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POP-PUNK  |  STUDIO

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ALBUMS STUDIO

1994 1 Dookie
2004 American Idiot
2009 1 21st Century Breakdown
2012 Uno!
Tré!
2016 1 Revolution Radio
 

1994 Dookie
 

- Style : Kottak

GREEN DAY - Revolution Radio (2016)
Par T-RAY le 17 Mai 2017          Consultée 2761 fois

Dans un processus créatif, l'ascèse peut être bénéfique. Surtout si l’on a péché par excès d’abondance auparavant. Arguant d'une période de créativité intense et inégalée après la sortie de 21st Century Breakdown, en 2009, GREEN DAY s'était laissé aller à l’opulence, à la boulimie même, pour sortir coup sur coup trois (trois !) albums, la désormais fameuse triplette “¡Uno!”, “¡Dos!” et “¡Tré!”. Enfin, fameuse, pas tant que ça si l’on considère la qualité du contenu de chaque disque. Clairement, cette effervescence créative était autant le fait du talent de Billie Joe Armstrong que de son abus de drogue et d’alcool. Forcément, il a fini par voir double. Et même triple, en l’occurrence.

C'est une tendance presque constante : produire plusieurs disques à la suite d’un même processus créatif revient généralement à noyer le meilleur dans une masse informe de moins bon et de mauvais. L’exemple “Load” et “Reload” pour METALLICA étant le mètre-étalon en la matière pour les fans de Metal. Dans sa trilogie narcissique, GREEN DAY n’a rien produit d’aussi mauvais que “Reload”. Mais rien d’aussi bon que “Load”. Bref, trois albums mais un échec artistique, et le constat d’un échec sanitaire aussi. Billie Joe avait besoin d’une bonne cure de “rehab”.

Enfin sorti en 2013, Armstrong a rameuté ses compères Dirnt et Cool pour un douzième album studio qui tranche avec la démarche entamée par GREEN DAY depuis “American Idiot”. Fini les albums concept. Fini aussi les expériences artistiques à la “¡Uno!”, “¡Dos!”, “¡Tré!”. Le nouvel album serait le premier album classique depuis “Warning”. Classique pour son format standard. Et classique pour son contenu. Douze morceaux plutôt directs, sans fioritures, représentatifs du GREEN DAY de toujours. “Revolution Radio” brasse les sonorités des différentes périodes de l’histoire du groupe. Comme une bonne vieille station de radio spécialisée nous balance coup sur coup des morceaux d’un même genre musical, variations dans la continuité.

D’abord, il nous renvoie à plusieurs reprises à l’ère des premiers succès internationaux du power trio. Et à l’âge d’or du Pop-Punk. Débuté comme une ballade typiquement GREEN DAY, “Somewhere Now” propulse ensuite un riff d’un Rock ensoleillé, californien, sur le devant de la scène. Le titre respire la bonne humeur, un petit côté laid back qui se fait sentir derrière le rythme plutôt décontracté. Les chœurs et les harmoniques brillantes renforcent ce côté cool, feel good. L’éponyme “Revolution Radio” rappelle aussi fortement le GREEN DAY classique. Il aurait pu avoir sa place sur “Dookie” avec son énergie toute juvénile, palm muting typiquement Punk et power chords totalement Pop-Punk en renfort, agrémentés de quelques petites mélodies de guitare saturée. Le très adolescent et poppy “Bouncing Off The Wall” est sans conteste le plus Pop-Punk de tous les morceaux de ce douzième album studio.

“Too Dumb To Die” également rappelle fortement le GREEN DAY de “Dookie” et plus encore celui de “Nimrod”. Plein de cette énergie Punk à roulettes, le morceau donne sérieusement envie de bouger, de sauter sur place, de reprendre à tue-tête avec Armstrong le refrain. À côté de tous ces titres, certains s’évadent quelque peu du cadre traditionnel du groupe. Ainsi, Still Breathing” apparaît comme un morceau plus mature qui commence et se poursuit davantage comme un titre de BLINK-182 que comme un titre de GREEN DAY. "Shiny" comme un morceau de l'autre trio phare de la scène Pop-Punk, avec ces chœurs sur une partie du refrain tels qu'on les entend chez BLINK, "Still breathing" joue à merveille les pastiches. Volontaire ou non, ou pas pastiche du tout, d’ailleurs, ce titre reste excellent quand même.

D’autres morceaux rappellent plus volontiers le GREEN BAY de ces quinze dernières années. Avec “Bang Bang”, on entre dans le vif du sujet : beaucoup plus punky, ce morceau s’inscrit dans la lignée de ce à quoi nous a habitués GREEN DAY depuis “American Idiot”. Musicalement parlant, il aurait même pu figurer sur le mythique album à la grenade, avec son refrain qui détonne. “Youngblood” porte aussi en lui le type de mélodies, d'accords et d'arrangements que l’on retrouve sur “American Idiot”. L’alternance entre couplets sur des sonorités Pop et des refrains plus Punk est caractéristique du best-seller du groupe. Quant à “Say Goodbye”, hyper entraînant, il ravive aussi les souvenirs du GREEN DAY de “American Idiot”, mais aussi celui de “Nimrod” ! Un petit tube en puissance.

Mais finalement, c’est “Forever Now” qui reprend le mieux l’esprit de “American Idiot”. S’il semble rappeler, dans sa superbe première partie, le style développé sur ”Dookie”, la reprise, dans la deuxième partie, de l’air de “Somewhere Now” renvoie totalement aux procédés de composition de “American Idiot”. Même sa durée (6’52’’) en témoigne. Bien sûr, GREEN DAY ne serait plus GREEN DAY s’il ne nous sortait pas des ballades de son chapeau. “Outlaws” est LA power ballade de l’album. Avec un écho délicieusement 80’s sur la voix des couplets. Là, c’est à l’album “21st Century Breakdown” que le morceau nous renvoie. On partage la nostalgie des paroles de Billy Joe Armstrong lorsqu’il les interprète. Une nostalgie qui nous ramènerait presque aux années 1960, reverb et “oohoo” de Tré et Mike aidant. “Ordinary World”, ballade conclusive aux atours Folk, est interprétée à coups de picking. Le morceau achève le disque dans une tradition digne de celle du “Good Riddance” de “Nimrod”.

Ce véritable “feel good” album est un excellent condensé du style GREEN DAY de toutes les époques. Celles de son histoire, et celles de ses inspirations. Il pourrait faire un excellent Best Of s’il n'était constitué que de titres originaux. L’impression de déjà entendu est là, évidemment, mais sans lasser le moins du monde. Radio (friendly), cet album l'est sans aucun doute. Revolution, on en est loin, en revanche. Si l’on primera le côté fédérateur retrouvé, on déplorera l’absence totale de surprise ou de prise de risques. Mais après quatre albums en dessous de son meilleur niveau et une cure de désintoxication aussi inévitable qu’indispensable pour Billie Joe Armstrong, GREEN DAY nous est revenu dans une forme qu’on ne lui a pas connu depuis plus de dix ans. Vivement le prochain album.

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   T-RAY

 
   NESTOR

 
   (2 chroniques)



- Billie Joe Armstrong (guitare, chant, piano)
- Mike Dirnt (basse, chœurs)
- Tré Cool (batterie, chœurs)


1. Somewhere Now
2. Bang Bang
3. Revolution Radio
4. Say Goodbye
5. Outlaws
6. Bouncing Off The Wall
7. Still Breathing
8. Youngblood
9. Too Dumb To Die
10. Troubled Times
11. Forever Now
12. Ordinary World



             



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