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1969 The Illinois Speed Press
1970 Duet

The ILLINOIS SPEED PRESS - The Illinois Speed Press (1969)
Par LE KINGBEE le 15 Septembre 2016          Consultée 2328 fois

La genèse de The Illinois Speed Press voit le jour en 1965 avec la création de Rovin’ Kind, duo formé par Kal David et Paul Cotton. Les deux guitaristes ont le même âge et gravitent à Chicago. Si Kal a fait ses gammes au sein de Kal David & The Exceptions et est devenu guitariste maison pour les labels King et Vee Jay, il s’est depuis longtemps spécialisé dans le Blues. Lorsqu’il ne joue pas au sein des Exceptions, il officie dans les clubs noirs de Chicago. Bien qu’installé depuis quelques temps à Chicago, Cotton vient de l’Alabama et demeure influencé par le Country Rock et le Garage. Il a débuté au sein des Capitols, a enchaîné avec The Gentrys puis gagné Chicago. Ces différents mélanges feront plus tard la richesse du duo.
Entre 1965 et fin 67, le duo n’a enregistré que quatre petits singles pour les labels Contrapoint, Dunwich, Roulette. Le duo a certes fait office de backing auprès de Barney Pip sur un 45 tours Smash avec « Can’t Sit Down » qui connaît un petit succès, mais il n’y a pas là de quoi casser trois pattes à un canard. Devant le manque de succès, les deux larrons décident de quitter leurs pénates et de tenter leur chance à Los Angeles. Ah … encore un groupe qui répond à l’appel de la Californie.

Là-bas, les choses vont rapidement s’accélérer. En deux doigts trois mouvements, le groupe devient l’un des attitrés du célèbre Whiskey-A Go-Go. C’est là qu’ils sont repérés par le producteur James William Guercio. Ce dernier est à la recherche d’un nouveau groupe et est connu pour avoir ses entrées et venues à la Columbia. Il s’est occupé des Buckinghams, a composé « Distant Shore » pour le duo anglais Chad & Jeremy et produit BLOOD SWEAT & TEARS et surtout CHICAGO TRANSIT AUTHORITY. Sous la houlette de Guercio, le groupe change de nom, se transforme en The Illinois Speed Press et prend de l’ampleur avec les arrivées de l’organiste Mike Anthony, du batteur Fred Page (Frederick Pappalardo) et du bassiste Rob Lewine qui remplace Keith Anderson. Les deux premiers ne sont pas arrivés par hasard, ils jouaient occasionnellement au sein de Rovin’ Kind. L’amalgame se fait donc aussitôt.
Poussé par une forte envie de se diversifier, Guercio qui connaît bien le petit monde de la musique (il a officié comme bassiste de session) ne tarde pas à expédier ses nouveaux poulains en studio. Le single Roulette enregistré par Rovin’ Kind fait à cette époque l’objet d’une réédition qui ne sert en rien les intérêts du producteur, ni ceux du groupe, la petite maison de disque new yorkaise ayant le désavantage de n’être pas spécialisée. Ceci n’empêche pas Guercio de tenter sa chance auprès de la Columbia. Le premier single regroupant « Get It The Wind » et le même titre en version instrumentale est à peine pressé que la Columbia donne son accord pour un album.
Le disque éponyme sort donc quelques mois après la sortie du single et parvient à intégrer les charts nationaux, mais le succès s’intensifie à Chicago et en Californie. Si Paul Cotton a mis la main à la pâte pour l’écriture, les compositions proviennent d’un travail de groupe, aussi bien au niveau des textes que des mélodies. Même si le groupe dispose de deux fortes personnalités (Cotton et David), les différentes influences des cinq musiciens aboutissent en une heureuse fusion conjuguant Blues, Rock, Country et Soul Psyché. Musicalement, la Fender et la Gibson font bon ménage bien agrémentées par la basse Fender Precision de Rob Lewine.

Comme souligné plus haut, ce premier disque s’avère éclectique et la plupart des critiques américains vont s’empresser de classer le disque en Country Rock, ce qui paraît terriblement réducteur. On retrouve donc un peu de tout ici : du Rock Bluesy « Get In The Wind », « Pay The Price », « Sky Song », du Blues Psy avec « Hard Luck Story », du Folk Psy « Here Today », « Be A Woman », du Folk « P.N.S. » que du Rock « Beauty » que du Rock Psy avec « Free Ride ». Cette palette riche en couleurs, à une époque où la musique connaissait de notables mutations et un manque édifiant de promotion, ne permet pas à cet album d’obtenir la consécration. La Columbia privilégiait alors les valeurs sûres (THE BYRDS, Blood Sweat & Tears, It’s A Beautiful Day, SANTANA, Johnny CASH, Aretha FRANKLIN et Ray Conniff). Surgit tel un diable de sa boîte, ce premier album éponyme se classe 144ème au Billboard 200) et attire l’attention de LYNYRD SKYNYRD. Entre 1969 et 1970, ISP sert de première partie aux grands du moment (MC5, Led Zep, THE DOORS, CHICAGO, SLY & THE FAMILY STONE, Ike & Tina TURNER). Méconnu du grand public et pratiquement inconnu chez nous, ISP nous gratifiait néanmoins de l’un des meilleurs disques de l’année 1969, pourtant si riche. La suite au prochain épisode … elle sera probablement moins drôle.

PS : Cet album a fait l’objet d’une réédition vinyle en 2013 sous la bannière du label allemand Lucky Pig Records.

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   LE KINGBEE

 
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- Paul Cotton (chant, guitare)
- Kal David (chant, guitare)
- Mike Anthony (claviers)
- Rob Lewine (basse)
- Fred Page (batterie)


1. Overture.
2. Get In The Wind.
3. Hard Lucky Story.
4. Here Today.
5. Pay The Price.
6. P.n.s. (paul's New Song)
7. Be A Woman.
8. Sky Song.
9. Beauty.
10. Free Ride.



             



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