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FOLK-POP  |  STUDIO

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- Membre : Art Garfunkel
- Style + Membre : Paul Simon

SIMON & GARFUNKEL - Parsley, Sage, Rosemary And Thyme (1966)
Par GEGERS le 20 Février 2011          Consultée 5194 fois

Dense et riche. Voici deux adjectifs qui viennent immédiatement à l'esprit au moment d'aborder la chronique de Parsley, Page, Rosemary And Thyme, troisième album de SIMON & GARFUNKEL. Court, tout du moins selon nos standards actuels, puisque l'album dure moins d'une demi-heure, cet opus permet au duo de s'établir finalement et durablement comme des artistes indispensables de cette deuxième moitié des années 60. Et alors que la même année sort Revolver des Beatles et Pet Sounds des Beach Boys, les deux Américains complètent le trio avec rien de moins qu'un indispensable de la musique.

Il faut bien dire que, cette fois, le duo aura pris le temps. Alors que Sounds of Silence avait été enregistré en à peine trois semaines, pour parer au plus pressé et tenter de surfer sur le succès tardif de son premier album, SIMON & GARFUNKEL s'enferment trois mois en studio (une durée extrêmement longue pour l'époque) afin d'accoucher de cet opus. Bien leur en a pris, tant Parsley & Co permet enfin de capter et appréhender pleinement l'aura et la plus-value combinée des deux artistes. Exit les arrangements à la va-vite, les sons parasites et le mixage bancal, cet opus, dont la production a été réalisée par le duo, reflète enfin parfaitement son talent. En atteste le premier morceau, « Scarborough fair ». Morceau traditionnel britannique importé par Paul Simon de son séjour en perfide Albion, ce titre aux ambiances médiévales (apportées par la présence d'un clavecin) met en exergue la parfaite complémentarité des deux artistes. Riche en harmonies vocales, cette pièce doucereuse et mélancolique témoigne de la richesse et de l'entente fusionnelle du duo.

Au sommet de sa créativité, Paul Simon se fait le compositeur et l'interprète tourmenté de ses titres, folk, pop et rock, alors que, de sa voix plus aiguë, Art Garfunkel apaise et rassérène, comme sur la tendre ballade « For Emily, Whenever I may find her », sur laquelle le chanteur se taille la part du lion, préfigurant des ambiances distillées plus tard sur ses albums solo. De manière subliminale, l'album s'insinue chez l'auditeur et grandit en lui, résonnant plus profondément au fil des écoutes. Bien entendu, Parsley & Co s'impose grâce à ces titres rock qui le parsèment, à l'image du rugueux « The bright green pleasure machine » ou du déjanté « A simple desultory phillippic », précédemment paru sur le premier album solo de Paul Simon, et qui voit l'artiste s'embarquer volontairement dans un solo d'harmonica totalement raté, comme pour donner plus de poids à son manifeste. En effet, décidant de répondre aux attaques le décrivant comme un sous-Dylan, Simon juge plaisant de jouer jusqu'au bout les Dylan de série B en sabordant lui-même son morceau, pour un résultat délicieusement irrévérencieux.

Mais Parsley & Co doit aussi son succès à ces ballades folk-pop qui constituent l'identité du duo. A la fois intimiste et grandiloquente (de par la présence d'imposantes orchestrations), « The dangling conversation » et ses tristes arpèges offrent une réflexion sur l'inéluctable éloignement des couples. L'hédoniste « Cloudy », enjoué et véhiculant une tendre naïveté, traite des petites joies quotidiennes qui permettent à l'existence d'être plus supportable, alors que « Homeward bound », qui atteint le Top 5 des charts, décrit l'inaltérable attachement à ses racines sur fond de folk énergique. Mais c'est sur une note plus sérieuse que s'achève l'album : en décidant, sur le conceptuel « 7 o'clock news/silent night », de superposer un extrait de journal télévisé sur le célèbre cantique de noël, le duo livre sans en avoir l'air une féroce et désabusée réflexion sur la vie aux USA. Poignant, ce morceau résonne de manière identique dans nos oreilles, plus de 40 ans après sa conception.

Parsley, Page, Rosemary And Thyme marque donc une remarquable progression pour le duo SIMPON & GARFUNKEL, qui livre un album digne de son talent et de son inspiration. Pour notre plus grand bonheur, celle-ci ne faiblira pas par la suite.

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   GEGERS

 
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- Paul Simon (chant, guitare)
- Art Garfunkel (chant, piano)
- Joe South (guitare)
- Carol Kaye (basse sur 1 et 3)
- Eugene Wright (basse sur 6)
- Joe Morello (batterie sur 6)


1. Scarborough Fair / Canticle
2. Patterns
3. Cloudy
4. Homeward Bound
5. The Big Bright Green Pleasure Machine
6. The 59th Street Bridge Song (feelin' Groovy)
7. The Dangling Conversation
8. Flowers Never Bend With The Rainfall
9. A Simple Desultory Philippic (or How I Was Robert
10. For Emily, Whenever I May Find Her
11. A Poem On The Underground Wall
12. 7 O'clock News / Silent Night



             



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