Et voilà ! Il fallait que ça arrive, l’attente a été longue et la mue artistique de KT était tout sauf évidente mais nous y sommes enfin : le premier chef d’oeuvre de l’artiste écossaise se trouve entre nos doigts et il s’intitule Tiger Suit.

Les deux albums précédents étaient de grande qualité, les compositions ont toujours été le point fort de TUNSTALL, et l’énergie comme le sens du rythme et de la mélodie infusés dans la grande partie de ses morceaux étaient remarquables mais ne parvenaient pas à convaincre totalement. Le blâme était principalement à imputer aux albums qui n’étaient pas parfaitement équilibrés et qui manquaient peut-être de ce quelque chose de spécial, d’unique qui n’avait encore pas atteint pleine maturité précédemment.

Mais ce virage radical vers une électro pop teintée de folk, toujours enrobée par cette énergie rock, était le déclic qui a permis à KT de tester ses limites et d’assumer pleinement son incroyable potentiel artistique. Cette combinaison entre sonorités « organiques » et nappes « synthétiques » mises au service de compositions vibrantes d’émotion et de vitalité, cette puissance animale contenue dans un écrin électronique, représentent véritablement un exploit inattendu de la part de l’écossaise.

Vous aurez du mal à me croire mais des premiers riffs d’ « Uummannaq Song» jusqu’aux dernières notes de claviers de « Lost », Tiger Suit tutoie des sommets et frise la perfection musicale telle que je la conçois. La seconde partie reste un léger cran en dessous, notamment parce que les arrangements électro sont moins présents et audacieux que dans la première moitié, bien que les compositions et les paroles restent de très haute volée.

Nul besoin d’aller plus loin et de décrire un à un les morceaux. J’ajouterai simplement que « Lost » fait partie de mes morceaux préférés, toute époque et tout genre confondus, et que vivre le live autour de la tournée de cet album fut une expérience à couper le souffle. Enough said.