Le volet Tha Carter II de Lil WAYNE, sorti en 2005, est souvent considéré comme l'un des meilleurs albums de sa carrière, et même comme l'un des meilleurs albums de rap de cette période. Le rappeur de la Nouvelle-Orléans a beau sortir ses projets à une vitesse folle, rien ne l’arrête, surtout pas sa créativité inépuisable, même si cette fois, il n’est plus accompagné du producteur Mannie FRESH, il reste malgré tout très bien entouré.

On ressent cette nouvelle direction dans la production du disque, dès les premiers morceaux "Tha Mobb" ou "Fly In" qui redéfinissent le rap conventionnel de l’époque avec leur atmosphère épique. Plus intense et grandiose, désormais le rap se veut plus majestueux que jamais, comme sur l’ode à la réussite "Money On My Mind" dont le beat entraînant rappelle les racines du hip-hop tout en offrant la perspective moderne de Lil WAYNE.

Le rappeur de 23 ans affirme sa place au sommet de l’industrie sur l’ambiance triomphante de l’hymne éponyme "Carter II", une célébration de son identité artistique. Et même si les skits ne sont pas toujours d’une grande utilité, le reste de l’album a vraiment beaucoup à offrir, des influences caribéennes-reggae de "Mo Fire" aux deux collaborations avec la chanteuse r’n’b Nikki KYNARD sur "Weezy Baby" ou "Get Over".

On retrouve tout de même un bon nombre de titres à la vibe plus old school comme "Lock And Load", "Feel Me" à l'instrumentation plus soul, l’ambiance lover à la maturité affirmée de "Grown Man", avec son mentor BIRDMAN sur le duo street et dynamique "I’m A Dboy", petite immersion dans le rap du Sud, ou encore "Receipt" sur lequel la mélodie mélancolique et la sincérité crue de Weezy révèlent un pur moment de poésie hip-hop.

L'une des forces majeures de l'album réside dans la diversité de sa production. Des beats percutants de "Fireman" qui accompagnent la fièvre incandescente du flow de Lil WAYNE aux mélodies plus introspectives de "Hustler Musik", sans oublier "Shooter" où les harmonies suaves d’un Robin THICKE pas encore cancelled s’entrelacent au flow distinctif de WAYNE dans une fusion musicale inattendue mais franchement géniale. Ce sont autant de singles qui offrent un son novateur, la quintessence du génie de Weezy.

Le reste du disque est dans la même veine, toujours aussi bon : la revendication audacieuse "Best Rapper Alive" sur une des meilleures instrus du projet, "Hit Em Up", "Fly Out", ou encore l’atmosphère électrisante de "Oh No" qui résonne avec la force brute du rap, mettant en lumière la polyvalence du rappeur dans son art.

Plus rien n’arrête Lil WAYNE : à chaque sortie, il crée des pièces maîtresses de la culture hip-hop où chacune des chansons révèle la diversité stylistique et musicale du rappeur tout en dépeignant sa vie sous un éclairage totalement authentique. Il a beau être the best rapper alive, en assistant à cette montée vers le succès, on sent que Weezy reste indéniablement vrai. Tha Carter II est un succès incontestable qui ne se résume pas qu’à ses tubes mais à son entier, un témoignage de l’ingéniosité musicale de Lil WAYNE.