Recherche avancée       Liste groupes



      
SOFT-ROCK/FOLK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1971 America
1972 Homecoming

AMERICA - America (1971)
Par COWBOY BEBOP le 30 Mars 2015          Consultée 3019 fois

En ce début de décennie 70, le folk, croisé avec du rock, de la country, et de la pop, connaît une popularité croissante outre-atlantique. En témoigne l'émergence de nombreux groupes officiant dans le genre, parmi lesquels POCO, BREAD ou encore les fameux EAGLES. Trois compères de lycée, Dewey Bunnell, Dan Peek et Gerry Beckley, décident qu'eux aussi peuvent faire comme CROSBY STILLS NASH & YOUNG, et, uniquement armés de leur guitares et de leur douces voix, sans oublier les indispensables cheveux longs, ils se lancent sur les traces de BUFFALO SPRINGFIELD, de Neil YOUNG et de James TAYLOR.

Ils choisiront de se baptiser AMERICA. Assez ironiquement, les trois membres sont tous mi-américains, mi-anglais, d'où leur crainte de ne pas être pris au sérieux, reflétée par leur appellation un tantinet prétentieuse mais qui ne laisse aucun doute sur leur patrie spirituelle (il suffit de voir la pochette de l'album). Le trio se rencontre dans un lycée londonien, et c'est à Londres qu'ils commencent à jouer en public, d'abord des reprises de CROSBY STILLS & NASH puis leurs propres compositions, simplement accompagnés de leurs guitares acoustiques et acclamés par un public enthousiaste.

Comme CSN, tous les membres usent de leur voix, même si le chant principal est le plus souvent réservé à Bunnell. Tous trois sont également multi-instrumentistes et pratiquent la six-cordes, ce qui les amène à créer leur propre style, fait d'un tissu d'harmonies vocales et de guitares entremêlées. Leurs influences sont encore très visibles sur ce disque, comme c'est souvent le cas pour les premiers essais ; ainsi « Riverside » rappelle « Judy Blue Eyes » de CSN et « A Horse With No Name » a souvent été méprise pour une chanson de Neil YOUNG.

« A Horse With No Name » mérite d'ailleurs qu'on en parle plus en détail, car si le groupe ne connut au fond qu'un succès passager, leur premier album restant le plus vendu de toute leur discographie, ils réussirent avec cette chanson un tour de force dont bien peu peuvent se vanter, celui d'avoir laissé une empreinte durable dans la culture populaire. Ainsi, beaucoup de gens connaissent ce morceau tout en ignorant l'identité de ses interprètes. Composé après la sortie initiale de l'album, il fut ajouté lors de la réédition de 1972 destinée aux États-Unis et contribua largement au succès du disque. Il fait désormais partie du paysage culturel américain, et on l'entend revenir dans nombre de films et de séries. On peut toutefois légitimement se questionner sur les raisons des son succès... Est-ce sa ressemblance, tant dans la voix que dans le style, avec certaines ballades de Neil YOUNG, dont il détrône d'ailleurs le « Heart Of Gold » de la première place du billboard américain ; ou bien est-ce les paroles évoquant un voyage mystique à travers le désert, inspirées à Bunnell par un voyage dans l'Amérique aride, et non pas, comme beaucoup le croient, par un trip sous acide ; ou est-ce encore les deux accords assez inhabituels composant la partie instrumentale, répétés en boucle tel un mantra hypnotique ? Peut-être est-ce là la plus grande force de cette ballade : chacun en tirera sa propre interprétation...

« I Need You » peut être vu comme le deuxième single de la galette. Avec ses paroles simplistes, pour ne pas dire niaises, son piano et sa pop dénuée de toute originalité, c'est l'exact opposé de « A Horse With No Name », et il représente la face mainstream et fade du groupe. Le troisième morceau phare de l'album est le très bon « Sandman », issu des conversation de Bunnell avec des vétérans du Vietnam. Le « sandman » évoqué par les paroles n'est autre que le marchand de sable, auquel le soldat, qui craint pour sa vie lorsqu'il est plongé dans la vulnérabilité du sommeil, tente désespérément d'échapper. La chanson ne monta jamais dans les charts mais passa énormément à la radio ; la rythmique primitive mais diablement efficace des ses couplets y est sûrement pour beaucoup. Un classique du groupe.

Le reste du disque n'est pas non plus indigne d'intérêt. Le mélange de pop et de folk, agrémenté ça et là de quelques guitares électriques, engendre quelques jolies perles, comme la mélancolique « Rainy Day », l'entêtante « Riverside » ou la fantomatique « Clarice ». L'album baigne dans une atmosphère intimiste, renforcée par la discrétion voire l'absence totale de section rythmique. Chaque chanson (mis à part l'inutile « Pigeon Song ») possède sa petite particularité qui la différencie des autres et lui donne son charme. « Here », par exemple, l'unique composition signée par Beckley, commence par un couplet lent et un peu ennuyeux avant d'accélérer sur le refrain et d'enchaîner sur un bridge qui monte progressivement en puissance, accompagné d'un solo de guitare acoustique inspiré. La chanson aurait put se terminer là et le retour du couplet vient un peu gâcher le tableau, mais le titre reste une bonne démonstration du talent des trois compères à la guitare sèche.

Malgré ses quelques faiblesses passagères, ce premier opus éponyme est la preuve que AMERICA, bien plus qu'un « one-trick pony », était un groupe avec un réel talent qui influença nombre d'artistes, parmi lesquels FIREFALL ou les EAGLES ; et il constitue une bonne porte d'entrée dans le monde du folk. C'est ici que le trio nous livre ses meilleures chansons et où le mariage des styles est le plus harmonieux, engendrant un condensé de folk douce et limpide, empreinte d'une certaine nostalgie pour cette Amérique fascinante et entraperçue, celle des souvenirs d'enfance, celles des rêves, et celle des visions.

A lire aussi en FOLK par COWBOY BEBOP :


Stephen STILLS
Stephen Stills (1970)
Aimez votre prochain !




WOODS
City Sun Eater In The River Of Light (2016)
Le meilleur album indie de 2016.


Marquez et partagez





 
   COWBOY BEBOP

 
  N/A



- Dewey Bunnel (guitare, chant)
- Gerry Beckley (basse, guitare, piano, chant)
- Dan Peek (guitare, piano, chant)
- Ray Cooper (percussions)
- Dave Atwood (batterie)
- Kim Haworth (batterie)
- David Lindley (guitare steel)


1. Riverside
2. Sandman
3. Three Roses
4. Children
5. A Horse With No Name
6. Here
7. I Need You
8. Rainy Day
9. Never Found The Time
10. Clarice
11. Donkey Jaw
12. Pigeon Song



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod