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1974 Ducks Deluxe
1975 Taxi To The Terminal Zone

DUCKS DELUXE - Ducks Deluxe (1974)
Par LE KINGBEE le 2 Mai 2016          Consultée 2140 fois

Formé au début de l’année 1972, DUCKS DELUXE fait ses gammes au Tally Ho, célèbre pub de Kentish Town pendant près de quinze mois, les amateurs de pintes côtoyant les passionnés de musique. La première mouture comprend Sean Tyla (seconde guitare et claviers), le guitariste Martin Belmont, un ancien roadie des Groovies de Brinsley Schwartz, le bassiste Ken Whaley (un futur journaliste) et le batteur Michael « Magic » Cousin. Ces deux-là dégagent rapidos pour être remplacés par Nick Garvey (basse) et Tim Roper aux baguettes. Les CANARDS DE LUXE sont la révélation du concert de Noël 72 donné au Patti Pavillion de Swansea.
Groupe de scène par excellence, Ducks Deluxe est confronté à un problème majeur. Il doit faire face aux tendances de l’époque (du Prog ou du Glam), alors que leur répertoire reste résolument ancré dans un mélange de Rock à la COCHRAN et CHUCK BERRY conjugué de pointes de Soul et de Country. Pas facile d’émerger à cette époque, surtout quand on se retrouve avec une étiquette de fortes têtes.
A l’instar de DR FEELGOOD, EDDIE & THE HOT RODS, des STEAMHAMMER de Martin Pugh, les DUCKS DELUXE deviendront vite les instigateurs du PUB ROCK. Au bout de deux ans, Sean Tyla parvient à décrocher un contrat avec la RCA qui les expédie en octobre 73 au Saturn Sound, un modeste studio situé à Worthing. RCA place le groupe dans les mains du producteur Dave Bloxham, un gus spécialisé dans le Reggae et le Ska, et curieusement l’enregistrement se passe bien. En fait, Sean Tyla et ses boys ont une idée bien précise de ce qu’ils veulent jouer, ce n’est pas la RCA ou un producteur qui va leur mettre des bâtons dans les roues. Les CANARDS mettent en boîte dix titres lors de la session, mais au dernier moment le groupe décide de rajouter deux compositions phares « I Got You » enregistrée dans les studios londoniens d’Island et « Daddy Put The Bomp » gravée au Pathway Studios.

