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1971 Never Never Land
 

- Membre : Ufo

PINK FAIRIES - Never Never Land (1971)
Par NOSFERATU le 20 Janvier 2016          Consultée 3586 fois

Londres début des 'seventies', quartier de Ladbroke. L’époque n’est pas encore à la frime 'glam rock', certains 'rosbifs' sont encore dans le courant psychédélique. Ils s’inspirent ainsi des sonorités californiennes des 'sixties' engendrées par des combos barrés comme LOVE, SEEDS et autres DOORS qui ont ouvert des portes justement vers une dimension plus inquiétante, pas celles gentiment 'folky' pratiquées par les plus 'babas' GRATEFUL DEAD. On retient surtout la défonce, le discours libertaire inhérent au genre, l’agit prop illustrée par l’apparition de squatts engagés, la conduite de bécanes sous acides. Ça c’est pour le contenant.

Pour le contenu, l’enrobage musical se teinte aussi de parures hard-rock 'classique' à l’anglaise (LED ZEP, BLACK SABBATH…), mais surtout celles plus enragées produites par les ricains (BLUE CHEER, STOOGES…). Certains alchimistes locaux du son vont explorer cette dernière voie, tout en s’inspirant de même des déviances 'made in britannia' du PINK FLOYD période Barret, des premiers UFO (avant leur carrière hard-rock trop conventionnelle), du HENDRIX d’ Axis : Bold as Love, des PRETTY THINGS de Sf Sorrow. Citons également comme influences 'hors-norme' les poètes freaks des FUGS. C’est la préhistoire du 'stoner' qui s’écrit là.

Parmi les groupes oeuvrant dans l’underground psyché, les HAWKWIND carburent à cette recette ainsi que les membres de l’EDGAR BROUGHTON BAND. Dans cette liste de défoncés notoires, on peut donc ajouter les PINK FAIRIES. Initialement appelés PINK FAIRIES MOTORCYCLE CLUB AND ALL STAR ROCK N ROLL BAND, un patronyme aussi long qu’un trip infini.

Et tout part des PRETTY THINGS cités plus haut. Durant l’enregistrement de l’album solo farceur Think Pink de Twink, batteur des 'jolies choses' sur l’opéra cinglé Sf Sorrow, les anciens DEVIANTS (Responsables d’un disque proto punk bizarrement dénommé Ptooff !) sympathisent avec cet individu plutôt déluré. La connexion, avec l’aide de quelques produits chimiques, se fait rapidement et le quartet déjanté , après quelques concerts sauvages et gratuits, enregistre ce disque méconnu, qui deviendra culte par la suite (un certain JOHN LYDON futur SEX PISTOLS le portera bien sûr au pinacle).

Ça commence au quart de tour avec le tubesque "Do It", un hymne qui annonce aussi, avec d’autres évidemment, le punk rock, marqué par un solo incendiaire tout droit sorti de la sidérurgie du MC5 ou celle plus locale des THIRD WORLD WAR. Il sera d’ailleurs repris plus tard, de façon martiale, par le ténor du 'punk hardcore" qu’est HENRY ROLLINS.
Ce côté pré-punk se retrouve avec "Teenage Rebel" à la violence singulière très typée 'pub rock'. La face 'rock dur' ressort aussi du boogie spatial "Say You Love Me", sur "Track One Side Two", ballade prog se transformant en heavy rock plutôt blindé. Et la lourdeur 'sabbatienne' de "Thor" est impressionnante pour l’époque.

En dehors de cette férocité quasi 'garage', l’humeur est au 'space-rock' comme peut l’attester le planant "Heavenly Man" que l’on jurerait sortir de la discographie des 'flamands roses', de même que l’étrange et très court "The Dream Is Beginning". La romance cosmique "War Girl" se rattache à cette facette du quatuor déglingué. "Uncle Harry’s Last Freakout" renvoie carrément aux expérimentations barges d’un CAPTAIN BEEFHEART.

De l’acid-rock seventies pas aussi 'borderline' que celui réalisé par leurs potes d’HAWKWIND mais bien cramé quand même, touchant un peu à tout (Psyche, garage, hard-rock, progressif), ce que ne dévoile pas la pochette très 'heroic fantasy enfantine' dont même GENESIS n’aurait pas voulu.
Culte.

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- Paul Rudolph (guitare, vocaux)
- Duncan Sanderson (basse)
- Russell Hunter (batterie)
- Twink (vocaux, batterie)


1. Do It
2. Heavenly Man
3. Say You Love Me
4. Wargirl
5. Never-neverland
6. Track One Side Two
7. Thor
8. Teenage Rebel
9. Uncle Harry's Last Freak-out
10. The Dream Is Just Beginning



             



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