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- Style : The Yardbirds , Them, The J. Geils Band , The J. Geils Band , The Shadows Of Knight , The Crawdaddys , The Animals
- Membre : The Rolling Stones
- Style + Membre : Pretty Things/yardbird Blues Band

The PRETTY THINGS - The Pretty Things (1965)
Par LONG JOHN SILVER le 11 Mars 2015          Consultée 2802 fois

Dans le groupe des échappés du peloton qui se lance à la poursuite des Stones sur la route pavée du « Chigago Blues », on trouve à peu près dans cet ordre : Les ANIMALS, les YARDBIRDS, THEM. Tous moulinaient le blues.
Tous évolueront vers des styles qui feront que leur « blanchitude » de rookies deviendra un pignon essentiel pour atteindre les cols créatifs plutôt qu’un frein au passage du carrefour des poursuivants.
Viennent se mêler à ce groupe, se pointant « Tell » une flèche Wallonne*, les PRETTY THINGS qui ne sont pas les moins intéressants du lot.
Niveau look, ils portent des fringues plus provocatrices et les cheveux encore plus longs que ceux des Stones. Dick Taylor, qui a quitté ces derniers pendant les premières étapes de leur mise en ligne, se verrait bien coiffer ses anciens partenaires à l’arrivée de la prochaine.
Niveau agressivité, ils n’ont rien à envier à personne. Ils aiment quand ça frotte. Les bagarres qui animent leurs prestations commencent à leur apporter une certaine notoriété. Voilà qui est parfait pour s’agréger à la caravane parcourant les routes qui mènent aux Champs Elysées, là où se réjouissent : les braves, les courageux, les vaillants, les fiers… les vainqueurs.

Dick Taylor et Phil May, les deux leaders, se sont rencontrés dans une école d’art. Le meilleur endroit à l’époque pour se préparer à devenir une rockstar. Ça, plus faire les marioles en Allemagne. On tient là deux des images d’Epinal qui s’appliquent le mieux aux bios des artistes anglais.
« Rosalyn » puis « Don’t Bring Me Down » feront une percée en 1964. Avec interdiction de passer la frontière US pour le second. Trop osé. Bowie s’en souviendra en rendant hommage aux champions qui lui ont donné l'envie de s’élancer, à son tour, sur les routes.
Dans les rangs des coéquipiers on compte un membre ingérable, Viv Prince, batteur de son état, parfait pendant de Keith Moon aussi bien sur scène que dans la vie.
Et si les excitants de toutes sortes sont la pharmacopée du musicien, rien de tel que d’avoir un forcené chez soi pour remonter les coucous et accélérer le train afin de combler le retard. Sauf quand ce dernier oublie que l’objectif c’est de gagner la course et que les à-côtés ne doivent à aucun moment prendre le pas sur l’échauffement. Jusqu’à laisser Skip Alan prendre sa place dans l’équipe qui pédale en studio.
« The Pretty Things » est bel et bien un disque gorgé de blues. Digéré à grandes rasades de bourbon. Mais aromatisé au whisky des clubs anglais et à la bière qui sort par les pompes.
Avec un son garage dont on se demande s’il n’est tout simplement pas dû uniquement à la hargne rageuse des musiciens. Coupons là, le travail à la console de Bobby Graham (lui même batteur) est remarquable, ne serait-ce que pour de son effacement.
On notera un bruitage rythmique pas vraiment efficace par-ci (« 13 Chester Street »)… et c’est à peu près tout ce qu’on peut mettre dans la case kitsh/60’s. Le reste, s’il en possède le son clinquant emblématique des studios anglais, transpire sur le maillot de son époque plus qu’il ne la représente réellement. Lorsque « Road Runner », de Bo Diddley, démarre d’un train alerte, on est rassuré sur la forme du groupe. Le chant de Phil May impressionne, l’engagement est total, la sincérité du propos ne fait pas place au doute. Un peu comme dans les autres écuries.
Cependant la dimension blues est encore plus vivace (Le bitumeux « Unknown Blues », « Don’t Lie To Me » du pirate Berry, « The Moon Is Rising »), la morgue plus ouvertement affichée que chez les concurrents (« Judgement Day »), Stones compris (« Honey I Need »). Le son râpe franchement (« 13 Chester Street ») sans jamais faire déraper un ensemble qui frôle parfois la chute pour mieux fondre sur l’objectif (« Road Runner »).
Forts de leurs convictions les gars y vont en costaud, la musique pulse dans les enceintes (« Big City »), on a envie de s’éclater (« Baby Doll » au solo de guitare incisif et délicieusement vintage), de s’ouvrir une bière pour fêter ça («She’s Fine She’s Mine »).
Pour conclure, on revient en catimini du diable vauvert avec un Bo Diddley (« PRETTY THINGS ») qui joue des coudes pour atteindre la ligne d’arrivée au premier plan. On profite du podium pour remercier le héros d'avoir injecté - via transfusion - son blues dans les jacks.

Néanmoins, ça reste bien blanc et mine de rien… tant mieux.**
Mais ? Attendez…
La rugosité des quartiers populaires londoniens, la grisaille des rues sous la pluie, l’appart mal chauffé, les pubs cramoisis, la junk food, le gin, l’ennui… Et la révolte contre tout ça...
De même l'urgence perceptible, sa dangerosité immanente, des générations en conflit... sauf qu’au mitan des 60’s, le futur est loin d’être anéanti, son appel diffuse depuis Londres dont on brûle les planches des salles de concert qui poussent comme des rampes de lancement.
Et on l’écoute à la radio. God Save The Queen ! Il s’en passe des (jolies) choses dans la perfide Albion !
La Queen en question délivrera le MBE au cou des BEATLES en fin d’année, mais eux ne disputent plus les critériums depuis longtemps. D’autant que les PRETTY THINGS ont pour eux la réputation d’être infréquentables au point d’en devenir interdits de séjour aux confins du Commonwealth.
Déjà.
Pourtant, du point de vue du mélomane The PRETTY THINGS est supérieur à tout ce qu’ont proposé les Stones jusqu’ici.
Mais on parle course contre la montre, or en 1965 les pierres qui roulent vont publier pas moins de trois albums et connaîtront la satisfaction intense d’avoir créé un hit intemporel sur lequel on bâtit les mausolées.
Il n’empêche, Dick et Phil peuvent être fiers d’eux au pointage du temps intermédiaire.
Et ils remporteront des succès en Allemagne.

* J’aime le chocolat suisse, les histoires belges et réciproquement : c’est très mal
** Pas par racisme, la preuve : je suis pote avec les suisses et les belges

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Phil May (chant, guitare, basse)
- Dick Taylor (guitare, basse, chant)
- Brian Pendelton (guitare)
- John Stax (basse, guitare)
- Viv Prince (batterie)
- Skip Alan (batterie, chant)


1. Road Runner
2. Judgement Day
3. 13 Chester Street
4. Big City
5. Unknown Blues
6. Mama, Keep Your Big Mouth Shut
7. Honey I Need
8. Oh Baby Doll
9. She's Fine She's Mine
10. Don't Lie To Me
11. The Moon Is Rising
12. Pretty Thing



             



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