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1973 Rot
1974 Blau
1981 Gelb

Conrad SCHNITZLER - Rot (1973)
Par CORNELIUS le 8 Février 2022          Consultée 871 fois

Conrad SCHNITZLER est un ami ; un ami que l’on privilégie au-dessus de tous les autres peut-être parce que, croyons-nous, il n’existe pas. Et pourtant, il existe, ou plus exactement a existé (1937-2011), et ce n’est pas le manque d’inspiration qui l’a étouffé.
Plusieurs milliers d’enregistrements jalonnent sa foisonnante discographie (219 pages sur discogs !) – une véritable jungle amazonienne, avec ses myriades d’espèces rares ou non encore découvertes ou carrément disparues sans même avoir été répertoriées.

Membre fondateur de KLUSTER ayant également participé au premier album de TANGERINE DREAM, notre ami se concentre dés 1971 à sa carrière de soliste, comme Klaus SCHULZE qui dira d’ailleurs de son ancien collègue qu’il était un fou furieux. Il faut dire que la musique qui nous intéresse ici est beaucoup plus organique, plus impulsive et aussi plus abstraite que celle de l’auteur de Timewind. Dans l’univers déjà singulier du Krautrock, Conrad SCHNITZLER est une sorte d’OVNI et, comme souvent dans ce genre de cas, injustement méconnu.

Rot, la première couleur primaire, s’ouvre en beauté avec le très minimal et intense "Meditation". Plus précisément, une très basse tension analogique venue du fond de la vase originelle, qui s’impose comme une évidence en se renforçant de glissandi électroniques soutenus par une granuleuse mélodie de fête de sous les bois. Le tout finissant par se délier en une fracassante dérive intersidérale.
Nous sommes loin de tout ici, ou alors, variante plus attractive, nous revenons à la base, aux origines – enfin.

"Krautrock" est comme un joyeux bordel électronique maîtrisé du début à la fin : boîtes à rythme poussées à fond la gomme, cordes en mode space-flanger toute, pépiements d’oisillons fous car affamés. Puis, à mesure que l’on se fait à cet univers de sifflements d’ondes en torsades, on comprend qu’il s’agit là de la naissance non pas d’un seul style mais d’un univers destiné à se démultiplier en un nombre conséquent de styles allant de l’indus à la techno. On comprend surtout qu’il s’agit là d’une bien belle réussite de grouillement électronique à destination inconnue. Le genre de pièce qui devrait enterrer tout net celui qui l’entend, qui l’écoute avec suprême attention. THROBBING GRISTLE, Maurizio BIANCHI, AUBE, Chris WATSON ou encore AUTECHRE comptent évidemment parmi ces auditeurs hautement attentifs.

Ce premier opus officiel contient parfaitement tout ce que SCHNITZLER, dit le CON pour les intimes, offrira généreusement par la suite : une musique à la fois baroque et entêtante, renouant avec le bruit une relation pleine et dynamique et où, comme de juste, l’improvisation tient une place prépondérante. Harsh* est d’ailleurs le terme que l’intéressé utilise pour décrire son univers sonore et cela s’applique tout particulièrement à ce disque rude, obstiné jusqu’à la transe et, par conséquent, fort peu accessible à ceux qui ne jurent qu’en termes de pure harmonie et de gamme tempérée.

Un rouge qui, bien loin d’incarner celui des tyrannies communistes, est la pure expression d’un esprit libre et donc, incontrôlable.

*A ne pas confondre avec le mot 'Arsch', en allemand…

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- Conrad Schnitzler (électronique, divers)


1. Meditation
2. Krautrock



             



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