Finalement, que retient-on des CRANBERRIES ? Out les frères Hogan, qui en plus n'ont probablement aucun lien de parenté avec l'acteur de Crocodile Dundee. Non, c'est bien Dolores O'Riordan qui truste les devants de la scène, grâce à sa voix atypique, résolument originale et délectablement monocorde. Celle-ci fait merveille sur le premier album des Irlandais. Alors que le début des années 90 est plutôt synonyme de rage et d'envie d'en découdre (le grunge et le rock alternatif connaissent alors leur apogée), les CRANBERRIES surprennent en proposant une pop-rock certes énergique, mais n'hésitant pas à proposer des mélodies doucereuses et des plages aux ambiances feutrées. C'est frais et inspiré, ça fleure bon le talent, et le groupe n'est pas avare en compositions de qualité ("Dreams", "Waltzing back", "Linger", "Wanted", etc). D'ailleurs, il faut bien reconnaître que l'ensemble des morceaux, bien qu'oeuvrant dans des ambiances similaires, constituent une pièce de musique hétérogène et hautement appréciable, un petit exploit que le groupe renouvellera sur ses deux albums suivants.