Recherche avancée       Liste groupes



      
JAZZ-ROCK/POP  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Membre : Toto, The Doobie Brothers , Michael Mcdonald
- Style + Membre : The Best

STEELY DAN - The Royal Scam (1976)
Par K-ZEN le 18 Novembre 2024          Consultée 304 fois

The Royal Scam avec son humour bien vicelard vous fait oublier les problèmes de production informatique un mercredi matin sur une application que vous ne maîtrisez pas et tous ces chefs défilant dans votre bureau simplement pour vous demander des explications. Ce mec-là, le développeur, retire doucement le casque de ses oreilles alors que "Madame George" commençait à défiler sur l’écran de son iPod vintage. Il faudrait un ReTeX – lire retour d’expérience – concernant cet incident, tu crois que…Quoi ?Oui, même pas pardon. Rêche, le gars. Faut comprendre, interrompre VAN MORRISON et son titre le plus merveilleux. Ce sont des choses dignes de provoquer un conflit ouvert, inutile d’ajouter du travail à un conseil de sécurité de l’ONU déjà surchargé.

The Royal Scam avec son humour bien senti vous fait oublier cet avion raté à quelques minutes près et tous ces petits tracas dus à Murphy lorsqu’ils ne devraient pas se produire comme par exemple un réseau défaillant vous ôtant l’espoir de télécharger votre carte d’embarquement dans un métro déjà en retard. Ce mec-là, le quidam vacancier, voit sa course brutalement s’arrêter aux machines barrant l’accès aux contrôles de sécurité. Baragouinant un anglais approximatif s’échappant d’un gosier soudainement aussi sec que les dunes du Sahara, il se retrouve au guichet face à un très compréhensif employé aéroportuaire coiffé d’un turban indien qui ne lui fera payer qu’un léger supplément. Soixante livres quand même. La légèreté à la sauce anglaise, telle un pudding agrémenté d’une Guinness.

The Royal Scam avec son humour bien fendard vous fait oublier les aléas d’une page blanche concernant un disque que vous vénérez plus que de raison, adoptant finalement le point de vue d’un vendeur de bretzels en ultime instance afin de coucher quelques mots maladroits sur un bout de papier. Ce mec-là, le pseudo-critique rock, voit d’un œil inquiet sa plume se tarir et pas seulement à cause d’un cours de l’encre s’envolant de manière exponentielle et impromptue. Il sait néanmoins que le cerveau humain, à l’instar des bourses mondiales, est une mécanique fragile et imprévisible pouvant redémarrer à tout moment via les stimuli adéquats.

Seulement, les blagues les plus courtes sont-elles les meilleures, a fortiori quand elles s’appuient sur le comique de répétition ? Demandez à nos trois héros ce qu’ils en pensent ! Un trio de personnages voire de facettes d’une même pièce qu’on aurait pu croiser arpentant l’univers déroutant tissé par STEELY DAN. Si The Royal Scam constitue un rêve, il ne le revêt qu’à dimension purement humaine, pouvant aisément se muer en cauchemar : la flamboyance du luxe dégringolant en un banc crasseux, allié sans faille d’un sommeil peuplé de gigantisme urbain et reptilien assaillant un banal anonyme ou l’amour non protégé engendrant ce que l’on sut par la suite, le DAN livrant avec le tropical "The Fez" une chanson en avance sur son temps et sans doute parmi les préférées de Christophe Dechavanne.

C’est ainsi que doit se lire le lancinant titre éponyme placé judicieusement en clôture des débats, évoquant le rêve américain des immigrés portoricains qui une fois concrétisé n’en a plus rien d’un, l’escroquerie se perpétuant via leurs fausses paroles rassurantes à destination de leurs proches restés dans la misère. Une chanson décisive douce-amère faisant directement face au flamboyant "Kid Charlemagne", invoquant sans détour ce célèbre chimiste amateur synthétisant un LSD d’une pureté nominale étonnante. Cette pièce est une des plus appréciées du groupe américain et on comprend aisément pourquoi au vu des deux soli de guitare le traversant de part en part.

Ailleurs, déception voire désabusement, ennui ou encore jalousie dévorante sont les vecteurs aiguillant nos protagonistes à fomenter des actions insensées, parfois pitoyables : un divorce à aller chercher en Haïti alors qu’un reggae hurle à toute berzingue des haut-parleurs maritimes, un braquage se muant en une séance de psychologie improvisée ("Don’t Take Me Alive") ou cet homme surprenant sa copine avec un autre homme et lui demandant de reproduire avec lui tout ce qu’elle réalisa en compagnie de l’autre.

L’excellent "Everything You Did" comporte également une boutade à destination des EAGLES, la compagne de l’époque du guitariste/bassiste Walter Becker – 50 % du DAN – étant particulièrement fan du groupe californien à l’inverse du musicien. La phrase Mets les EAGLES, les voisins écoutent aurait ainsi été prononcée pendant une de leurs disputes. "Hotel California" y répondra subtilement (Ils l’ont poignardé avec leurs couteaux d’acier, mais ils ne pouvaient juste pas tuer la bête), un retour ayant finalement eu a posteriori largement plus d’écho que l’attaque initiale. Anecdote amusante, le bassiste Timothy B. Schmit est présent aux chœurs de ce disque avant de rejoindre ensuite les rapaces mastodontes, un invité parmi une foule d’autres musiciens conviés aux sessions.

En dernière instance, cette grande escroquerie, plus que le plat marin onéreux figurant sur cette carte d’un resto huppé situé près d’une station balnéaire, c’est sans doute cette chronique à la gomme dont vous êtes finalement – et péniblement – arrivé au terme. Mais c’est tout sauf cet album de bout en bout remarquable, le disque pop le plus fun du monde venant de la part du groupe le plus fun de tous les temps, si toutefois on évite de trop lire les textes au premier degré.

A lire aussi en POP par K-ZEN :


The SMILE
Wall Of Eyes (2024)
Sourire crispé




CHROMATICS
Closer To Grey (2019)
Rigidité cadavérique


Marquez et partagez





 
   K-ZEN

 
  N/A



- Donald Fagen (claviers, chant, chœurs)
- Walter Becker (guitare, basse)
- +
- Paul Griffin, Don Grolnick (claviers)
- Larry Carlton, Denny Dias, Dean Parks, E (guitare)
- Chuck Rainey (basse)
- Ray Marotta, Bernard Purdie (batterie)
- Gary Coleman (percussions)
- Victor Feldman (percussions, claviers)
- Chuck Findley, Bob Findley (trompette)
- Dick 'slyde' Hyde (trombone)
- Jim Horn, Plas Johnson, John Klemmer (saxophone)
- Gary Sherman (arrangements de cuivres)
- Venetta Fields, Clydie King, Sherlie Mat (chœurs)


1. Kid Charlemagne
2. The Caves Of Altamira
3. Don’t Take Me Alive
4. Sign In Stranger
5. The Fez
6. Green Earrings
7. Haitian Divorce
8. Everything You Did
9. The Royal Scam



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod