Human After All, c'est bien sûr l'album qui pose problèmes à beaucoup de gens : un album de DAFT PUNK maudit en quelque sorte. Les critiques semblent ne jamais avoir réellement compris ce disque, pas plus que de nombreux "fans" du duo français masqué, qui en sont restés à Discovery (2001), voir à Homework (1997)...

Human After All est effectivement un disque un peu particulier : beaucoup plus agressif et moins dansant que Discovery, carrément pas disco du tout, plus porté sur les instruments modifiés que véritablement sur les samples, et emprunt de façon évidente d'un feeling rock (voir parfois quasiment metal).

Il y a beaucoup à dire sur les influences que l'on peut déceler dans cet album : Human After All doit effectivement autant à KRAFTWERK (pour le côté mécanique et technologique de ses chansons) qu'à BLACK SABBATH (pour l'aspect répétitif de certains motifs qui sonnent quasiment comme des riffs). L'intro de la chanson "The Brainwasher", quasi plagiat de celle du tube "Iron Man" de la bande à Iommi, ne peut que confirmer cette théorie.

Cette audace est la principale force d'excellence de Human After All : en prenant le contrepied total de ce que l'on attendait alors d'eux (c'est à dire de faire un Discovery 2), DAFT PUNK a réussi à prouver qu'il pouvait être un grand groupe. Car Human After All est un disque puissant, dérangeant, presque malsain, volontairement décalé. Les aspects métalliques et mécaniques, son electro/house trash et dégueulasse, sale et rugueuse, révèlent un DAFT PUNK décidément très rock et très noir, que l'on aurait jamais osé imaginer lors de la sortie du lumineux Discovery.

Human After All, c'est donc l'album maudit de DAFT PUNK... Qui sait, peut être gagnerait-il à vieillir encore de quelques années pour être reconsidéré, un peu comme les grands vins ?