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2004 Solo Piano
2012 Solo Piano II

GONZALES - Solo Piano Ii (2012)
Par A.T.N. le 28 Août 2015          Consultée 1267 fois

J'avais lu quelque part une définition du mot "chef d'oeuvre", et le paragraphe finissait par un truc du genre : "une des caractéristiques du chef d'oeuvre est qu'il s'arrête à sa propre expression". C'est vrai qu'on n'imagine pas un "Apocalypse Now 2" ou "Les Quatre Saisons 2". Un chef d'oeuvre a une idée, un propos, qu'il explore sans dévier. Il est abouti, quoi.

C'est pour ça que mon coeur s'est serré quand j'ai entendu parler de la sortie de Solo Piano II.

Non. On ne peut pas toucher à ça. Solo Piano est un chef d'oeuvre subtil, il exploite son idée de fond en comble. Lorsqu'on pense qu'on pourrait commencer (presque, presque!) à lasser, hop il est fini. Et on le réécoute, la magie opère, ces contes feutrés à l'identité très reconnaissable font leur effet à chaque fois. Pourquoi un Solo Piano II, bordel ? Ami lecteur, sache que mon opinion sur ce disque est forcément biaisée : le simple fait que ce disque existe me perturbe beaucoup, je n'arrive pas à en faire abstraction. Mais je vais faire de mon mieux.

Dès les premières notes, c'est inévitable, le miracle s'accomplit à nouveau. Ce "White Keys" (joué uniquement sur les touches blanches du piano, donc) est bluffant par sa mélodie, et c'est aussi un morceau à voir en vidéo avec la fameuse caméra au-dessus (ah ce petit doigt qui va accrocher la note aiguë pendant que tous les autres continuent leur ritournelle... typique du mage). Le "Kenaston" qui suit est encore meilleur, et pourrait figurer sans aucun problème sur le Piano Solo d'origine. Une promenade d'automne, dont le nom évoque une ville perdue au milieu du Saskatchewan (région chère à Forces Parallèles), et dont la mélodie reste longtemps, longtemps dans nos songes.

Mais la distance n'est pas aussi bien tenue qu'en 2005. Certaines pistes sont absolument charmantes ("Rideaux Lunaires", "Venetian Blinds" - les fenêtres l'inspirent - "Epigram in E" ou "La Bulle"): discrets changements de tonalité, mélancolie douce... tout cela donne très envie... de réécouter le disque premier. D'autres sont moins accrocheuses, originales, presque transparentes ("Minor Fantasy", "Escher", "Nero's Nocturne"), sans être désagréables bien sûr. Simplement, l'impression perdure que GONZALES exploite un filon. Le succès de 2005 était inattendu pour ce disque très à part dans sa discographie, et sans cet écho il n'aurait sans doute pas renouvelé le concept. Enfin, on n'en sait rien, j'affabule sans doute un peu.

Pas question de trouver ça nul, sans intérêt, non : cet artiste génial joue des rêveries au piano et rien que cela vaut le détour. Par un dimanche pluvieux et cotonneux, ce disque dans votre salon emplira l'espace d'une atmosphère douce au parfum nostalgique. Mais si par hasard ces morceaux vous plaisent, alors courrez dare-dare vous procurer le premier du nom, le seul, le vrai.

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France, 12 points !... non, 12000 !


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   A.T.N.

 
  N/A



- Chilly Gonzales (piano)


1. White Keys
2. Kenaston
3. Minor Fantasy
4. Escher
5. Rideaux Lunaires
6. Nero's Nocturne
7. Venetian Blinds
8. Evolving Doors
9. Epigram In E
10. Othello
11. Train Of Thought
12. Wintermezo
13. La Bulle
14. Papa Gavotte



             



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