Ah, Version 2.0... je me souviens comme si c'était hier de la première fois que j'ai entendu «Push it» en 1998, accompagné de son clip surréaliste et provocateur. Jusque là, j'étais enfoncé dans la techno jusqu'au cou, avec de belles œillères. Et c'est alors que j'ai compris une première fois que je m'étais trompé. D'autres singles ont suivi, comme «I think I'm paranoid» et «You look so fine» et j'ai été séduit à chaque fois par cette musique rock plutôt musclée mais utilisant une abondance d'effets électroniques et d’échantillonnage.

Un peu plus tard, j'ai découvert l'album dans son intégralité et je n'ai pas cessé de l'aimer depuis. S'il arrive parfois que je l'oublie quelque temps, toutes les retrouvailles me laissent bouche bée. Si bien que je l'intègre sans hésiter à mon top 10 du rock, même en ayant découvert nombre de disques de prog, de hard rock, de psychédélique, de new wave, de punk ou d'alternatif. Ah, en fait, Garbage se classerait plutôt dans la dernière catégorie, même s'ils en sont sans doute une des facettes les plus pop.

Si j'aime cet album, c'est pour à peu près tout. La composition musicale, le rythme, les instruments, le chant, les paroles, la cohérence de l'album... Je suis en adoration devant la puissance de «Temptation waits», de «Push it», de «Wicked ways» autant que devant la grâce de «The trick is to keep breathing» et «You look so fine», sans oublier la tension malsaine de «Hammering in my head». Quel dommage que ce chef d’œuvre soit si mal estimé... beaucoup stigmatisent l'effet 2.0, le trouvant trop proche du premier, mais je n'ai jamais compris. Alors que le premier est brillant mais un peu décousu, voire bricolé, Version 2.0 est un album bien plus construit, avec un style bien plus précis. Toujours le problème spontanéité contre travail en somme, et comme toujours, je penche pour la deuxième option.