1985). C'est là la grande force, et la grande faiblesse d'un bout de plastique mono-orgasmique qui risque de lasser assez vite. Mais quel orgasme ! J'aurai au moins une fois rêvé de Biarritz en été.

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1. Roche
2. Kilometer
3. Look
4. Divine
5. Pomme
6. Une Heure
7. Sexual Sportswear
8. Elle
9. Fingers Of Steel
10. Manty
11. L’amour Et La Violence



             



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