Bridge Over Troubled Water... Un joyau, tout simplement. Le duo n’a pas fait les choses à moitié et nous livre en 1970, pour une dernière collaboration en studio, leur plus bel album.

Que peut-on dire d’autre à l’écoute de la chanson éponyme ? Art GARFUNKEL, intime et profond, très bien servi par le piano, crée à crescendo un véritable torrent d’émotions, jusqu’au final grandiose, pendant lequel il s’époumone au point de nous faire verser une petite larme. Une ouverture fantastique. Et que dire sur des morceaux comme « El Condor Pasa » ou « The Boxer », désormais des classiques ?

L’album brille aussi par sa variété. Aux côtés de ces ballades mélancoliques ou apaisantes (citons « Cécilia », chantée comme une comptine), l’entrainant « Keep The Customer Satisfied » vient nous mettre un bon coup de tonus à l’aide de cuivres endiablés, après un départ folk rythmé mais plutôt calme : à nouveau le crescendo est du plus bel effet. Mais la chanson la plus surprenante est sans aucun doute « So Long, Franck Lloyd Wright », superbe. La flûte et les percussions sont au service d’une ambiance presque psychédélique, et Arthur GARFUNKEL donne à nouveau de la voix en solo pour rendre hommage à son confrère architecte.

L’enjoué « Baby Driver », “The Only Living Boy In New-York”, “Bye Bye Love”… Il n’y a pas d’exception, toutes les chansons sont un réel plaisir pour nos oreilles, et tous les amateurs de mélodies peuvent se lancer sans craintes sur cet album, qui est à n’en pas douter un grand cru millésime brut de 1970.