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The FLOWER KINGS - Paradox Hotel (2006)
Par KID66 le 28 Décembre 2013          Consultée 2620 fois

La sortie de Paradox Hotel confirme qu’Adam & Eve n’était bien qu’un sursaut d’orgueil isolé au sein de la période de décrépitude d’un groupe qui, à défaut d’avoir été grand, a su donner quelques moments de bonheur aux amateurs de musique progressive. Les « Big Puzzle », « In The Eye Of The World », « Garden Of Dreams » et autres « Deaf, Numb & Blind » peuvent siéger dans les cercles restreints du genre sans avoir à rougir. Mais depuis The Rainmaker, la machine tourne à vide. Le rythme de parution des disques du quintette ne semble pas avoir affecté par la sécheresse imaginative indiscutable de son leader et principal compositeur… Souffrance...

En 2006, Stolt sort son quatrième double album, et ne parvient à provoquer chez votre humble serviteur qu’un profond soupir. Ce n’est tout de même pas très cher payé pour 140 minutes de musique !

Bien que l’introduction fasse référence à Retropolis (le ping pong !), Paradox Hotel a de toute évidence été pensé et écrit comme un Stardust We Are 2. Le voilà ce fameux moment où capitaine du navire se rend compte qu’il commence à fatiguer se met à naviguer tranquillement sur des eaux connues. Et ayant connaissance du peu d’excursions aventureuses que se sont autorisés les suédois depuis leurs débuts, on se dit que finalement ils ne font pas grand-chose à par tourner en rond, encore et toujours. Je me souviens de Roine disant en interview à la sortie d’Unfold The Future qu’il savait que les fans rêvaient d’un Stardust We Are des années 2000, mais que c’était comme ça, que son groupe ne pouvait pas s’empêcher d’avancer, d’aller toujours plus loin.

*rire douloureusement étouffé*

« Monsters & Men » et on y croirait presque. Après maintes écoutes, je ne vois rien à jeter dans cette pièce de 21 minutes. Plus cohérent qu’un « The Truth Will Set You Free », imprégné d’une rigueur de composition héritée de « Love Supreme », « Monster & Men » est une superbe fresque réunissant un sens aigu de la mélodie et une finesse digne des plus grands. Une nouvelle fois, je suis impressionné par la qualité du chant des deux compères. Et puis ce piano… Pourquoi diable cet instrument n’a-t-il quasiment aucune place dans la musique des suédois ?

L’illusion perdure sur « Jealousy » (très jolie conclusion) et « Hit Me With A Hit » au refrain puissant, qui bénéficient tout-deux de l’élan crée par « Monsters & Men ». Le reste du double album s’avère hélas soporifique dans son ensemble et si l’on s’attarde à en comprendre les raisons, il sera difficile de ne pas remarquer l’absence manifeste de mélodies marquantes, rendant dispensables « Self consuming », « What If God Is Alone » ou encore « Life Will Kill You ». Les trames rythmiques sont désespérément plates, et il est vraiment dommage que les sursauts plus musclés (« The Unorthodox Dancinglesson », médiocre reste d’Unfold The Future, « Paradox Hotel »), censés remuer la soupe, soient parfaitement incongrus. Quant aux ballades, elles sont sans doute les plus chiantes du groupe.

Au rayon des gâchis, on trouvera en tête « Touch My Heaven », dont Stolt voulait faire son « Comfortably Numb » personnel. Hélas le solo final, commençant pourtant de fort belle façon, devient vite anti-musical et trainard à souhait. C’est d’autant plus navrant que le début du titre, à l’ambiance hivernale, est tout à fait séduisant. Tomas Bodin peut enfin exprimer tout son talent sur « Pioneers Of Aviation », qui n’est cependant que le gigantesque préliminaire d’un orgasme qui n’arrivera jamais. Et globalement il semble que Stolt ait laissé plus de marge à son Smithers sur ce disque : le break étrange de « Lucy Had A Dream » en est un exemple, tout comme « Life Will Kill You » qu’il a lui-même composé, ou le solo de l’excellent « Man Of The World ».

Niveau bonnes surprises je citerai « Bavarian Skies », curiosité ma foi intéressante et poignante, ou la mélodieuse « Blue Planet » qui aurait mérité de conclure un meilleur disque. En revanche, les deux pavés que sont « Minor GIant Steps » ou l’inégal « End Of A High Note » en touchent une sans faire bouger l’autre. Petits frères des « Road To Sancturay » ou « City Of Angels », ils possèdent de beaux passages mais le premier s’avère trop plat pour tenir la longueur et le second aurait pu être très bon mais souffre d’un refrain trop quelconque et niais.

Allez, je m’étais juré de ne pas y passer la nuit. Amateurs de Rock Progressif, fan des FLOWER KINGS, Paradox Hotel ne vous apportera au minimum qu’une somnolence agréable, et au maximum qu’une amère déception. A la question typique « cette œuvre aurait-elle gagné à être réduite à une seul disque ? » la réponse est : oui ! Stolt aurait bien fait de filtrer son Paradox Hotel, avant de récupérer le peu de substance, et de la diluer dans moins de flotte pour obtenir un disque digne de succéder à Adam & Eve. C’est vrai je suis méchant, cet opus sent le travail et la bonne volonté à plein nez. Il y a cependant un moment où il faut sévir, quitte à rehausser les uns et aplatir encore davantage les autres.

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- Roine Stolt (guitare, voix)
- Tomas Bodin (claviers)
- Hasse Fröberg (voix, guitare)
- Marcus Liliequist (batterie)
- Jonas Reingold (basse)


- disque 1
1. Check In
2. Monsters & Men
3. Jealousy
4. Hit Me With A Hit
5. Pioneers Of Aviation
6. Lucy Had A Dream
7. Bavarian Skies
8. Self-consuming
9. Mommy Leave The Light On
10. End Of A High Note

- disque 2
1. Minor Giant Steps
2. Touch My Heaven
3. The Unorthodox Dancinglesson
4. Man Of The World
5. Life Will Kill You
6. The Way The Waters Are Moving
7. What If God Is Alone
8. Paradox Hotel
9. Blue Planet



             



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