Projet ambitieux, ce nouveau skeud de GREEN DAY l'est assurément dans sa volonté : 18 titres formant un ensemble d'environ 70 minutes, le tout étant divisé en 3 actes pour coller à l'histoire de deux jeunes au sein de notre société moderne, voilà de quoi rappeler le travail important fait quelques années plus tôt sur le conceptuel American Idiot. Le résultat est-il à la hauteur de l'ambition du combo ? Ma réponse sera en demi-teinte : oui en partie, mais non surtout.

Oui, parce que, d'un côté, ce skeud, quoi qu'on en dise, contient son lot de titres agréables en termes de mélodies, surtout dans le premier et le second actes, et qu' on a droit à quelques titres bien efficaces, comme "Peacemaker", "East Jesus Nowhere", "Murder City", "Christian's Inferno", ou "American Eulogy". Bon, ces titres ne sont pas des tueries ultimes, loin de là, mais ils se retiennent facilement et restent percutants ou intéressants. Les titres à tiroirs manquent toutefois ici par rapport à American Idiot même si "21st Century Breakdown" en conserve quelques restes. Certains morceaux vont chercher quelques rythmiques tribales ("21st Century Breakdown", "East Jesus Nowhere", "The Static Age") qu'on pouvait trouver également sur l'album précédent (ou déjà sur l'ancien Dookie) et "21st Century Breakdown" introduit même un peu de musique folklorique.

Non, d'un autre côté, parce qu'on peut être frustré sur l'ensemble : GREEN DAY fait du GREEN DAY, mais moins incisif, se répète, concocte certains titres plus faibles ("Last Night on Earth", "Know Your Enemy", "The Static Age" ou "See The Light"), ou lorgne encore du côté de chez OASIS et consorts ("Restless Heart Syndrome" ou "21 Guns" par exemple). GREEN DAY ne nous surprend donc pas, et pire il nous déçoit même. Ce qui ne signifie nullement que l'ensemble soit mauvais, car après de nombreuses écoutes je n'en ressors absolument pas avec une impression d'album médiocre. Simplement, on dira qu'il manque là quelque chose qui fait qu'on ne s'emballe pas vraiment, que notre plaisir se sent quelque peu contenu. Disons que les compositions sont un peu faciles, qu'il y a un peu trop de passages calmes, et que l'ensemble manque d'ambition alors qu'on était en droit d'attendre un peu plus du concept, même si GREEN DAY n'a jamais été un monstre question songwriting.

En conclusion, il s'agit là d'un album correct, disons bon dans l'ensemble mais sans plus. En tout cas moins intéressant qu'American Idiot (même si l'emballage est quasi similaire) qui, lui, contenait par exemple un "Wake Me Up When September Ends" imparable et quelques titres plus pêchus. Toutefois, on peut passer un bon moment avec ce mélange de pop, de rock et d'influences punks. A condition de ne pas se méprendre et de l'écouter essentiellement en mode "pop/rock on".