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HARD ROCK  |  STUDIO

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1973 Aerosmith
1974 Get Your Wings
1975 Toys In The Attic
1976 Rocks
1977 Draw The Line
1978 Live Bootleg
1979 Night In The Ruts
1980 Greatest Hits
1982 Rock In A Hard Place
1985 Done With Mirrors
1986 Classics Live!
1987 Permanent Vacation
  Classics Live Ii
1988 Gems
1989 Pump
1993 Get A Grip
1994 Big Ones
1997 Nine Lives
1998 A Little South Of Sanity
2001 Just Push Play
2004 Honkin' On Bobo
  You Gotta Move
2005 Rockin' The Joint
2006 Devil's Got A New Disgui...
2012 Music From Another Di...
2015 Aerosmith Rocks Doningto...
 

- Style : Alice Cooper, Thundermother, Ted Nugent, MÖtley CrÜe, The Black Crowes , The Dead Daisies , Ace Frehley , Guns N' Roses
- Membre : Steven Tyler , Whitford/st. Holmes
 

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AEROSMITH - Night In The Ruts (1979)
Par LONG JOHN SILVER le 11 Février 2015          Consultée 3518 fois

Si on se réfère à la photo qui illustre le sixième album des Dupont Volants ainsi qu’à la traduction littérale de son titre, et cela de la plus candide des manières, on pourrait imaginer que nos chers rockers sont aller chercher (bien) profondément dans les entrailles de la Terre le précieux métal dont ils usent afin de forger leurs riffs indestructibles. Un amateur d’Emile Zola, moins naïf puisque pétri de fibre sociale et soucieux du respect des droits des travailleurs, y détecterait le message suivant : « Non aux cadences infernales et au travail de nuit qui détruisent la santé ! Déjà qu’on voit rien dans une mine, alors la nuit… pensez donc, ma brave dame ! »… hé, hé !

Ce dernier n’aurait pas forcément tout faux puisque d’une les musiciens sont des oiseaux de nuit et de deux leur label et leur management, déçus par les chiffres de vente du précédent disque (2 millions d’exemplaires tout de même, aujourd’hui ces gens se prostitueraient pour bien moins que ça), effarés de voir que le budget alloué à la nouvelle réalisation a été presqu’entièrement englouti et/ou absorbé, décident de suspendre l’ouvrage en cours pour renvoyer tout ce petit monde sur la route ! Allez zou ! Ramenez-nous du pognon frais les gars ! La stratégie est stupide, cela ne fonctionnera pas. La hype du moment, c’est VAN HALEN (avec ce diable d’Edward qui en profite pour révolutionner la guitare, depuis on attend encore un successeur), alors que nos Dupont voient leur aura (momentanément) décliner à mesure que leur consommation de drogues augmente de manière exponentielle : on vit avec une paille dans le nez, une seringue scotchée sur une artère, le joint au bec et une bouteille d’alcool à portée de main ; derrière la scène, on crée un espace drogues réservé aux seuls zicos, lesquels feraient passer les protagonistes de « Las Vegas Parano » pour d’aimables convoyeurs de confiseries. Et puis, les cadences infernales, les musiciens ne s’en plaignent pas, ça fait un moment que la raison a déserté leur conscience dépravée.

Ajoutons, pour compléter le tableau, que les régulières viennent se mêler à l’atmosphère opiacée qui enveloppe la caravane, faisant office de démultiplicateur d’embrouilles : il suffit que celle de Perry ajoute une goutte (de lait) sur les plaies béantes qui enveniment les relations internes du groupe pour que Tyler, ivre mort comme d’habitude, décide de virer sur le champ son jumeau toxique. Ambiance.

L’album, commencé au printemps par le line-up originel, ne sort qu’en fin d’année et est achevé avec l’aide de musiciens additionnels qui se partagent les parties de guitare non encore finalisées par Perry. L’un d’entre eux, Jimmy Crespo, est officialisé en tant que successeur du soliste un peu plus tard. Gary Lyons est choisi pour diriger l’ensemble, succédant à Jack Douglas pourtant responsable des quatre disques précédents dont le parfois pénible Draw The Line, lequel dévoilait déjà l’essoufflement patent de la maison Dupont. L’idée de base étant de renouer avec le style qui fit autrefois le succès du diptyque Toys In The Attic/Rocks. Le son est éclairci, en dépit du brouillard opaque qui s’est installé de façon durable autour du combo en pleine dérive sur le plan humain et des parasites qui lui brouillent l’écoute. C’est bien simple, ce disque passe tout seul et, contrairement à son prédécesseur, il ne fait pas mal à la tête. En gros, Night In The Ruts est débarrassé des lourdeurs de Draw The Line et sonne plus proprement que les deux illustres opus cités plus haut. De ce point de vue, on peut dire que ce disque arrive avec une certaine avance sur ce que le gang sortira passé le mitan des 80’s, tant il sonne radio friendly. C’en deviendrait presque trop facile. L’album n’atteint même pas les 36 minutes, avec trois reprises, ce qui corrobore le constat que les gars n’en n’ont plus tellement dans les c… euh dans les chaussettes ! Sauf que le jeune godelureau du début des 80’s que je fus jadis, s’il a assimilé la contrepèterie du titre, s’en tape de tout ça. Il ne sait pas que "Think About It" est une obscure face B des YARDBIRDS et n’a jamais encore entendu parler des SHANGRI-LAS et pense donc que "Remember Walking In The Sand" est un petit bijou taillé par les joailliers autrefois responsables de l’immense "Rocks". Quant à "Reefer Head Woman", il s’agit de la reprise d’un blues des années 40 autrefois enregistré et signé par le BUSTER BENNETT TRIO.

