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SOUL  |  STUDIO

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- Style : Prince, Michael Jackson , Lenny Kravitz , Sam Cooke , James Brown , Marvin Gaye , Edwin Starr

Terence TRENT D'ARBY - Introducing The Hardline According To Ttda (1987)
Par JASPER LEE POP le 4 Avril 2016          Consultée 3332 fois

« Mon album est meilleur que le Sergent Pepper's des BEATLES », « Je suis un génie », c'est sur la base de ces déclarations empruntes d'humilité que le jeune Terence TRENT D'ARBY s'apprête à partir à l'assaut du marché américain en octobre 1987. Depuis quelques mois, son album caracole en tête des charts au Royaume-Uni et bizarrement il peine à décoller aussi vite outre-atlantique. Rien de tel donc que ces proclamations péremptoires faites à la presse britannique pour créer le buzz comme on ne disait encore pas et préparer en fanfare le retour au pays du natif de Manhattan. Expatrié en Allemagne où il avait d'abord stationné en garnison, il s'y était ensuite installé après s'être fait renvoyer de l'armée pour manquement à l'honneur (une désertion pour aller répéter dixit sa bio. Mouais...). Le groupe qu'il forme là-bas n'aura pas d'avenir mais son manager repère vite le talent de l'américain et le prend sous son aile pour aller décrocher un contrat en Angleterre. À noter que plus jeune, TRENT D'ARBY s'était fait un petit nom dans le monde de la boxe catégorie poids légers et avait fait des études de journalisme, le cocktail idéal pour faire de lui le cauchemar des attachés de presse qu'il allait devenir.

Évidemment la technique de l'arrogance à tout crin pour faire parler de soi, c'est à double tranchant. Au moindre faux pas, nul doute que la presse ne lui ferait pas de cadeau et le lui ferait payer au centuple. Mais je m'avance, ce sera pour le deuxième opus, ça. L’album inaugural qui nous occupe ici s'appelle Introducing the Hardline According to Terence Trent d'Arby et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne prête pas le flanc à la critique et que des faiblesses, il n'en a pas. À l'époque tout du moins parce que le morceau qui ouvre les hostilités "If We All Get to Heaven" accuse aujourd'hui les années avec des arrangements bien trop synthétiques. Ça, c'est pour couper les tresses en quatre parce que les onze morceaux que nous propose D'ARBY tiennent du festival d'influences savamment digérées mises au service d'une voix tout à la fois rocailleuse et angélique. Le jeune multi-instrumentiste est la synthèse miraculeuse de Sam COOKE, James BROWN, PRINCE, Michael JACKSON et Mick JAGGER. Rien que ça. L'album est produit par Martin Ware (ex-HUMAN LEAGUE) et co-produit par TTDA qui signe dix titres.

Les trois tubes ("Sign your Name", "Dance Little Sister" et "Wishing Well" avec sa célèbre mélodie sifflée) sont imparables mais on aurait tout aussi bien pu piocher à l'aveuglette dans les autres morceaux, tous tenant du hit potentiel. "If You Let me Stay" et "I'll Never Turn my Back on You" lorgnent vers Michael JACKSON respectivement époque Jackson Five pour le premier et carrière solo pour le second. "Seven More Days" est langoureux et sensuel à souhait. Quant à "As Yet Untitled", complainte chantée a cappella, elle nous rappelle que comme nombre d'artistes Soul, le jeune D'ARBY a appris la musique sur les bancs de l'église (sa mère était chanteuse de Gospel et son père révérend). L'album se clôt sur une reprise du "Who's Loving You" écrit par Smokey ROBINSON pour les MIRACLES et popularisé par... les JACKSON FIVE. Les influences sont reconnaissables mais assimilées au service d'une écriture moderne et personnelle aux confluences de la Soul, du Funk et du Rock.

Alors bien sûr, homme-orchestre, compositeur, producteur, beau gosse charismatique, ça commence à faire beaucoup pour un seul homme. Et ça agace forcément. Pris à son propre jeu de l'arrogance, TTDA essaie de faire machine arrière et refuse d'accorder la moindre interview à la presse américaine qui s'intéresse finalement plus à ses frasques qu'à sa musique. Le résultat est contre-productif puisque l'image de l'artiste capricieux imbu de sa personne en sortira renforcée. Mais alors qu'en était-il exactement rétrospectivement ? L'ex-étudiant en journalisme s'est-il grillé les ailes en orchestrant un peu trop bien sa propre campagne de pub ou est-il réellement si prétentieux et imbuvable que ça ? Probablement les deux bien sûr. Dans un long papier qu'il consacrera à Michael JACKSON, D'ARBY écrit à l'intention du King of Pop que "l'humilité est au génie ce qu'un extincteur est à une bougie". Sortez vos copies double, vous avez deux heures. Il n'est pas douteux que le nouveau pape de la Soul s'adressait cette formule à lui-même. Comme il n'est pas douteux que ce premier album est le coup de maître d'un musicien au talent immense.

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   JASPER LEE POP

 
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- Terence Trent D'arby (claviers, piano, batterie, percussion, saxophone b)


1. If We All Get To Heaven
2. If You Let Me Stay
3. Wishing Well
4. I'll Never Turn My Back On You (father's Words)
5. Dance Little Sister
6. Seven More Days
7. Let's Go Forward
8. Rain
9. Sign Your Name
10. As Yet Untitled
11. Who's Loving You



             



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