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ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

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1966 The Seeds
1967 A Web Of Sound

The SEEDS - The Seeds (1966)
Par NOSFERATU le 27 Décembre 2014          Consultée 2747 fois

Durant les “sixties”, le “british boom”, du moins sa frange la plus énervée (STONES, WHO, PRETTY THINGS, TROGGS…) va avoir des conséquences incalculables sur la scène américaine. Ces sauvageons hirsutes sont cités comme références par une jeunesse “freaks”, traumatisée par le Vietnam, en quête d’électricité déviante …C'est ainsi que toute une scène “GARAGE ROCK” apparaît, déjà étiquettée PUNK… Les ricains reprennent les leçons des anglais avec plus de radicalité sonore, en témoignent les galettes des CHOCOLATE WATCHBAND, des SONICS, des 13TH FLOOR ELEVATORS, les innombrables combos qui enregistrent vite fait des singles, plus tard parus sur les fameuses compils NUGGETS, redécouverts par des archivistes comme LENNY KAYE, le compagnon de Patti SMITH.

Les plus violents furent certainement les SEEDS. A l‘origine du groupe, un certain Richard Marsh qui, lassé d’une gentille carrière “doo woop” tournant en rond, emprunte le nom de guerre plus agressif de SKY SAXON. Après avoir chanté dans des groupes sans lendemain, il trouve la formule explosive en s’associant avec un guitariste en rupture de surf music, Jan savage, plus d’autres individus louches originaires du Michigan (dont l’un d’origine amérindienne prétendant qu’il avait 200 ans… ce qui, bien sur, était vrai !!). Leur look est une improbable synthèse entre les dandys fin de siècle et les clochards célestes à la KEROUAC. Camés jusqu’à la moelle, les cheveux très longs (bien avant la mode hippie) mais avec toujours une certaine élégance, ils font rapidement passés leurs maitres les PRETTY THINGS et autres STONES pour des enfants de choeur. En gros, affreux, sales et… cinglés !

Ils écument les clubs de LOS ANGELES. Sur scène, SKY SAXON se met en transe, son jeu épileptique va influencer un certain Jim MORRISON venu par hasard assister à un de leurs shows qui va abandonner ses chères études de cinoche pour créer les DOORS. A Détroit, IGGY STOOGE retiendra aussi la leçon…
L’album comporte trois grosses influences : le psychédélisme, le blues et le rock anglais post-stonien.
Les délires psychés sont flagrants sur “Tripmaker”. Mais on les retrouve aussi sur l’énorme ballade mélancolique qui ouvre le disque, “Can’t seem to make you mine”. Une sorte de réponse version cote ouest au “Sunday morning” du VELVET UNDERGROUND (les seeds de New York ?). La voix est grinçante, plaintive et les lyrics évoquent une frustration affective, on est loin de la bluette sentimentale, on serait plus proche ici du “No fun” des crétins…. Le sautillant “It’s a hard life” se termine là aussi par des stridences psychédéliques. Le très minimaliste “Mr farmer” va mème plus loin dans ce registre, il fait presque penser aux travaux de SILVER APPLES, duo “protocosmique rock” new yorkais de la mème période.“Faded picture” sonne un peu comme les DOORS, on y entend sky seul avec le claviériste annonçant le duo MORRISON/MANZAREK.
Les influences BLUES (Les membres du groupe adorent BO DIDDLEY) ressortent particulièrement sur “Fallin in love”.

Mais “No escape” (repris plus tard par le groupe industriel CABARET VOLTAIRE) montre le veritable visage sonore des seeds, l’archétype mème du son garage rock primaire qui a donc assimilé les leçons anglaises. Titre simple, court, avec l’utilisation minimaliste de l’orgue de Daryl Hooper, qui par ses quelques notes répétitives, annonce pratiquement le Krautrock d’un NEU. Mème constat sur “Girl I want you”. Au niveau des guitares, c’est le triomphe tout azimut de la pédale fuzz, marque de fabrique du groupe, flagrant surtout sur “Evil hoodoo” avec ses choeurs surfs. Le son y est corrosif à souhait et prefigure le premier disque des STOOGES , voire les premiers jets punks des RAMONES. Il y a évidemment “Pushing too hard”, l’hymne par excellence, veritable hit en 67, encore une hIstoire sentimentale compliquée, obsession favorite de SKY SAXON. “Try understand” est une mélodie plaintive avec une batterie plutôt tribale. “Nobody spoil my fun” est aussi cyclique dans sa construction, avec sa ligne de basse chaloupée. “Just let go” a du influencer les DEVIANTS , on n’est pas loin pratiquement du son Heavy rock stoner, surtout à la fin de ce morceau carnassier.

Le premier album des SEEDS est donc précurseur de tous les courants sauvages (punk, shoegazze, krautrock, cosmic, stoner) voire expérimentaux (indus), qui vont se succèder à partir des "seventies" (voir plus haut le nombre de groupes qui leur ont pompé des idées). La critique (encore actuellement) trouva le disque mauvais, les musiciens maladroits mais l’oeuvre doit être réhabilitée. J’ai eu la chance de discuter brièvement avec SKY SAXON, durant les fameux concerts de reformation dans les années 2000 (avec des membres de SPACEMEN 3, les maitres du “shoegazze” des années 80, de lointains descendants). La conversation partait dans tous les sens, il m’affirma que “Jim MORRISON était Jésus !!”. J’aurais du lui répondre qu’il était Jean Baptiste…

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- Sky 'sunlight' Saxon - Chant
- Jan Savage - Guitare
- Daryl Hooper - Clavier
- Rick Andridge - Batterie


- Can’t Seem To Make You Mine *
- No Escape
- Evil Hoodoo
- Girl I Want You
- Pushin’ Too Hard
- Try To Understand
- Nobody Spoil My Fun
- It’s A Hard Life
- You Can’t Be Trusted
- Excuse, Excuse
- Fallin’ In Love
- Lose Your Mind



             



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