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The FLOWER KINGS - Back In The World Of Adventures (1995)
Par KID66 le 1er Mai 2013          Consultée 4148 fois

Après une première tentative presqu’unanimement saluée par les amateurs de Prog en manque de leur came, intitulée The Flower King (dans lequel son créateur s’autoproclamait maître de la nouvelle vague de Rock Progressif), Roine Slolt décida de surfer sur la mince vague de sa nouvelle notoriété en sortant un deuxième opus sous le nom des FLOWER KINGS. Avec un « s » rajouté artificiellement pour signer la constitution d’un « vrai » groupe, et profiter d’un statut tout fraîchement acquis. Par « groupe » on entend ici d’autres personnes jouant batterie, basse etc… Leur rôle étant cantonné ici à une exécution sommaire, Stolt préférant composer seul ses chefs d’œuvre.

Mais qui est ce monsieur ? Roine Stolt est un guitariste/compositeur suédois qui a déjà un certain âge et une longue expérience lorsque qu’il crée cette formation pour entamer un voyage long et éprouvant. Mais Stolt est surtout un grand passionné de musique, il ne dort jamais loin de ses exemplaires de Relayer (YES), Meddle (PINK FLOYD), Foxtrot ou A Trick Of A Trail (GENESIS) et j’en passe. Il est également un travailleur infatigable, comme le laissera supposer un rapide coup d’œil sur sa discographie à l’heure actuelle. Son cerveau bosse à 2000 à l’heure, jour et nuit. Un peu comme celui d’un enfant qui aurait soudainement les moyens de réaliser tous ses rêves les plus fous. Une technologie sans limite au service d’une imagination infinie.

Notons aussi ce que Roine Stolt n’est pas, à savoir un génie, qualificatif qui de nos jours est utilisé à tort et à travers. Et si cet adjectif lui est souvent attribué, c’est parce qu’il semble systématiquement associé à des multi-instrumentistes branchés, totalitaires (très important), qui sortent des albums de 75 minutes minimum, remplis de titres atteignant sans peine le quart d’heure avec tous les instruments possibles et imaginables, des mélodies par camions et des dizaines de breaks alambiqués. Et ça n’a rien d’un cliché. Stolt est un bonhomme intéressant et bien sûr talentueux, mais sa musique au fil des années trahit son intention première, celle de faire comme les grands. Voire PLUS que les grands. Rarement mieux hélas. Le suédois est intraitable à ce jeu, et sa productivité ne reflète en réalité que son obstination.

Je me suis donc accordé un paragraphe pour râler, les suivants seront d’un autre ton ! Beaucoup des amateurs des FLOWER KINGS font débuter la carrière du groupe par Stardust We Are, le plus célèbre et apprécié des albums des nordiques. D’aucun citeront l’éponyme The Flower King mais peu évoqueront le cas de Back In The World Of Adventures ou de Retropolis. Si le second reste en effet plus anecdotique (injustement à mon humble avis), il me parait impensable d’évoquer les Rois des Fleurs sans citer à un moment le premier. Mais voilà, il faisait suite à un disque qui avait déjà posé les bases du style FK, et sera éclipsé à deux ans près par sa consécration.

Effectivement, Back In The World Of Adventures n’a rien de la grandiloquence, de la démesure de Stardust We Are, et n’est qu’un simple album de Rock Progressif sans grande prétention. Mais c’est justement ce qui fait tout son charme ! Il est vrai que l’heure est assez largement dépassée mais pas de pavé inconsistant de 20 minutes ici, et Dieu sait que Stolt saura remplir ses longues pièces ou même ses disques par bon nombre séquences superflues…

Ici, les deux titres les plus longs font 13 minutes et – bingo ! – sont les meilleurs de l’album. Back In The World Of Adventures s’ouvre de façon magistrale, avec un « World Of Adventures » puissant, épique, dont les minutes passent en un éclair. Chose assez rare pour qu’on puisse le souligner, aucun passage n’est à jeter : chaque plan, break ou accalmie est bienvenu et développe enthousiasme et large satisfaction. Dans un style moins démonstratif (mais Roine ne sera jamais du style à en abuser), « Big Puzzle » passionnera également. La carte jouée ici est plus fraiche, naturelle et surtout émotionnelle. Et là encore la magie opère sans peine, chaque mélodie séduit aisément, et le quart d’heure coule dans l’oreille comme une évidence. A noter un solo final de Stolt quasiment extatique.

Trois autres titres méritent à mon sens une oreille particulièrement attentive. « Theme For A Hero » est un instrumental absolument magnifique, à mon sens aussi essentiel qu’un « The Man Who Walked With Kings » (Stardust We Are) ou « The Pilgrim’s In » (The Flower King). Sachons aussi apprécier « Go West Judas », sursaut heavy très approprié dans ce disque globalement calme et serein. Si la première partie, avec ce chant plus sec de Roine, peut déstabiliser, on ne peut que saluer l’inspiration de la section instrumentale qui suit, riche en rebondissements délectables. « Atomic Prince/Kaleidoscope » démarre sur les chapeaux de roues avec un thème guerrier très sympathique dont les redondances sont espacées par des tirades de soli rêveuses, mais tombe malheureusement à plat trop tôt, avant de s’achever sur une plage acoustique très quelconque. Dommage, ça partait bien !

Les autres titres sont un peu des coups d’essais dans des genres que Roine cherche à maîtriser depuis ses débuts, ce qu’il parviendra plus ou moins à faire. « Train To Nowhere » et « My Cosmic Lover » sont résolument Pop. Le premier est assez réussi, et trouve sa place dans un album dense et parfois assez complexe. Le deuxième, avec son côté Hard FM, dynamise l’ensemble de façon agréable, sans cependant être essentiel. Restent deux instrumentaux embryonnaires (« Oblivion Road », « The Wonder Wheel »), particulièrement inutiles mais bon, ce sera un peu la coutume avec le Roi des Rois des Fleurs… Ces morceaux, même le premier, ne soutiennent pas une seule seconde la comparaison avec leurs collègues plus recherchés et intéressants. Ce décalage ne manque pas de déstabiliser ce Back In A World Of Adventures et c’est assez dommage. Stolt se montera bien plus convaincant dans ces registres sur Stardust We Are.

C’est Roine lui-même qui prend une nouvelle fois le micro et bien que son chant ait été maintes fois décrié, je trouve son timbre très agréable même si le monsieur manque encore un peu de puissance. Il ne me bluffera vraiment à ce niveau (et à bien d’autres) qu’à partir de Flower Power. Au final, on tient là un bon disque, certes inégal, mais tiré vers le haut par des fulgurances qui imposent le respect.

3,5/5

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   KID66

 
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- Roine Stolt (guitare, chant)
- Hans Fröberg (choeurs)
- Tomas Bodin (claviers)
- Michael Stolt (basse)
- Jaime Salazar (batterie)


1. World Of Adventures
2. Atomic Prince / Kaleidoscope
3. Go West Judas
4. Train To Nowhere
5. Oblivion Road
6. Theme For A Hero
7. Temple Of The Snakes
8. My Cosmic Lover
9. The Wonder Wheel
10. Big Puzzle



             



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