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SLEAZE ROCK  |  STUDIO

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The LORDS OF THE NEW CHURCH - The Method To Our Madness (1984)
Par NOSFERATU le 2 Juillet 2016          Consultée 2081 fois

La méthode pour atteindre la démence la plus complète, sûr qu’avec les LORDS, ça peut aller très loin. Déjà, quand on visionne les shows, il y a de l’ambiance, une folie rock'n'roll avec tout le cirque décadent qui va avec, entre autres dingueries, des groupies montant sur scène pour pouvoir faire une petite gâterie à l'ami Bators. La pochette annonce une certaine tonalité, plus sombre. Les saigneurs donnent une certaine réponse ici au Beggars Banquet, certainement le meilleur album des STONES, du moins leur plus vicieusement outrageant. Sur la pochette, ils posent en fervents adeptes de Gilles de rais.

Il faut dire que Bators dévore les maîtres de l’occultisme à cette époque. Fulcanelli, qui voyait des symboles alchimiques dans les cathédrales, Bram Stocker, auteur de Dracula mais aussi membre de la mystérieuse Golden Dawn et l’apôtre du romantisme noir Novalis n’ont plus de secret pour l’extravagant chanteur. L'album est d'ailleurs enregistré dans un château français, hanté par des fantômes. Le soir, les LORDS avec Stiv en bon shaman, au milieu des cérémonies, s’amusent au spiritisme et les esprits convoqués apparaissent ! Les LORDS les insultent et les poursuivent dans les couloirs, même les esprits frappeurs ont peur d'eux !

Sur un plan plus strictement musical, nos seigneurs de la nouvelle église se retrouvent coincés entre les tenants de la ligne goth pure et dure emmenée par les SISTERS OF MERCY, les 'cowboys d’outre-tombe' des FIELDS OF THE NEPHILIM, les MARCH VIOLETS, CHRISTIAN DEATH, voire les très 'romantico-doorsiens' d’ECHO AND THE BUNNYMEN. Et de l’autre, toute la tendance garage revival des FUZZSTONES et autres FLESHSTONES. Une bonne synthèse de tout ce qui est déviant, avec toujours cette ligne 'rétro-futuriste' bien excitante. Seuls les jeunots scandinaves d’HANOI ROCKS jouent quasiment sur le même registre, que les spécialistes appellent 'sleaze'. Plusieurs tonalités apparaissent sur ce disque, un côté sombre, le côté sleaze up/tempo, voire des sonorités kitsch très années 80.

Le disque dégage des fragrances de l’ALICE COOPER des seventies. "When the Blood Runs Cold " (quel superbe titre baudelairien !) est une réplique au "Only Women Bleed" de ce dernier avec un côté batcave (époque oblige !) un peu plus prononcé. Les LORDS adoraient ces mélodies sucrées qui cachent un danger omniprésent. Déjà, leur mythique "Dance With Me" de l’album précédent avait cette saveur si particulière. "Fresh Flesh" reste leur meilleur morceau. ALICE COOPER (Bators l’imite ici à la perfection), encore une fois, aurait aimé composer ce genre de titre avec ses chœurs de sorcières, sa batterie tribale, ses riffs de gratte à la THUNDERS. Pas loin de cette démence si recherchée, "Do What Your Wilt" a même des relents malsains du "Black Juju" du coop de 71 avec un cru new-vave plus identifiable.

"The Seducer" résume à lui seul le sleaze : impressionnante atmosphère goth au début (hurlements de loups en toile de fond, Stiv se métamorphosant en vampire) qui se transforme peu à peu en rock'n'roll déliquescent. La guitare, là aussi 'thunderienne' en diable, ne sombre pas dans le hard-rock artificiel et ses chœurs féminins lorgnent vers une soul mutante (Bators avoue découvrir ce genre musical sur le tard). Le côté catchy l’emporte sur d’autres chansons plutôt enragées comme le morceau éponyme au refrain accrocheur et au solo pistolien ou "Pretty Baby Scream", sorte de rhytm and blues saccadé au un jeu de batterie tribal, des chœurs faramineux ( les fameux 'ohoh oh', marque de fabrique de nos saigneurs). Le rythme heavy rock de "sf et t" donne une leçon de rock'n'roll à MOTLEY CRUE et consort. "Murder Style" est clashien en diable, la rythmique sautillante à souhait, les cuivres et gémissements de Stiv reflétant un côté décadent.

Un peu à part, "My Kingdom Come" a une intro grandiloquente, sorte de bande son d’un western spaghetti qui se déroulerait à Avalon. Sur cette pièce, les cloches créent une atmosphère d'heroic fantasy, mais sans sombrer dans le ridicule, l’ambiance restant bien rock au sens noble du terme. Il y a toujours donc cette production eighties un peu datée, il faut l’avouer, mais l’ensemble tient nettement la route. En tout cas, idéal pour un début de soirée orgiaque.

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- Stiv Bator (chant)
- Brian James (guitare)
- Dave Treguna (basse, choeurs)
- Nick Turner (batterie, percussions, choeurs)


1. Method To Our Madness
2. Never Believed
3. Pretty Baby Scream
4. When Blood Runs Cold
5. Fresh Flesh
6. Murder Style
7. The Seducer
8. Kiss Of Death
9. Do What Thou Wilt
10. My Kingdom Come
11. Dreams And Desires
12. A Gun Called Justice
13. Good To Be Bad
14. Mind Wrap



             



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