Il était évident que la puissance et la fragilité naturelles de la voix de Bruce GUTHRO ne pouvaient que se mêler à merveille avec des arrangements classiques. The Symphony Sessions, capté en compagnie de l'Orchestre National de Musique de Chambre du Danemark en est la parfaite illustration. Le choix du pays n'est en aucun cas dû au hasard. Si le chanteur canadien jouit depuis son intégration dans Runrig au début des années 2000 d'une popularité honorable au Royaume-Uni, c'est bien en Allemagne et au Danemark que le chanteur, bénéficiant de l'aura de son groupe culte, connaît un succès vraiment conséquent, jouant à guichets fermés lors de ses prestations en solo.

Capté en 2010, ce premier album live du Canadien ne voit le jour que fin 2014. Deux albums très réussis (sans doute ses meilleurs) ayant été publiés depuis, cette sortie pourrait sembler hors de propos, puisqu'elle se concentre essentiellement sur l'album No Final Destination, publié en 2009, dont 6 morceaux sont extraits. Couplés à des titres issus du répertoire antérieur du bonhomme, ils constituent pourtant une setlist variée et pertinente, qui voit le folk-pop du chanteur se mêler avec bonheur aux arrangements classiques.

L'album débute au son d'une clarinette sur "Love lives on" qui donne le ton. Celui-ci se fera essentiellement mid-tempo, ayant à coeur de mettre en valeur la voix du chanteur sur des mélodies portées par un rythme mid-tempo qui laisse tout le loisir de se délecter de la chaleur du timbre du Canadien. "Songsmith", avec sa section à cordes frottées et sa flûte, se fait riche en émotions, laissant un large espace d'expression à une guitare acoustique virtuose. Les ambiances plus rock de l'album de No Final Destination ne se voient pas réduites à néant par la présence de l'orchestre, une guitare électrique faisant fort bien son office sur "Drive" et "Rockin' tonight". Perle de cet album, la splendide "Flew McCarthy Home" voit ici sa puissance décuplée par le mariage très réussi entre folk et classique. De même, les ballades "Falling" et "Holy road" fonctionnent parfaitement, et offrent au crooner romantique un splendide espace d'expression.

"Every river", voit le chanteur, accompagné de sa guitare folk, s'y reprendre à deux fois pour rendre hommage à ce seul morceau issu du répertoire de Runrig. Dommage que la tracklist n'inclue pas "The Mighty Atlantic" pourtant interprété lors de cette tournée et parfaitement adaptée à l'arrangement classique. Reste un album live court et sans prétention, qui permet d'apprécier à loisir l'incroyable beauté de la voix d'un chanteur exceptionnel, doublé d'un compositeur de grand talent. Une sortie chaudement recommandable.

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