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1984 Live At The N.e.c.
1986 In The Army Now
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2013 Back2sq1-the Frantic Fou...
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STATUS QUO - Dog Of Two Head (1971)
Par LONG JOHN SILVER le 31 Décembre 2016          Consultée 4003 fois

Imaginez que STATUS QUO, petit combo psyché pop Londonien, ait conservé son nom d’origine, à savoir The Scorpions. La face du hard-rock eût été radicalement différente. De l’autre côté de la Mer du Nord, à Hanovre, que serait-il advenu des cinq gaillards ayant pris l’option par la suite d’enregistrer tous leurs essais sous un patronyme (délesté de son « the » connoté 60’s) jadis abandonné comme l’acné juvénile ? Cela laisse place à des supputations du type : on aurait échappé à tout un tas de slows de l’été. Rick Parfitt aurait opposé son véto à l’enregistrement de Winds Of Change, une bluette envoyée à Francis Rossi par un fan allemand, et finalement il aurait dit oui pour essayer de (re)passer à la télé. Klaus Meine, quant à lui, aurait probablement osé reprendre "In The Army Now" pour espérer (quand même) percer. On n’aurait donc pas échappé à tout mais foin de falbalas.

On a tendance à lire que LA 'vraie' disco du QUO, groupe au boogie immuable, commence avec Piledriver et la signature du groupe chez Vertigo. C’est effectivement sur ce label en 1972 que sa carrière prend une nouvelle dimension. Auparavant, il a publié quatre albums via le label Pye dont le plus gros (et véritablement seul) succès reste son premier single : "Pictures Of Matchstick Men", une charmante ritournelle psyché/pop tout sauf couillue. Il y a un monde d’écart entre l’image populaire qu’on conservera du QUO et ses débuts psyché. Le seul point commun entre ces périodes étant l’aspect – en apparence - neuneu de l’ensemble. STATUS QUO aujourd’hui : c’est un groupe populaire qui plait aux prolos parce que ces mecs qui écument les scènes depuis des dizaines de lustres leur ressemblent. Pourtant, Rossi, Parfitt and C° ne sont pas issus à proprement parler de la Workin’ class. Sa majesté très gracieuse, le prince Charles, les adore et ne s’est pas privé de le démontrer. Mais voilà, tous les soirs, ils enfilent leurs jeans et leurs baskets pour délivrer leur boogie blues, souvent assené pied au plancher. Et ça n’a pas commencé subitement en 1972, comme s’ils avaient subitement croisé, un soir de cette année-là, le fantôme de Robert Johnson en train de passer les disques du Zep au Pub du crossroad.

Après deux albums pop, la trajectoire du QUO a nettement dévié en 1970 : le boogie se taille déjà la part du lion sur Ma Kelly’s Greasy Spoon, un album où cohabitent étrangement moments psychés et passages blues rock âpres, les deux tendances ne fusionnant que rarement, si ce n’est lors de son dernier titre qui avoisine les dix minutes et comporte des parties distinctes. Se détachait néanmoins "Junior’s Wailing", une reprise de STEAMHAMMER, groupe du British Blues Boom oublié, dans la lignée des combos aujourd’hui cultes comme SAVOY BROWN. Ma Kelly’s Greasy Spoon était un album de transition, la mue est quasi complète avec Dogs Of Two Head, la dernière contribution du QUO pour Pye Records. Le quintette est devenu le quatuor qui inscrira son nom parmi les groupes majeurs du hard rock. Roy Lynes, l’homme des claviers, s’en est allé. Les guitares ont pris tout le contrôle. La dimension psyché a (presque) totalement disparu – elle repointera quelque peu le bout de son nez après Dogs Of Two Head* -, ce disque contient plus que son comptant de boogies endiablés, y compris (et pourquoi pas) "Gerdundula", une pièce folk up-tempo, dont il sera question plus loin.

Certes, on y entend des mélodies pop, mais cette caractéristique faisant se mêler les plans de Chuck BERRY - amplis dans le rouge - et les mélodies des BEACH BOYS n’a jamais disparu de la musique du groupe. La facette pop assumée sert ici de fil rouge. Il s’agit de "Nanana", une simple ritournelle qui résonne comme un adieu avec le STATUS QUO d’avant. Autant qu’un message/clin d’œil subliminal (trois fois) délivré pour l’après : ce qui adviendra en changeant de crémerie. D’autant que c’est sa version la plus longue qui est placée en clôture d’album. Sinon, tout y est. "Umleitung" est la dernière contribution de Roy Lynes qui cosigne ce titre avec Alan Lancaster. Son placement en ouverture du disque fait également symbole. C’est un boogie mid-tempo sous testostérone qui s’étire sur plus de sept minutes. L’influence US des DOORS et de CANNED HEAT souffle tout du long. Le groupe tient solidement la durée, sans failles. Les soli de Rossi sont suffisamment parlants.
"Someone’s Learning", également signé (et chanté par) Lancaster, est un morceau à tiroirs introduit par un riff heavy répétitif, proto-stoner, tout en étant connoté heavy blues. Le changement de direction avant le solo est mené sans concession par la section rythmique Lancaster/Coghlan. Le groupe joue sur l’intensité et les contrastes afin d’affirmer sa cohésion. Le rôle de Rick Parfitt – guitariste rythmique – est prépondérant, un peu à la façon de celui de Richards chez les STONES, ou plutôt de ce que deviendra bientôt Malcolm Young pour AC/DC. On pense aussi à Rudolf, le taulier des Scorps. Son endurance, sa précision ainsi que sa rigueur rythmique en font le pilier autant que le métronome du son du QUO.

