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1977 Listen Now

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1976 801 Live
 

- Membre : Matching Mole, Hiromi, Curved Air, Robert Wyatt , Judas Priest, Toto, Mike Oldfield, Roxy Music
- Style + Membre : Phil Manzanera , Brian Eno , Quiet Sun

801 - Listen Now (1977)
Par JOVIAL le 12 Octobre 2015          Consultée 2070 fois

Dans les termes du contrat, la chose avait été clairement énoncée : l’existence de 801 ne devait pas dépasser les dernières notes de son troisième concert, donné au Queen Elizabeth Hall de Londres le soir du 3 septembre 1976. Mais l’âme humaine est aisément corruptible comme disait l’autre, et Phil MANZARENA ne pouvait se résoudre à abandonner son petit projet alors que 801 Live cartonnait partout en Europe et même en Australie. Il fallait continuer, "capitaliser"  le truc, impossible de s’arrêter là. C’est pourtant d’une mine bien grise que Brian Eno, Simon Phillips et Francis Monkman accueillent la dernière. Mouais, bof, pourquoi pas, vite fait alors… Seul finalement le fidèle Bill MacCormick reste enchanté par l’idée. Qu’importe, Phil MANZARENA a vu les choses en grand. Le premier véritable album de 801 sera gigantesque et pour ce faire, le guitariste y invite pas moins de quatorze musiciens aux noms parfois prestigieux. Le violoniste ici pianiste Eddie Jobson (King Crimson, Roxy Music), les chanteurs Kevin Godley et Lol Creme (10cc), le chanteur Tim Finn (Split Enz), le batteur Dave Mattacks (Fairport Convention) et le saxophoniste Mell Collins (King Crimson, Bad Company) se joignent ainsi à l’aventure. Après le flamboyant 801 Live, on ne peut donc que s’attendre à du lourd.

Listen Now est-il cependant aussi bon qu’il est suggéré comme tel sur le papier ? « Pas vraiment » chuchote le bonhomme de la pochette à son voisin.

Tout d’abord, sa musique s’inscrit plus dans la continuité de Diamond Head, premier album solo de Phil MANZARENA en 1975, que dans celle de 801 Live. Et c’est en toute logique que l’on y décèle également l’influence esthétique des travaux de Brian Eno et, dans une certaine mesure, de Roxy Music. Les derniers vestiges de Quiet Sun, encore bien visibles sur 801 Live, ont en revanche été définitivement engloutis. Mais à la réflexion, MANZARENA ne renie toutefois pas son passage par l’école de Canterbury, dont les préceptes se retrouvent parfaitement ici. L’exigence mélodique et rythmique se maintient tout au long du disque et les improvisations n’entâchent jamais la cohérence d’un morceau ni de ses sonorités souvent plus pop. En somme, ce disque serait peut-être une branche unique dans l’évolution des hommes de Canterbury, une de celles qui n’ont néanmoins pas su s’imposer en tant qu’espèce dominante ? On va arrêter là les métaphores.

Comme le suggère sa pochette, Listen Now se manifeste par des ambiances urbaines, futuristes et souvent crépusculaires. Les magnifiques « Listen Now » et surtout « City of Light » sont à ce titre les principales réussites du genre sur l’album. Celui-ci propose une musique d'avant-garde encore une fois très aérienne mais aussi plus contemplative, qui nous réserve quand même quelques parties bien enjouées de temps à autre. La comparaison avec Before and After Science s’invite inévitablement lors de l’écoute, mais rappelons que Listen Now est sorti quelques mois avant ce génial album de Brian Eno. Notre ancien Roxy Music aurait-il trouvé ici un terrain d’expérimentation de luxe ? C’est possible.

Car justement 801 s'essaye ici à de nouvelles choses, en créant une sorte d'hybride mi-pop mi-ambient, sorte de transition entre Another Green World et Before and After Science, dont bien d'autres se revendiqueront par la suite. On citera par exemple l'ethnique « Rude Awakening » et la nocturne « ¿Que? » qui pratiquent l'exercice à son plus beau niveau.

Mais alors pourquoi seulement ces trois étoiles ? Listen Now est loin d'être aussi plaisant qu'il peut en avoir l'air. La faute à d'irrémédiables longueurs qui polluent le disque et rendent certains morceaux, au départ engageants, souvent emmerdants par la suite (« Postcard Love », « Initial Speed »). Par ailleurs, « Blue Gray Uniform » et « That Falling Feeling » peuvent rester magnifiques, elles ne nous empêchent pas de garder un petit goût de déjà-vu dans le fond de la gorge. Enfin, remarque certainement plus personnelle, il faut parfois se farcir le chant limite pierrot du duo Godley/Creme, qui peine franchement à donner du punch à des compositions qui en demandaient certainement plus.

801 s'arrêtera net après l'aventure Listen Now. Une tournée tentera tout de même de promouvoir le disque, qui fait un flop. Le public attendait quelque chose de plus ... 801 Live. Cela dit, il reste tout de même très intéressant d'une part pour ces quelques bonnes surprises citées plus haut, d'autre part pour son influence certaine sur les travaux de Brian Eno, l'immense Before and After Science en tête, sorti quelques mois plus tard.

3/5
À s'écouter : « City of Light », « ¿Que? » et « Listen Now »

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   JOVIAL

 
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- Phil Manzanera (guitare/claviers)
- Eno (claviers)
- Simon Ainley (chant)
- Bill Maccormick (basse/chant)
- Ian Maccormick (chant)
- Tim Finn (chant)
- Kevin Godley (chant)
- Lol Creme (chant)
- Billy Livsey (claviers/clarinette)
- Mel Collins (saxo)
- John White (tuba)
- Eddie Jobson (clavier)
- Eddie Rayner (piano)
- Francis Monkman (claviers)
- Rhett Davies (claviers)
- Simon Phillips (batterie)
- Dave Mattacks (batterie)
- Alan Lee (chant)


1. Listen Now
2. Flight 19
3. Island
4. Law And Order
5. ¿que?
6. City Of Light
7. Initial Speed
8. Postcard Love
9. That Falling Feeling



             



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