Je m'étonne moi-même en mettant 2/5 au premier album d'ANGELE Brol. Pourtant, rien à faire, je ne peux pas mettre plus. Je l'ai découverte dès la sortie très médiatisée et réussie de son premier morceau "La Loi de Murphy", alors que je traînais sur certaines vidéos de son frangin Roméo ELVIS qui a connu le succès plus tôt. Au fil des écoutes, je me suis senti de plus en plus serein, me disant que l'album ne pouvait être que bon.

Il faut dire que la voix est parfaite, le personnage est réellement attachant. Alors quand le second single "La thune" sort quelques mois avant l'album, mon instinct de chroniqueur musical (oui, ça existe) me chuchote que cet album sera un carton cette année. Pourquoi donc une note inférieure à la moyenne ? Eh bien, la jeune est lisse, très lisse, trop lisse. Son style est vraiment intéressant, pas loin d'être unique. Pourtant, j'ai l'impression qu'elle a sorti un album sans prise de risques aucune. Par exemple, "Balance ton quoi" avait la très bonne idée de se moquer subtilement du phénomène Balance ton porc, cependant la manière de l'amener me paraît trop lisse, pas assez rentre- dedans. J'aurais voulu qu'elle rentre plus dans le lard, là où on ne l'attendait pas.
La collaboration avec son frère sur "Tout oublier" est plutôt rafraîchissante, tout comme "Victime des réseaux". Cette dernière aborde le thème des réseaux sociaux, abondamment utilisé dans cet album, aussi à travers "Je veux tes yeux". "Matins" propose un refrain qui n'hésitera pas à rentrer dans nos têtes pendant un certain temps, et nous rappelle par la même occasion qu'ANGELE possède une voix qui flirte avec la perfection auditive. Les morceaux tels que "Ta reine", "Flou", "Nombreux" ou encore "Jalousie" n'arrivent pas du tout à faire mouche à mes oreilles, trop prévisibles finalement.

Le potentiel d'ANGELE est énorme, et c'est peut-être pour cela que j'en attendais autant. Mais pour l'instant, Brol me donne plus l'impression d'être une belle musique à passer pendant un repas. Vous savez, ce style de musique où l'on n'a pas besoin d'avoir une attention soutenue parce que finalement elle passe bien en fond. Et je refuse d'accepter qu'ANGELE se résume à ça. Mon espoir réside principalement dans le fait qu'elle se lâche totalement dans ses compositions.