Les titres entêtants, qui peuvent agacer ceux qui disent que : 'le Quo, c’est toujours pareil', y sont aussi. "Somethings Going On In My Head" est l’archétype des chansons de blues rock énergiques que le groupe pondra désormais à longueur de disques.
Dog Of Two Head est un album où revient la signature de Bob Young, déjà présente sur l’opus précédent. Bob Young, souvent associé à l’écriture des chansons du groupe, est aussi son harmoniciste, intervenant sur album comme sur les planches. Or, celui qu’on a inévitablement affublé du titre honorifique de 5ème membre du groupe cosigne (déjà) les instants les plus remarquables de DOTH. "Mean Girl" est encore plus emblématique de l’idée qu’on se fait du style STATUS QUO, à placer du côté des instants qui fourniront matière aux futurs efforts, ceux qui graveront le son du groupe dans le marbre. Le label Pye ne s’y trompe pas puisque, cherchant à profiter de sa popularité grandissante, il commercialise – deux ans plus tard - ce titre sur single en 1973, lequel atteint le top 20 au Royaume Uni. Mais c’est "Railroad" qui marque le plus les esprits. Son riff vaut son pesant d’antidépresseurs. Les voix de Parfitt et Rossi envoient d’emblée un refrain et après : roule ma poule. Ce qui ne sera pas vraiment le cas car il s’agit encore d’un titre à tiroir qui se pose subitement avant de finir en blues rock bien lourd. Une réussite et une surprise qui laisse entendre que les QUO ne sont pas aussi basiques – ni bourrins - que ce qu’on prétend.

Reste le cas – déjà évoqué plus haut – de "Gerdundula", un titre acoustique folk joué à cent à l’heure. Cette chanson possède une mélodie enivrante, à la manière de celles qui feront le lit des hits tels "Whatever You Want" ou "Rockin’ All Over The World", que le QUO empruntera plus tard à John Forgerty pour mieux l’accaparer. Pas de confusion cher lecteur : "Gerdundula" ressemble davantage à un morceau de FAIRPORT CONVENTION qu’à un titre pris dans le répertoire d’un des géants du hard rock. Cependant, le tempo aidant, il ne fait aucune difficulté d’imaginer que cette chanson aurait parfaitement fonctionné si on lui avait appliqué la formule hard boogie dévolue aux classiques du répertoire.
Pour la petite histoire, ce titre figurait en face B d’un single hors l'album publié en 1970, puis réenregistré pour les besoins de l’opus 1971. C’est cette nouvelle version que le label Pye sort en single, toujours en 1973, sans grand succès cette fois.
Les futurs vinyles du groupe porteront tous la mention suivante, apposée au dos de leurs pochettes : From the Makers of. Imprimés au-dessous de la sentence : les négatifs miniaturisés des pochettes de chacun des albums publiés. La collection commence par la miniature de Dog Of Two Head. Symbolique ? La rupture du QUO avec Pye devenait toutefois évidente dès lors que ce label était surtout focalisé sur des artistes purement identifiés pop. Vertigo, sa (bientôt) nouvelle maison de disques, a été créée, il n’y a pas si longtemps, à la fin des 60’s, au moment où la pop music éclate, multiplie les voies. Les artistes déjà signés par ce label jouent du rock (Rod STEWART), du hard rock presqu’heavy (BLACK SABBATH), du prog rock (COLOSSEUM, GENTLE GIANT), du prog folk (MAGNA CARTA), du hard prog (URIAH HEEP qui s’en va au même moment). STATUS QUO va clairement réussir son pari, parachever son tournant en signant sur un label désireux de présenter le futur de la pop, son renouvellement. Ça paraît surréaliste de le dire aujourd’hui. Et pourtant.

*Notamment via certains passages de l’album Quo.

Note réelle : 3,5

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   LONG JOHN SILVER

 
  N/A



- Francis Rossi (guitare, chant)
- Rick Parfitt (guitare, piano, chant)
- Allan Lancaster (basse,guitare, chant)
- John Coghlan (batterie)
- +
- Bob Young (harmonica)
- Bruce Foster (piano)


1. Umleitung
2. Nanana (extraction)
3. Something's Going On In My Head
4. Mean Girl
5. Nanana (extraction)
6. Gerdundula
7. Railroad
8. Someone's Learning
9. Nanana



             



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