L’album sort dans l’Hexagone au tout début de l’année 1974, sans grande promotion, RCA ayant décidé d’attendre et de voir, un peu à la manière d’un joueur de poker. La pochette révélant quatre musiciens à l’allure décontractée ne renseigne guère sur le contenu, l’album étant de surcroît sans titre. Il faudra donc se lancer à l’aventure pour découvrir ces inconnus (chez nous). Votre humble serviteur se rappelle avoir vu le groupe en 1972, mais reste plus marqué par un concert de Lightnin’ Slim durant la même semaine chez nos voisins Rosbeefs.
Les premières écoutes, parfois révélatrices mais trompeuses, dirigent les auditeurs vers une curieuse combinaison de Rock parsemé de zestes de Soul et d’une country hybride parfois proche d’un Folk psyché. Première constatation, hormis Tim Roper, les trois autres membres officient au micro au gré des morceaux et aucun d’eux ne pourra s’enorgueillir d’être le chanteur de l’année, idem pour les instruments. Ce constat n’est pas rédhibitoire, nous ne sommes pas au Conservatoire ni à l’Opéra, mais en présence d’un groupe de Rock privilégiant le feeling et un dynamisme sincère et spontané. Seconde observation, les Ducks s’avèrent de bons songwriters, dix des douze plages proviennent de leurs plumes.
Deux reprises agrémentent donc l’album : « Nervous Breakdown », œuvre de Mario Roccuzzo, un obscur acteur de série TV, immortalisée par Eddie COCHRAN de manière posthume. L’interprétation un brin décalée vaut largement les versions antérieures de Bobby Fuller ou des australiens Merv Benton ou des Missing Links. Seconde relecture avec « It’s All Over Now », grand succès des Valentinos de Bobby WOMACK repris à toutes les sauces et futur titre emblématique du British Rock. Le chant mi névrotique mi punky de Garvey associé à un phrasé de gratte cowpunk influencé par Albert Lee et annonciateur des Long Ryders ou des Blasters fait merveille. Cette version renvoie aux pâquerettes celles des STONES, ROD STEWART, RY COODER ou WAYLON JENNINGS (peut être la plus ridicule). La parfaite fusion entre l’original des Valentinos, la version méconnue de The C And The C Boys (Clarence Carter) et celle de Rick Nelson.
Le répertoire personnel du groupe offre un patchwork bigarré qui pourrait surprendre avec des colorations aux antipodes du cercle chromatique, des teintes faisant office d’antithèses mais qui finissent bizarrement par fournir une trame des plus solides.
Ducks Deluxe surprend avec « I Got You », une ballade Deep Soul où l’accent anglais de Martin Belmont vient en contrepoint de la section cuivre des Sons Of The Jungle (la section qui accompagnait Toots & The Maytals). Même impression avec « Falling For That Woman » avec un Sean Tyla impressionnant au vocal. « Too Hot To Handle » (rien à voir avec le titre homonyme de UFO), un slow funk sur lequel le vocal autoritaire et déjanté de Sean Tyla est entrecoupé par Garvey parodiant une voix féminine, prend lui aussi l’auditeur à contrepied avec l’incorporation d’une dose de Funk.
Mais le meilleur contrepied et le titre phare des Canards demeure l’intemporel « Daddy Put The Bomp », une pièce groovy gorgée de Soul. Le refrain «Rock n roll, Rock n Roll - Down in the swamp - Daddy put the bomp in my soul » reste comme la marque de fabrique du groupe. Un titre aussi simple qu’efficace et superbement lancinant. Hormis LITTLE BOB STORY, personne n’osera, à ma connaissance, reprendre ce titre.
Instigateur du mouvement Pub Rock, le groupe pouvait néanmoins se démarquer de ses concurrents avec des titres plus soft, aux confins de la Brit Pop : « Please Please Please », influencé par une tonalité à la BEATLES, annonçait l’arrivée des MOTORS quatre ans plus tard.
La formation intègre bien évidemment quelques originaux typiques du Pub Rock, des pièces énergiques partant parfois en vrille : « Coast To Coast », « Fireball » clin d’œil au « Sweet Jane » du VELVET UNDERGROUND, le Rockin’« Don’t Mind Rocking Tonight » avec l’apparition du pianiste Bob Andrews.
Quarante ans après sa sortie, ce premier album sans titre (souvent appelé « Ducks Deluxe ») fait encore office de référence auprès du mouvement Pub Rock, registre lanceur du Punk.

PS : Certains de ces CANARDS DE LUXE feront plus tard parler d’eux : Nick Garvey fondera les MOTORS et écrira plusieurs chansons pour CHEAP TRICK. Sean Tyla, l’âme du groupe, sera le fondateur du Tyla Gang, accompagnateur de JOAN JETT et membre de The Force en compagnie de Deke Leonard (ex MAN). Martin Belmont intègrera The Rumour, le groupe de Graham Parker et deviendra un guitariste demandé (Nick Lowe, Carlene Carter, Elvis Costello, Garland Jeffreys, Johnny Cash, John Hiatt). Le batteur Tim Roper embrassera la profession de menuisier charpentier tout en jouant dans de petits groupes dans sa région de Norwich. Tim est décédé en 2003 à 52 ans.

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   LE KINGBEE

 
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- Sean Tyla (chant, guitare rythmique, claviers)
- Martin Belmont (guitare, chant)
- Nick Garvey (basse, chant)
- Tim Roper (batterie)
- Bob Andrew (piano 7-10-11)
- George Larnyah (saxophone 4-9)
- Peter Van Der Puij (saxophone 4-9)
- Eddie Quansah (trompette 4-9)


1. Coast To Coast.
2. Nervous Breakdown.
3. Daddy Put The Bomp.
4. I Got You.
5. Please Please Please.
6. Fireball.
7. Don't Mind Rocking Tonight.
8. Heatrs On My Sleeve.
9. Falling For That Woman.
10. West Texas Trucking Board.
11. Too Hot To Handle.
12. It's All Over Now.



             



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