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LITTLE BOB STORY - High Time (1976)
Par AIGLE BLANC le 1er Octobre 2016          Consultée 4135 fois

L'ingénieur du son de John LENNON et de Bruce SPRINGSTEEN le compte parmi les cinq voix du rock. Qui ça? Roberto Piazza, pardi ! Comment, vous ne connaissez pas le bonhomme ? Affublé du sobriquet de Little Bob ("P'tit Bob") en raison de sa taille qui ne doit pas excéder 1m55, ce chanteur d'origine italienne a baigné depuis l'enfance du côté de son père dans les valeurs anarchistes qui ont forgé l'artiste incorruptible qu'il est devenu depuis. Fan invétéré du rock américain des fifties (Elvis PRESLEY, Chuck BERRY, Jerry LEE LEWIS...), Roberto n'a jamais dévié d'un pouce de cette ligne artistique séminale. Le bon vieux Rock des origines a toujours irrigué ses veines au point qu'il en a fait son seul et unique credo. D'une rare authenticité, Little Bob a suivi sans concession la ligne épurée et indécrôtable d'une certaine conception du Rock, le seul qui vaille la peine de se battre contre les mirages du show-bizz, quitte à sacrifier un pied sur l'autel du succès commercial.

Emergeant de la scène rock du Havre en 1971, Roberto Piazza a fondé son premier groupe, LITTLE BOB STORY, avec le guitariste Guy-Georges Gremy, Barbe Noire à la basse, le batteur Mino Quertier, Little Bob quant à lui se chargeant du chant. Il demeure à ce jour le seul groupe de rock français à avoir été adoubé par l'Angleterre pendant le plein essor du Punk, là où Johnny HALLIDAY n'a jamais réussi à percer ailleurs que dans l'hexagone. LITTLE BOB STORY représente donc de ce point de vue l'antithèse absolue de "l'idôle des jeunes" dans la mesure où c'est en France justement que son talent n'a jamais dépassé le succès d'estime. Si vous n'avez jamais entendu LITTLE BOB STORY à la radio ni à la télévision, bien que le Rock ait imprimé sa marque de naissance sur votre front, c'est que vous avez été victime d'une des nombreuses injustices du show-bizz et du star system.

Ne cherchons pas bien loin l'explication de cette injustice. Contrairement au groupe de rock surestimé qu'était TELEPHONE, Little Bob chante en Anglais. Aujourd'hui toujours en activité avec son nouveau groupe, Little Bob Blues Bastards, il continue à ignorer superbement la langue de Molière. Cela suffit en France pour être rangé dans le banc des accusés. LITTLE BOB STORY ne sonne, mais alors pas du tout, comme LES CHAUSSETTES NOIRES ni comme LES CHATS SAUVAGES. Il est ainsi impossible de deviner les origines françaises du groupe à l'écoute de son répertoire tant l'esprit rock de ces quatre révoltés s'abreuve au modèle américain. Contrairement aussi aux deux formations précitées d'Eddy Mitchell et de Dick Rivers, Roberto Piazza ne fonde pas son répertoire sur les standards du rock habituel. P'tit Bob mouille la chemise en écrivant lui-même ses textes dans la langue d'Elvis PRESLEY et compose la plupart des mélodies.

High Time est le premier album de LITTLE BOB STORY à sortir dans les bacs des disquaires en 1976. A une époque où la variété de luxe prédomine dans le paysage hexagonal (France GALL, Françoise HARDY, Jacques DUTRONC, William SHELLER, Véronique SAMSON...), la formation fait figure d'ovni avec son rock basique, limite garage, plus proche dans l'esprit d'AC/DC que de Johnny HALLIDAY ou de Dick RIVERS. LITTLE BOB STORY dès son début de carrière est animé par une fougue, une urgence qui appellent à démolir toutes les barrières sociales pour clamer haut et fort le bon gros Rock & Roll des origines.

Dans cette optique radicale et puriste, High Time présente toutes les caractéristiques du chef-d'oeuvre en alignant à la chaîne des brûlots incendiaires qui n'ont aujourd'hui encore pas perdu une seule miette de leur force de frappe. Ce qui surprend ici, c'est la propension de chaque titre à s'imposer comme un standard instantané. L'auditeur n'a pas une seule minute de répit, les membres du groupe resserrés à bloc ne lui laissant aucune chance de distraction.

Sur 9 titres, 4 seulement sont des reprises de standards. Mais ils sont tellement bien interprétés et exécutés que le groupe se les approprie avec une autorité confondante. LITTLE BOB STORY est avant tout un groupe de scène, ce qui explique la perfection des reprises, à commencer par l'étourdissante reprise du "It's all over now, baby blue" de Bob DYLAN, pétrie d'un feeling implacable. "You'll be mine" voit le groupe se lancer dans un concentré d'énergie avec sa batterie intarissable, ses riffs ultra resserrés, son chant insistant sur le refrain et son pont batterie/voix marteleur au possible. Du rock enlevé et endiablé comme on n'en fait plus. Et que penser aussi de la reprise du "Lucille" de LITTLE RICHARD si ce n'est que le groupe nous en offre là une version très convaincante ?

Les 5 compositions de Roberto Piazza n'ont aucune raison de rougir de la comparaison avec les classiques précités et s'intègrent avec un naturel confondant à cette illustre ascendance. Ecoutez "High Time", rock burné aux riffs obsédants et au chant rageur pour comprendre de quoi P'tit Bob est capable quand il met la main dans le cambouis. Avec "So bad", il signe une compo digne de l'AC/DC de la grande période où le chant sale, un refrain accrocheur, des riffs implacables et surtout la guitare de Guy-Georges Gremy qui envoie une déflagration d'arme à feu à chaque "Kill" craché par la voix de Little Bob couronnent ce rock bad guy de bien belle manière. "Ho Suzy" demeure aussi un modèle de rock classique au rythme échevelé et au chant rageur propres à laisser l'auditeur pantelant. "Delices of my youth" est une autre perle de pur rock merveilleusement exécutée.

Avec ce premier album, LITTLE BOB STORY commet un sans faute qui vaut bien notre reconnaissance éternelle. Merci Roberto... malgré ta p'tite taille. Tu es un immense chanteur par le coeur et le feeling.

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   AIGLE BLANC

 
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- Roberto Piazza (chant)
- Guy Georges Gremy (guitare électrique)
- Dominique Lelan (guitare basse)
- Dominique Quertier (batteries)


1. High Time
2. Delices Of My Youth
3. It's All Over Now, Baby Blue
4. You'll Be Mine
5. Ho Suzy
6. So Bad
7. Lucille
8. I Don't Want To Be A Loser
9. I'm Crying



             



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