Quand l’alarme résonne au cœur de la banlieue nocturne, c’est l’appel à se réunir autour d’un feu de pneus qui retentit afin de conjurer peur et misère nichées dans les âmes tourmentées.

Le son des BERURIER NOIR, si typique, si minimal, animal même, se met en place dès les premières notes de "Macadam Massacre", parfait manifeste anarchiste, n’ayant même pas besoin de paroles intelligibles pour asseoir sa supériorité apparente.

Un riff simple et punk, une boîte à rythme imperturbable, une voix véhémente presque désespérée. Le cocktail (Molotov) fait de bric-et-de-broc est prêt à agir, le venin prêt à se répandre dans les immensités goudronnées.

La répression, la guerre, la psychiatrie, la haine, la ville, l’horreur quotidienne à laquelle on s’habitue mollement. C’est tout cela que les BERUS décrivent froidement. C’est la bande-son sordide qui aurait pu irradier Irréversible, Tchao Pantin, tout film noir sans espoir ostensible.

Au comble de l’accablement, Frankie Teardrop ne se jeta pas dans le vide mais prépara son ultime périple sur les tonalités fractales étoilant "Noir Les Horreurs". Bien au-delà, le diamant continuait son chemin, ne produisant plus qu’un bruit indescriptible, métallique, presque inaudible, seulement couvert par un léger grincement périodique.