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- Membre : Van Der Graaf Generator, The Purple Helmets
- Style + Membre : Peter Hammill Et Gary Lucas

Peter HAMMILL - Sitting Targets (1981)
Par ARP2600 le 11 Juillet 2014          Consultée 2018 fois

Au milieu de la deuxième époque de la carrière de Peter Hammill, l'attachant Sitting Targets marque une césure plutôt nette. Le style d'écriture reste sensiblement le même et beaucoup de sons sont hérités du triplet The Future Now/pH7/A Black Box, et pourtant le résultat est bien différent. On n'a presque plus ici de sensation d'expérimentation. Les chansons sont très bien écrites, avec clarté et propreté, il s'agit d'un album, certes pas commercial, mais tout de même bien plus abordable que tout ce qu'il avait proposé auparavant.

C'était sa volonté, précisément. Après ce tortueux Black Box et sa suite de 20 minutes, il a voulu proposer une musique plus simple et claire. Il a également voulu restaurer une orchestration plus conventionnelle. Si les albums précédents l'avaient vu améliorer sa technique de basse, il estime cette fois avoir développé sa guitare rythmique. Effectivement, la plupart des plages présentent de beaux motifs, précis et prenants. Le tout donne l'impression d'être joué par un groupe de rock alors que ce n'est pas le cas : depuis la fin de Van der Graaf Generator en 1978, Hammill a vraiment travaillé en solo, jouant la plupart des pistes lui-même, avec toujours un ou l'autre invités comme Guy Evans et David Jackson mais dont les pistes individuelles ont été intégrées à la production. C'est encore le cas ici, le son est de ce fait un peu artificiel, bien que fort crédible. Ce retour du son rock incitera cependant Hammill a retravailler en vrai groupe, ce qui sera le cas sur Enter K et Patience.

Il semble que Hammill soit particulièrement content de cet album, il se fait peu d'autocritiques à son sujet et assure que c'est de celui-ci qu'il a le plus souvent interprété des chansons en concert. S'il ne s'agit pas de son meilleur travail – mais comment égaler sa période 73-75 ? – ce Sitting Targets est, il faut bien le reconnaître, particulièrement réussi. Il n'y a pas une seule mauvaise idée à la base de ces onze chansons et, si certaines auraient pu être mieux réalisées, la plupart sont à la fois simples et étonnantes d'ingéniosité. Ajoutons à cela un petit miracle de cohérence de l'album. Les chansons sont d'ambiances fort diverses et n'ont pas un sujet commun, mais elles se marient bien, ce qui a étonné leur auteur lui-même. Thématiquement, elle se groupent en plusieurs catégories : la vie nomade de l'artiste sur «Central Hotel», «Stranger Still» et «Sitting Targets», la création artistique sur «Sign», «What I did» et «Hesitation» ou encore sa plus habituelle obsession pour la dégradation des choses sur «Glue», «Ophelia» mais aussi de nouveau «Stranger Still» où il parle d'entropie.

Parmi les plages les moins réussies, on pourra citer «Stranger Still» où son piano peine à prendre, et «Hesitation» qui est assez rude et jure par rapport au reste. «Glue» est prenante mais le rythme aurait pu être mieux maîtrisé. J'ai n'ai guère de réticences au sujet des huit autres... «Breakthrough» est un démarrage où les couplets lents et mous contrastent excellemment avec les refrains rock. «Empress's clothes» est une magnifique et mystérieuse miniature, où la mélodie diffuse est sous-tendue par une de ces lignes de guitare rythmique caractéristiques de l'album. La chanson-titre «Sitting Targets» représente bien le disque, elle est très directe et réussie. «Sign» est particulièrement belle, une des meilleurs mélodies de Hammill, assurément. Enfin, le final «Central Hotel» est le plus bel exemple du caractère précurseur du compositeur en matière de rock alternatif, le son lourd et sombre annonce le grunge, surtout dans le petit développement vers 2:20, où l'harmonie est plus tendue.

Sitting Targets n'est peut-être pas un album très impressionnant, il n'y a pas de pyrotechnie, la voix de Peter Hammill est relativement moins agressive que d'habitude, mais ce travail à la fois accessible et d'une haute tenue artistique ne doit pas être sous-estimé. Il est dommage qu'il ne soit pas plus souvent cité comme un de ses meilleurs albums car c'est bel et bien ce qu'il est. Peut-être plus encore que Nadir's big chance, ce disque est une porte d'entrée idéale dans le monde tourmenté du génie londonien.

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- Peter Hammill (tout sauf)
- Guy Evans (batterie sur 1,2,6,7,9)
- Phil Harrison (synthétiseurs sur 3,8,9)
- David Jackson (saxophone et flûtes sur 4,6,7,10,11)
- Morris Pert (percussion sur 4,7,10)


1. Breakthrough
2. My Experience
3. Ophelia
4. Empress's Clothes
5. Glue
6. Hesitation
7. Sitting Targets
8. Stranger Still
9. Sign
10. What I Did
11. Central Hotel



             



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