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HARD ROCK  |  STUDIO

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- Style + Membre : Van Halen

MONTROSE - Montrose (1973)
Par TOMTOM le 25 Janvier 2016          Consultée 4895 fois

1973, c’est un peu l’année qu’il ne fallait pas manquer. Si vous avez été un jour adolescent(e) et assoiffé(e) de heavy rock made in USA, vous allez très vite comprendre de quoi je parle. 1973, le Alice Cooper Band est à son apogée (Billon Dollar Babies) et Rick Derringer fait un carton avec « Rock ’n Roll Hoochie Koo ». Cette année-là, Blue Oyster Cult radicalise son propos et sort Tyranny And Mutation. Plus au sud, ZZ Top met le Texas sur la carte du rock avec Tres Hombres et le monde découvre les crasseux de Lynyrd Skynyrd. 1973, Aerosmith sort son premier album éponyme. 1973, les illusions proto-punk sont réduites à néant (Raw Power) et Kiss signe sur Casablanca Records.

1973 est l’année charnière du Hard US. Et ce n’est sûrement pas Ronnie Montrose qui vous dira le contraire.

Lui, c’est un violent. Guitariste perfectionniste à tendance maniaco-dépressive, le bonhomme a rongé ses cordes dans la baie de San Francisco avant de passer musicien de studio. 1973, après le carton de « Frankenstein », il quitte le boogie-rock band d’Edgar Winter pour fonder son propre gang et assouvir ses besoins de musique lourde. Après avoir recruté une rythmique bodybuildée, Ronnie Montrose cast un jeune frisé promis à un grand avenir : Sammy Hagar.

Montrose n’est pas un album de hard seventies comme les autres. Le son de Montrose est celui des années 80. A la production, Ted Templeman utilise au maximum l’espace qu’offre le spectre stéréo et offre au groupe un rendu ENORME. L’équilibre basse-batterie-guitare-chant est simplement parfait. Et pour peaufiner un peu plus l’agression auditive, Ronnie Montrose sature sa Les Paul à outrance, la gonfle de médiums et de graves. La réussite sonique est totale, totalement visionnaire.

Côté compositions, zéro déchet, c’est l’équivalent caviar du hard rock que nous sert ici Montrose. Partout, les solos de guitare sont résolument modernes, teigneux, pantagruéliques, exemplaires. Adossé à des riffs tyrannosaures (« I Don’t Want It », « Make It Last »), Sammy Hagar chante comme un Steve Marriott qui ne se foule pas. Il hurle, mais à la cool. Son lexique est celui du big rock US insouciant et adolescent : on fait la fête (« One Thing On My Mind », la reprise de « Good Rockin’ Tonight »), on serre des nanas (« Bad Motor Scooter ») et on parle salace (« Rock Candy »).

Soyons clairs : n’importe lequel des titres balancés ici mériterait dix lignes de louanges. Mais une chanson, à mon sens, sort véritablement du lot : « Space Station #5 ». Tout commence par une intro à la Yes, faite de sons lunaires et de cordes chatouillées à nue. Au bout de 50 secondes, tout devient évident : 1973, Ronnie Montrose avait quitté les rivages rassurants du hard/blues pour s’attaquer au volcan du heavy metal eighties. Un riff monstrueux, un cri guttural, et c’est parti pour l’orgie. Au bout de 2 minutes et 40 secondes, le groupe embraye sur un passage plus contemplatif, tout en lignes de basse détricotées. C’est un trompe l’oreille, un prétexte pour frapper encore plus fort. Dont acte : le final accéléré avec ses solos joués à l’envers est une merveille de heavy féroce. La strophe qui attaque le refrain résume le délire : « What a time we had ! »

Désolé de vous décevoir, mais à sa sortie, Montrose fera un four. Que dalle, zéro succès. Bizarre, surtout pour un disque qui offre non seulement le meilleur du hard typiquement seventies (influencé par Steppenwolf, Led Zeppelin et Free), mais également les premières saillies de ce qui allait devenir le heavy metal triomphant des années 80.

Par contre, les mecs qui ont entendu ça en 1973 lui rendront tellement hommage que l’album finira best-seller au fil des décennies. On pourrait citer pèle-mêle Slash, qui place Ronnie Montrose comme référence suprême, Iron Maiden, qui reprendra « Space Station #5 », ou Mötley Crüe, qui réutilisera la guitare-moteur de « Bad Motor Scooter » pour son « Kickstart My Heart ». Sans oublier Van Halen, LE groupe américain des années 1980. Z’avez écouté « Rock The Nation » ? En un titre, c’est comme si Montrose avait inventé Van Halen, chant compris. Ce n’est sûrement pas un hasard si Edward choisira 1) Ted Templeman pour produire son premier album et 2) Sammy Hagar pour remplacer Diamond Dave.

J’allais oublier : il n’y a pas de ballade sur cet album.

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   TOMTOM

 
  N/A



- Sammy Hagar (chant)
- Ronnie Montrose (guitare)
- Bill Church (basse)
- Denny Carmassi (batterie)


1. Rock The Nation
2. Bad Motor Scooter
3. Space Station #5
4. Don't Want It
5. Good Rockin' Tonight
6. Rock Candy
7. One Thing On My Mind
8. Make It Last



             



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