De par son côté conventionnel, et oserais-je dire « ordinaire », Adam & Eve a souvent été déprécié des amateurs des FLOWER KINGS. C’est pourtant et justement son côté simple qui le rend si digne d’intérêt ! Ce disque est l’un des plus consistants des Suédois, et aucun titre – quelque soit sa durée – n’est à jeter. De plus, il est celui où le chant est le plus présent, ce qui rend l’ensemble plus accessible, et surtout plus digeste. Une porte d’entrée idéale pour le monde fleuri de Roine Stolt, en somme.

« Love Supreme », 19 minutes au compteur, est une véritable démonstration de feeling. Pas de parenthèse bâillement (un record !) ou d’incartade démonstrative (un aspect pas forcément désagréable avec eux, il est vrai), juste une pièce assez dépouillée, mélodiquement passionnante et très aboutie. Un de leurs chefs-d’œuvre.

Dans le même esprit frais et printanier, on trouvera deux chansons pop agréables : « Cosmic Circus » et « Starlight Man », toutes deux très belles. Les trois instrumentaux que comprend l’album sont, une fois n’est pas coutume, tous réussis, avec notamment le solo de piano vampiresque court mais approprié de « Days Gone by » et le très beau final que constitue « The Blade of Cain ». Mais même le genesissien « Babylon » est fort sympathique.

Bien sûr, on n’oublie pas la large frange prog des FK (c’est pour ça qu’on les aime), avec trois représentants. « Adam & Eve » est excellente, et dynamise l’ensemble de façon magistrale. Le deuxième pavé, « Drivers Seat » (18 minutes) est déstabilisé par une pause centrale qui laissera dubitatif, mais réserve bon nombre de passages délicieux. Un morceau au final assez grandiose. Seul « Timelines », en restant intéressant, me laisse de marbre.

« A Vampire View » est complètement atypique avec son ambiance sombre et théâtrale. C’est une réussite totale, on tient là l’un des meilleurs morceaux des FLOWER KINGS ! Daniel y chante merveilleusement bien.

Peu d’envolées guitaristiques pour cet opus, la 6 cordes prédominante de Roine étant la seule à même d’être sacrifiée au profit du chant. C’est au final un réel plus pour ce disque vraiment attachant.