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BRITISH BLUES  |  STUDIO

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- Style : Canned Heat
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- Style + Membre : The Pretty Things , The Yardbirds

PRETTY THINGS/YARDBIRD BLUES B - Wine, Women & Whiskey (1993)
Par LE KINGBEE le 1er Novembre 2016          Consultée 1659 fois

On ignore précisément quand ces 13 faces ont été enregistrées. On peut raisonnablement supposer que les 3/4 des titres proviennent de la session de janvier 1991 au Seagrape Recording Studios, là où cette blues jam session enregistra son premier album. En 1991, The YARDBIRDS, tels des diables surgissant de leur boite, se reforment et gravent l’album "Yardbirds Reunion Jam" qui sort dans les bacs un an plus tard. Cet album sera réédité en 1999 sous le titre "Reunion Jam". Quoiqu’il en soit, la reformation des Yardbirds aura été éphémère puisque le groupe arrête les frais dès le mois d’avril 92.

La sortie des Chicago Tapes 1991 engendre quelque peu une effervescence auprès des différents membres du groupe, quelques uns des musiciens profiteront de ce Revival Rock Blues pour enregistrer plusieurs albums sous divers intitulés. C’est ainsi que Jim McCarty enregistrera "Outside Woman Blues" en 93 suivi de "Out Of The Dark" en 94 sous le nom du Jim McCarty Blues Band. A l’orée du nouveau millénaire, plusieurs albums Live verront le jour, sans oublier en 2003 la publication de "Birdland" le 3ème album studio des Yardbirds. C’est bien connu, dans le domaine de l’industrie du disque, l’originalité, la création, aussi bien artistique que musicale, ne sont pas les seules variables à rentrer en ligne de compte… il y a aussi le FRIC, ou plutôt l’amortissement, c’est à dire comment ne pas perdre trop et éventuellement retomber sur ses pattes.

Lors de la session de 1991 ayant donc donné lieu à la publication de « Chicago Blues Tapes », les musiciens avaient enregistré une dizaine de titres supplémentaires ; pas assez pour satisfaire George Paulus qui décide de convoquer Dick Taylor, Phil May, Jim NcCarty, Richard Hite et John Studebaker en 93 pour agrémenter les faces restées au fond d’un tiroir (probablement les moins intéressantes). Pour John Studebaker, résident permanent à Chicago, cela ne pose aucun problème l’harmoniciste guitariste serait heureux de retrouver les anglais. Une date est donc callée en 93 probablement en mai.

Cette seconde session marque l’entrée en lice de nouveaux intervenants : le jeune bassiste Dave Trumfio un ancien accompagnateur de Big Jack Johnson, le saxophoniste Ron De War, la section cuivre The Red Light Stompers et The El Dorados, groupe de doo-wop fifties de Chicago auteur de singles pour Vee Jay et qui vient d’enregistrer un disque "Chicago Street Corner Blues & Rhythm" pour l’écurie St George de George Paulus. Dick Taylor, Phil May et le staff de St George vont regrouper 13 titres issus des deux sessions avec plus ou moins de bonheur. Si "Wine, Women a Whiskey", un titre Imperial de Papa Lightfoot ouvre les débats et donne son nom à l’album, il faut admettre que l’interprétation moderne perd une partie de la saveur de l’original. Là où l’harmonica saturé de George Lightfoot touchait à chaque note et apportait de la surtension, celui de Studebaker nous endort.

La seconde piste aurait pu emmener le band sur la trouvaille d’une pépite avec "Sure Look Good To Me", un morceau du pianiste Leonard Caston, membre du Big Three Trio, et variante du "Wee Baby Blues" de Big Joe Turner, malheureusement si les solos de guitare de Dick Taylor sont aussi efficaces que sobres, le morceau reste plombé par les chœurs doo-wop des El Dorados. Trois titres de l’album précédent figurent aussi au contenu : "Can’t Hold Out", "Diddley Daddy" et "Spoonful" dans des versions revues et corrigées mais qui n’apportent strictement rien, certains pourront du reste préférer les versions antérieures. Petite nouveauté par rapport au disque précédent avec trois compositions : "No Question" un harmonica blues à la Nine Below Zero dans lequel John Studebacker apporte tension et intensité. "The Amble", un petit shuffle servant de pont entre West Coast et New Orleans finit par se perdre en route, faute d’envie et d’explosivité. Dernière compo avec "French Champagne", un rockin’ blues chanté par le batteur, tient plus du Jump que du West Side. Pour l’instant la soupe est maigre et peu captivante même si on sent quelques saveurs au fond du bol.

Autre essai peu probant "It’s All Over Now", issu d’un single Sar des Valentinos de Bobby Womack; ce classique a connu des nombreuses et belles reprises (Ducks Deluxe, The Bintangs, Rod Stewart et le rocker suédois Eddie Meduza) et aussi avouons le d’horribles tentatives, mais la présente version donne l’impression d’entendre Albert Lee, on se demande pourquoi Dick Taylor s’est réfugié dans une coloration si Country. C’est simple l’adaptation de Dick Rivers sous le titre "Entre Nous C’est Fini" nous parait supérieure et plus amusante. Le niveau se relève nettement avec "My Back Scratcher", un swamp blues de Frank Frost en réponse au hit de Slim Harpo "Scratch My Back". Titre lancinant par excellence dans lequel Phil May invite sa dame à la danse (reste à savoir quel genre de danse ou de transe): "Look at here baby- Stay away from my door -Go ahead on woman -You better get all away from my door -'Cause I've found me a back scratcher -I don't need you around no more -Ah, scratch it baby…". Le rythme obsédant imposé par l’harmonica nous plonge dans une ambiance hautement érotomane. Le groupe tire son épingle du jeu en s’attaquant au "Bad Boy" du guitariste Eddie Taylor, longtemps compagnon de route de Jimmy Reed. Taylor se montre inspiré, tandis que l’harmonica et le chant de Phil May semblent s’entrelacer. Gros succès des Animals, "I’m Cryin’" est délivré de manière acceptable, mais pourquoi avoir ajouté une choriste au chant si décalé ? L’album se termine par un vieux rag boogie de Leroy Carr et Scrapper Blackwell "Gettin’ All Wet" dans lequel s’illustrent le pianiste Erwin Helfer et les Red Light Stompers. Un morceau qui se démarque du contenu et qu’il aurait peut être fallu placer en milieu de disque.

L’équation entre les bons titres et les pistes passables tourne nettement en faveur de ces dernières. On a parfois l’impression que si l’envie y était, la volonté de publier un second disque faisant lieu d’amortissement prévaut sur le reste. Si le premier disque méritait d’être découvert, ce second opus ne s’adresse en priorité qu’aux inconditionnels des PRETTY THINGS, des YARDBIRDS ou plus généralement des amateurs de British Blues.

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   LE KINGBEE

 
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- Phil May (chant)
- Dick Taylor (guitare)
- John Studebaker (guitare, harmonica, chant 9)
- Richard Hite (basse)
- Jim Mccarty (batterie, chant 8-13)
- Ron De War (saxophone)
- Dave Trumfio (contrebasse)
- Erwin Helfer (piano 13)
- Abdul Hakeem (guitare)
- The El Dorados (choeurs 2-11)
- The Red Light Stombers (tuba, trombone, trompette)


1. Wine, Women & Whiskey
2. Sure Look Good To Me
3. No Questions
4. The Amble
5. It's All Over Now
6. Bad Boy
7. Spoonful
8. French Champagne
9. My Back Scratcher
10. Can't Hold Out
11. Diddley Daddy
12. I'm Cryin'
13. Gettin' All Wet



             



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