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The LORDS OF THE NEW CHURCH - The Lords Of The New Church (1982)
Par NOSFERATU le 8 Février 2015          Consultée 4814 fois

Il est des rencontres au sommet qui produisent souvent des étincelles électriques du plus grand effet. Ce fut le cas lorsque Stiv Bators, le redoutable chanteur des DEAD BOYS (peut-être le plus grand groupe punk américain de la vague punk soixante-dix-septarde) rencontre durant un set aux States, forcément enfiévré, Brian James, le guitariste des DAMNED (l’équivalent grosso modo des DEAD BOYS en Angleterre). Les deux compères de la punkitude s’entendent à merveille et s’aperçoivent qu’ils ont des points en commun, comme leur amour du rock sauvage des 'sixties' (STOOGES, MC5, SEEDS…). Mais pas seulement. Après l’aventure apocalyptique des BOYS, Stiv, féru de littérature ésotérique (surtout de Fulcanelli d’après ses dires) et de messes noires, a un projet plus morbide.

On le sait, l’époque qui suit l’anarchisme punk vire à l’ambiance macabre, la révolution a échoué. Certains, poètes plus ou moins maudits (Ian curtis en Angleterre, Rozz williams en Californie) préfèrent explorer les ténèbres suivant les préceptes des membres de la société secrète Golden Dawn. Brian James, en fréquentant son chanteur, le vampire Dave Vanian, a aussi des idées particulièrement noires. L’embryon des LORDS se constitue ainsi autour du duo fantasque. D’autres hérétiques se joignent à eux. Nick Turner à la batterie qui a joué avec les BARRACUDAS, excellent 'groupe revival surf', amène la touche néopsyché. Dave Tregunna à la basse abandonne les 'proto-oieries prolos punks' de SHAM 69, dans lequel il sévissait, pour se convertir lui aussi. Tous s’autoproclament 'seigneurs de la nouvelle église'. En bons disciples du sorcier Aleister Crowley, les prêtres de l’inattendue secte mettent en pratique la formule magique 'fais ce que tu voudras'.

Leur look est une improbable synthèse de punks, de glammers, de hard-rockers et de gothiques qui attire dans leurs shows ces différents fans des chapelles malsaines du rock des eighties. Plus sexys que les putassiers MOTLEY CRUE à la même période dans tous les cas de figure. On constate? en observant la pochette du premier album sorti en 82, que tous les curés sont attablés. Le décor lui, montre un désert de fin du monde avec un énorme crâne. L’univers fait ainsi penser à l’ambiance cinématographique d’un Mad Max 2 croisé avec un film de Mario Bava. Au niveau de la dégaine comme de l'emballage, ça donne déjà envie.
Les chansons sont à l’image du groupe : bigarrées, énergiques, mais étonnament mélodiques. Elles nous plongent dans une orgie païenne et décadente, un peu comme si les STONES de Beggars Banquet partouzaient avec les membres de JOY DIVISION. Certains critiques rock appelent ça du 'sleaze' et comparent le groupe à leurs jeunes cousins scandinaves d’HANOI ROCKS.

On y dénote d’abord une ambiance gothique. On entend des orgues maléfiques et une batterie tribale dès le titre d’ouverture, l’épique "New church", rythmant la cérémonie, une basse bien post-punk mise en avant. La guitare lorgne par moments vers les sonorités batcave de BAUHAUS. La voix de BATORS se fait de plus en plus inquiétante sur "Russian Roulette", l’un des hymnes favoris des fans des saigneurs. Cette ambiance dark se retrouve aussi à la fin de "Portobello". "Open Your Eyes" sonne comme du CURE en plus garage, la mélodie étant diablement vénéneuse. "Livin on Livin" est une sorte de ballade fantômatique, toute en stridences, aux vocaux intimidants rappelant l’ALICE COOPER des seventies. En tout cas, bien plus bandants que les pleurnicheries des SMITHS de la même époque. L’hérétique "Holy war", violemment antireligieux, est marqué par des chœurs qui inspireront nos THUGS, chœurs se confondant avec des chants quasi grégoriens.

Les influences proprement punks se situent au niveau de la voix d’enragé de Bators, souvent pleine de morve. Sur le fougueux "Little Boys Play With Dolls" où les LORDS rendent hommage à leurs grands frères les NEW YORK DOLLS, ou le très punky années 80 "Apocalypso". Les calvacades abimées et les mélodies vicieuses, propres au genre, sont en effet légions. On discerne un remarquable travail sur les chœurs, très sixties sur "Russian roulette", "Question of Temperature", "New Church" ou énormément clashiens sur "Portobello". Couronnez le tout avec des 'growls iggyesques' (uuuuurgh !) sur "Eat Your Heart", encore "Portobello" et vous serez prêt à pogoter dans votre cathédrale locale.

La production sonne très années 80 mais n’a étonnament pas vieilli d’un pouce. En un mot, tout est parfait…
La suite de la discographie sera aussi savoureuse mais aucun disque ne dépassera l’atmosphère profane qui se dégage de ce premier opus.

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- new Church
- russian Roulette
- question Of Temperature
- eat Your Heart Out
- portobello
- open Your Eyes
- livin' On Livin'
- li'l Boys Play With Dolls
- apocalypso
- holy War



             



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