Et pour cause, chacun de ces titres sonne comme du pur AEROSMITH. Le mix Pop/Hard rock appliqué à la chanson des SHANGRIS-LAS s’inscrit à merveille dans le répertoire du groupe. La voix de Tyler y apporte toute sa dramaturgie personnelle en y ajoutant une intensité déchirante sur le final. Les claps dynamisent le refrain comme il se doit et on n’a pas oublié d’y coller les chœurs idoines. Pour la YARDBIRDS, jouée depuis un moment sur les planches, c'est également bluffant, dotée qu’elle est d’un solo de guitare qui tue sa mère, ce qui est également le cas de "Reefer Head Woman". Doit-on préciser que Joe Perry ne joue sur aucune de ces chansons ? Pas plus qu’il n’est présent sur "Mia", splendide ballade dédiée à sa fille par un père absent dans tous les sens du terme. Ce petit bijou relativement méconnu mériterait un autre sort que celui de merveille réservée aux seuls connaisseurs quand le groupe se croit désormais tenu de nous infliger sur scène des machins aussi épouvantables que l’immonde "I Don’t Want To Miss A Thing" ou aussi rebattus que "Cryin’".

Cependant, les admirateurs de "toxic Joe" pourront tout de même retrouver la science du riff et la guitare aiguisée de leur guitar hero bien aimé car il cosigne avec son (ex/futur) chanteur tout le reste de la galette. "No Surprize", chanson autobiographique qui évoque sans détour le "rock’n’roll way of life" et ses excès tient parfaitement la route, de même que "Chiquita", boostée aux cuivres. On est bien dans l’optique choisie de reprendre les choses là où on les avait gravées jusqu’en 1976. "Three Mile Smile" et "Bone To Bone (Coney Island White Fish Boy)"-titre qui évoque une capote- sont deux occasions de remettre en selle la face la plus groovy du groupe, celle qui déclenche le battement de pied en pilotage automatique mais aussi pour Perry de démontrer que sur le manche, lui-même n’en est pas un, loin s’en faut. In fine, si ce disque n’est pas arrivé à pied par la Chine et qu'aucune de ses chansons ne s’inscrit durablement dans le répertoire de la troupe en live, elles s’avèrent être pour la plupart au niveau de ce qu’on attend du groupe en forme -!!-. On passe du bon à l’excellent, l’ensemble est aussi cohérent que roboratif puisque seule "Cheese Cake", sise quelque part vers le milieu du disque, accuse la comparaison avec le reste. "Night In The Rust / Right In The Nuts", en plein dans les c… dites-vous ? Tyler voyait une autre signification, en jouant sur les sens du mot « nuts » qui désigne également la folie, celle qui entourait un groupe dont on se demande encore comment ses membres ont fait pour survivre à pareille vie.

Au final, cet opus se vend tout de même deux fois moins bien que le précédent, confirmant l’érosion des ventes déjà constatée. Néanmoins, si la photo de couverture, certains textes et son accouchement sont sombres, l’album est étonnamment lumineux dans sa globalité. Il résiste remarquablement bien à l’usure du temps, on y revient avec plaisir et plus facilement que vers ceux qui sont pourtant dans la légende.

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Steven Tyler ( chant)
- Joe Perry (guitare)
- Brad Whifford (guitare)
- Tom Hamilton (basse)
- Joey Kramer (batterie)
- +
- Jimmy Crespo (guitare)
- Richard Supa (guitare)
- Neil Thomson (guitare)
- Louis Del Gatto (sax)
- Lou Marini (sax)
- George Young (sax)
- Barry Rogers (trombone)


1. No Surprize
2. Chiquita
3. Remember (walking In The Sand)
4. Cheese Cake
5. Three Mile Smile
6. Reefer Head Woman
7. Bone To Bone (coney Island White Fish Boy)
8. Think About It
9. Mia



             



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