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The LORDS OF THE NEW CHURCH - Is Nothing Sacred ? (1983)
Par NOSFERATU le 13 Février 2016          Consultée 2078 fois

1984. A la télé familiale, le jeune headbanger punk que j’étais tombe sur un étrange vidéo clip maléfique en diable, avec une mélodie entêtante illustrant une chanson intitulée "Dance With Me". On y voyait des plans secondaires de rockers 'glam punk', le chanteur Stiv Bators tour à tour en prêtre vaudou maquillé comme une truelle, en vieille pute gitane aguicheuse, une petite fille en proie à des cauchemars. Le titre, comme les images, m’entraînait dans une ambiance gothique à la Dario Argento. Ce fut, je crois, ma première grande approche des LORDS OF THE NEW CHURCH, en dehors de photos du groupe visionnées dans divers zines de l’époque (entre autres Enfer Magazine et autres Best).

Dans leur inquiétante tour d’ivoire, les LORDS nous convient encore sur cette deuxième 'œuvre au noir' à des cérémonies néo-païennes parfumées d’atmosphère rosicrucienne. La pochette donne le ton, on y voit les inquiétants prêtres inquisiteurs du quatuor aux aguets, à l’intérieur d’un temple orientalisant avec sur les deux cotés des statues de déesses qui feraient passer Kali pour la Vierge Marie ! Une flamme blanche (dame blanche ?)apparaît au milieu d’eux, serait-ce la déesse (démone ?) en question ? Si le premier L.P résumait plus de trente ans de punk rock (en gros, chronologiquement, des SEEDS aux UK SUBS), le second prend des teintes plus novatrices qui surprennent plus d’un fan de la première heure.

Du punk garage du premier album, on retient surtout des titres sautillants comme "Black Girl, White Girl" , très STONES seventies, où l’on jurerait entendre Iggy jammer avec Keith Richards (deux grosses idoles de Stiv, soit dit en passant) et ce tonitruant "Partners In Crime" au doux parfum 'sleaze'. "Don’t Worry Children" a une délicieuce connotation sixties avec des choeurs féminins 'stoniens', un orgue hypnotique rappelant le revival garage de l’époque qui bat alors son plein, avec surtout l’arrivée de la tornade nommée FUZZSTONES. La guitare de "World Without End" flirte avec le heavy-rock sans sombrer dans les sonorités racoleuses du Hair metal sévissant aux States avec MOTLEY CRUE et compagnie. Les LORDS jouent la difficile épreuve du hit pour tout groupe punk qui se respecte. Peur de la compromission, d’être trop commerciaux?

Finalement, ils s’en tirent haut-la-main. Ce tube de 83, du moins ce petit hit qu’est "Dance With Me", est tout simplement parfait. La mélodie semblant faussement douce cache un danger omniprésent. Le synthé, qui pourrait paraître dégoulinant, ne ressemble pas toutefois à de la synth-pop poussive. Nos saigneurs se la jouent ici néo romantiques au sens littéraire du terme. On est loin des jérémiades de SPANDAU BALLET, je vous rassure. On nage plus dans un esprit décadent fin de siècle à la Barbey D’Aurevilly. Les 'lyrics' semblent être inspirés par une transe chamanico-luciférienne (Brûlant comme un ange / Qui a le ciel en sursis /Brûlant comme l'homme vaudou / Avec des diables sur sa manche…).

Outre ce mini hit, "Live For Today" est de même une timide approche vers un hymne commercial qui ne verra jamais le jour. Le refrain y est épique à souhait, le côté 'couillu' des vocaux de Bators donnant son charme à l’ensemble. Les atmosphères proprement goth/cold wave l’emportent sur des morceaux comme "Bad Timing" (ce son de synthé très eighties !) qui marche quasiment sur les plates bandes des MARCH VIOLETS. La ténébreuse ballade "The Night Is Calling" sonnant comme du BAUHAUS, le très répétitif "Goin Downtown" à la basse joydivisionesque et "Tale of Two Cities" dont la construction rappelle le côté épique d’"Holy War" du premier disque. Les LORDS jouent aussi la carte post punk clashien avec l’entraînant "Johnny Too Bad" bourré de cuivres, marqué par une rythmique ska/reggae.

Ce disque, certes un peu daté (cette production !), respirant la nostalgie à pleins poumons, est à réhabiliter. A la fois 'revivaliste' et ancrée dans son époque, la bande à Bators jette un pont 'rétro futuriste' entre les sauvages seventies et les glaciales eighties, à travers diverses influences bien senties mais dont le résultat s’avère peut-être, à la réécoute, un peu trop hétéroclite.

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- Stiv Bators (vocaux)
- Brian James (guitare)
- Dave Tregunna (basse)
- Nicky Turner (batterie)


1. Dance With Me
2. Bad Timing
3. Johnny Too Bad
4. Don't Worry Children
5. The Night Is Calling
6. Black Girl White Girl
7. Goin' Downtown
8. Tale Of Two Cities
9. World Without End
10. Partners In Crime
11. Live For Today



             



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