Battre le fer tant qu’il est chaud. Un an seulement après la publication de leur premier album (écoulé à 300 000 exemplaires), les Fréros Delavega sont déjà de retour avec un nouvel opus. C’est un peu risqué de revenir aussi rapidement, alors que leur hit d’été tourne encore sur toutes les radios. Mais peu importe, Jeremy et Florian continuent d’imposer leur style avec ce deuxième album, annoncé comme plus intimiste. Verdict ?

Après un interlude sans le moindre intérêt, c’est « Un petit peu de toi » qui ouvre le disque. On retrouve le style du duo avec cette jolie ballade à la guitare. Les voix se marient toujours aussi bien, c'est très mélodique, bien que côté texte, c’est toujours aussi faiblard. « Autour de moi » est un peu plus rythmé, pas désagréable dans l'ensemble, sans non plus avoir envie d’y revenir. C’est alors qu’arrive le premier single de l’album « Ton visage » qui tourne déjà pas mal en radio. Bon choix, car c’est un titre assez efficace et bien produit. La mélodie est très accrocheuse, le texte est bon - merci Tété -, mais c’est surtout « Le coeur éléphant » qui retient l’attention. Pour le coup, ils offrent quelque chose de différent et de vraiment mélancolique. Un futur tube à n’en pas douter. On délaisse par le même coup leur image de chanteurs de plage qui leur collait à la peau jusqu'ici, pas une mauvaise idée en soi.

Malheureusement, cette jolie impression ne dure pas longtemps, et c’est là le principal défaut de l’album. Tous les titres se ressemblent effroyablement. Que ce soit niveau mélodie ou interprétation, on a parfois l’impression d’écouter le même morceau en boucle. « Quand je serai un grand » par exemple, on a déjà entendu ce genre de titre des millions de fois ces dernières années, que ce soit avec les Freros ou d’autres artistes. Il n’y a aucune plus-value, d’autant que le texte est simplement mauvais. Même chose pour « A l’équilibre », qui a comme seule particularité d’être un peu plus rythmé par rapport à l’ensemble de l’album. Quant à "Entre ciel et terre", c'est un très beau somnifère, ennuyeux à souhait.

Au milieu de tout ça, il y a quelques bonnes idées. « Mes autres », interprété en solo par Jérémy est une vraie surprise, laissant entrevoir le potentiel du jeune homme. Léger bémol pour les paroles, qui encore une fois, sont trop superficielles. Et si le titre opportuniste pouvait laisser craindre le pire, « Le chant des sirènes 2 » est aussi un joli titre, plein de nuances et de poésie. Aux influences -très- légèrement reggae, « Sous les étoiles » referme le disque d'une jolie façon. Un sympathique morceau qui a le mérite de laisser une bonne impression finale.

Bref, ce deuxième opus est dans la même veine que le premier effort paru un an plus tôt. Jérémy et Florian ont du talent, c’est certain, mais l’ensemble n’est pas suffisamment travaillé. Tout se ressemble un peu trop, et les tubes potentiels sont bien peu nombreux. Point positif, l’interprétation reste convaincante et certains titres tirent indéniablement leur épingle du jeu. Encouragements.