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BLUES PSYCHé R&B FREAK   |  LIVE

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1969 Black Pearl

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1970 Live! At The Fillmore

BLACK PEARL - Live! At The Fillmore (1970)
Par LE KINGBEE le 10 Mars 2016          Consultée 1826 fois

Après l'échec, somme toute relatif, de leur premier disque Atlantic, le groupe a les honneurs d’ouvrir les compteurs pour le label Prophesy. La petite maison d’édition publiera en 1970 quatre excellents 33 tours, sans la moindre ligne directrice. Outre Black Pearl, Prophesy proposait Clifton Chenier le roi du Zydeco Blues et deux représentants du Krautrock Amon Düül et Birth Control. On aura rarement vu un catalogue aussi disparate. Actif de 1970 à 1973, Prophesy mettra la clef sous la porte en 73 suite à des problèmes de distribution entre Atlantic/Atco et Columbia.

Suite à l’enregistrement de leur premier et unique album studio, Black Pearl se rôde avec efficacité sur les scènes californiennes et multiplie ses prestations. La formation, plus mature, fait évoluer son répertoire vers un R&B tendance LSD et une combinaison de Blues Psyché et de Funky Freak Soul. En clair, si le groupe pouvait être considéré comme étant plutôt spécialisé dans les « happenings » et les premières parties, force est de constater qu’il a pris du poil de la bête en peu de temps. La preuve avec ce concert capté au Fillmore West, haut-lieu de San Francisco.

Ce Live propose seulement cinq titres du concert de Black Pearl au Fillmore. La durée enregistrée est évidemment assez courte (environ 34 minutes) mais l’adage « Plus c’est court plus c’est bon ! » prend là toute sa signification. « Uptown », une composition de Lynn Mabry (future chanteuse au sein de Sly and the Family Stone, choriste pour Rita Coolidge, Stevie Nicks et excellente songwriter), ouvre les hostilités. Les trois guitares s’entrecroisent à merveille avec de gros breaks, si les rythmiques posent les fondations, Fieldings met le feu à la salle avec un chant aigu, le gars semble comme habité. Afin d’apporter une coloration cuivrée, Black Pearl est secondé par une mini section cuivre. Le chanteur annonce ensuite un slow blues « « I Get The Blues Most Every Night », une véritable pépite! Le vocal gorgé d’émotion part parfois en vrille mais demeure le parfait contrepoint à la guitare stridente de Jeff Morris. Un grand moment de presque 7 minutes. Un Slow Blues Psyché intense plus ou moins influencé par la version d’Howard Tate de « Everyday I Have The Blues » et le « Since I Fell For You » de Fontella Bass mais mitonné à la sauce blanche parfumée de substances illicites. Le sextet revient vers le Blues Psyché avec « Hermit Freak Show », morceau dans lequel Fieldings nous montre clairement son admiration pour James Brown.
L’admiration pour The Godfather Of Soul est encore plus flagrante avec la reprise complètement allumée de « Cold Sweat », immortalisée trois ans auparavant par Brown. Pendant 11 minutes, Fieldings et ses copains aux cheveux longs immergent la salle dans un délire total. Le chanteur présente ses musiciens, tous y allant de leurs petits soli. La démarche sincère fait mouche. Le Funk vient d’être absorbé par les représentants du monde hippie. Alors, les grincheux et les amateurs de « Funk Pur » pourront toujours prétendre que l’esprit de Brown est ici complètement saboté, ou bien que le fameux chicken scratch de Jimmy Nolen a été remplacé par un jeu de guitare fuzz bien blanc, il n’en demeure pas moins vrai que Black Pearl témoignait avec cette version d’une démesure sacrément rafraîchissante. Rien à voir avec les reprises insipides de Gene Dozier ou Maceo Parker.
« People Get Ready », grande ballade des Impressions, a été mise à toutes les sauces, souvent édulcorée et transformée en une vulgaire guimauve aussi sucrée qu’indigeste. Peu d’artistes sont parvenus à apporter un petit plus, hormis The Housemartins, Leslie West ou The Blind Boys Of Alabama. Black Pearl revisite totalement le titre tout en respectant les bases, clôturant le concert avec tendresse, mais de la tendresse à la Black Pearl. Le chant est vivant, la guitare mélodique et la section rythmique booste l’ensemble juste ce qu’il faut.

En l’espace d’un an, la mayonnaise Black Pearl aura considérablement évolué. Si le groupe est encore capable de partir en vrille, les mélodies et le répertoire ont gagné en cohésion. Quel dommage que cet album ne dure pas quelques minutes supplémentaires. On en reprendrait volontiers quelques cuillérées de plus.
Sous l’impulsion de Jeff Morris, Tommy Mulcahy et de Jim O’Connor, Black Pearl a poursuivi son aventure principalement en formule trio dans son fief d’Aspen jusqu’en 1978, sans enregistrer. Les musiciens originaux se sont retrouvés en 1988, 96 et 99 pour des réunions concerts. La neige de cette station de luxe a certainement fondu lors de ces soirées commémoratives. Les deux albums du groupe ont été regroupés en CD par le label Lion Records en 2007.

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   LE KINGBEE

 
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- Bernie 'b.b.' Fieldings (chant)
- Jeff Mackay Morris (guitare)
- Tommy Mulcahy (guitare)
- Jerri Causi (guitare)
- Bruce Benson (basse, guitare)
- Jim 'oak' O'connor (batterie)


1. Uptown.
2. I Get The Blues Most Every Night.
3. Hermit Freak Show.
4. Cold Sweat.
5. People Get Ready.



             



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