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ELECTRO / EXPéRIMENTAL  |  STUDIO

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1973 Rot
1974 Blau
1981 Gelb

Conrad SCHNITZLER - Gelb (1981)
Par CORNELIUS le 15 Février 2022          Consultée 565 fois

Une drôle de couleur que le jaune : très agréable à contempler, plus embarrassante à porter. La couleur du bien-être, de l’Asie, du cocu et du gilet que l’on porte sur la bande d’arrêt d’urgence d’une autoroute. Mais plus encore, un ton d’une certaine intensité nostalgique, comme le souvenir d’un âge d’or enfoui sous les gravats des siècles de fer et de bronze – sentiment qui prédomine sur cette singulière galette d’un dynamisme exemplaire.

A l’origine, cet album publié en 1981 en tant que successeur à Rot et Blau existait déjà en 1974 et s’intitulait The Black Cassette.
Contrairement aux deux autres couleurs primaires, Gelb est saucissonné en 12 pistes, façon format pop ; on l’absorbe (ou tente de l’absorber) en segments, en tranches de courts-métrages tous issus d’un même film, d’un univers sonore en constante ébullition. Est-ce à dire que c’est la couleur de prédilection pour s’aventurer en terres schnitzleriennes ? C’est fort probable.
En tout cas, le rythme y est soutenu avec une obstination devenue marque de fabrique ; du début à la fin, on se sent transporté en un univers fourmillant d’idées qui, pour abstraites qu’elles soient, s’accordent en une fort plaisante osmose. Et ce dès l’ouverture, intense comme une communion avec soi-même et son propre organisme en complète révolution.
On glisse ensuite de plage en plage, de glissandi synthétiques en cascades de boîte à ryhtmes, avec un naturel déconcertant et parfaitement relevé par des accords majeurs et remplis de nostalgie interstellaire. Avec d’inévitables pics comme la 9ème piste qui enveloppe l’auditeur d’une chaleur solennelle, presque sépulcrale.
Un véritable concert de musique à la fois spatiale et pleinement tellurique. Sorte de lutte spirituelle entre le confondant cosmos et la pesante incarnation et dont l’issue, loin d’être incertaine, est assurée par-delà les astres et les trous noirs.

Ce jaune, plus varié dans sa structure que Blau0 et Rot, n’est pas forcément d’un accès aisé non plus. Nous sommes ici en présence d’une œuvre de musique résolument expérimentale et où l’improvisation tient une place privilégiée – un élément à ne pas prendre à la légère. L’intéressé lui-même a toujours rappelé, avec sa bonhommie caractéristique, qu’il était avant tout un artiste du son, fasciné par le bruit des machines dont il avait la charge lors de ses jeunes années d’ingénieur en mécanique et très marqué également par l’enseignement pour le moins radical de Joseph Beuys, le fondateur du mouvement Fluxus. Le musicien à proprement parler ne vient qu’ensuite, comme complément.
Cela dit, le jaune du camarade Conrad se laisse entendre, et même écouter avec un plaisir aussi élémentaire que celui que ressenti lorsque, tôt le matin, brille le soleil.

Ce n’est pas abusivement que le CON est considéré comme un 'héros de l’underground'. Toute sa vie fut une aventure au service de l’exploration du rythme et du bruit et des possibilités de juxtaposition/interpénétration sans fins qui s’offrent à celui qui comprend le fonctionnement des machines.
Cette joie dans l’expérimentation est ici portée à son paroxysme ; un disque de bienvenue, en quelque sorte.

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- Conrad Schnitzler (électronique, divers)


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