On peut ressentir une certaine admiration pour la technique de rap de Nicki MINAJ et on a beau apprécier le hip-hop, certains albums peuvent nous mettre dans un certain malaise malgré tout. C’est le cas de Pink Friday, le premier opus de la rappeuse trinidadienne.

Sa personnalité sans filtre s’exprime dans toute sa splendeur sur "Did It On’Em" et son ego grossit à vue d’oeil sur d’autres titres comme "I’m The Best" bien évidemment. Pour la modération, on repassera. On ne peut pas le lui enlever, Nicki gère les rimes et les jeux de mots avec brio, sur "Fly" ou encore "Roman’s Revenge" en duo avec EMINEM. Son flow fluide et rapide ainsi que sa précision technique sont probablement les éléments qui justifient son surnom de reine du hip-hop, mais il y a un mais…

Le vrai problème, ce n’est même pas réellement cette approche peut-être un peu trop frontale. Non, d’après moi, là où ça pêche le plus, c’est sur des chansons comme le single "Super Bass", "Last Chance", "Your Love" ou bien l’ horripilante "Check It Out" avec mon détésté WILL.I.AM. Les productions mélangent beats électro-pop artificiels de très mauvais goût, basses démesurées et paroles agaçantes qui tournent en boucle, au plus grand désespoir de votre crâne désormais migraineux.

Nicki MINAJ, en choisissant de privilégier les aspects excessivement commerciaux et superficiels de son univers, me semble très loin de cette approche brute qui fait la force du rap. Selon moi, son attitude béotienne au plus haut point est dérangeante, à croire qu’elle ne cherche qu’à choquer à tout prix, ce qui donne une impression d’épuisement et de forcing qui a tout pour me déplaire. Il aurait suffi d’une pointe d’autodérision pour que Nicki nous fasse découvrir une femme forte, certes, mais surtout pleine de substance. Pour le moment, on est loin du compte et bien que Pink Friday ait connu un succès dingue, à ce stade le style de Nicki laisse sérieusement à désirer.