Youpi, DAFT PUNK est de retour ! Enfin, le groupe n'était jamais vraiment parti, mais en ce qui concerne un contenu original et de qualité, il faut remonter à l'injustement décrié Human After All (quoi Tron ? connais pas). Voilà donc que débarque Random Access Memories, RAM pour les intimes. Album ouvertement encensé par bon nombre de gens, mais qui, bien évidemment, se trouve bien surestimé.

La grande innovation de RAM, celle qui gravera l'album dans le marbre, c'est que le duo français ne se sert plus de samples et ne plagie plus ses idoles. Pour la première fois, des musiciens extérieurs viennent mettre la main à la patte. Inouï. De plus, il ne s'agit pas de premiers venus médiocres, mais de la grosse pointure : Pharrell Williams, Chilly Gonzales, Paul Williams, Nile Rodgers...La musique sonne également de manière plus naturelle, conséquence possible de l'arrivée des invités. Sur le papier, tout s'annonce bien....
Sur le papier seulement. Car dire que DAFT PUNK a sorti un album génial, c'est se mentir à soi-même. L'attente et la promotion médiatique abusive ne justifient en rien le fait de devoir se voiler les yeux et acquiescer. 74 minutes de musique d'un coup, pour un projet pop-électro, c'est bien trop long, le remplissage est aussi facile à éviter qu'un Rafale lancé à pleine vitesse. Pour être franc, la moitié de l'album en est constituée, et oscille entre le gentillet et l'horrible. Dans cette dernière catégorie, il faut impérativement jeter des catastrophes comme "Within", tué par un vocoder atroce, ainsi que "Contact", aka « I have no idea what I'm doing ». Passons également sous silence "Lose Yourself to Dance", dont rien que le titre en annonce la durabilité.

RAM est-il aussi moisi tout le long de l'album ? Non, et encore heureux. La version complète de "Get Lucky" est bizarrement plus attrayante alors qu'elle n'est pas spécialement différente. Quant à "Doin' It Right", il s'agit de la seule chanson exploitant pleinement le vocoder de bonne manière, sans compter le chant de Panda Bear. Mais la pièce maîtresse de RAM, c'est surtout "Giorgio by Moroder". Entendre le seigneur du disco parler de sa vie, puis un morceau qu'il aurait pu composer lui-même, ça n'a pas de prix. La relative monotonie du morceau atténue cependant cette joie.

DAFT PUNK, artistiquement, revient par la petite porte. Le peu de grandeur pourtant mérité qu'il a pu obtenir s'est enfui, et avec lui ses meilleures années. Ce n'est pas ce que les masses sont pourtant en train de voir : le plus important à leur yeux, ce n'est pas Random Acesss Memories, pas immémorable, mais la marque DAFT PUNK, et rien qu'elle. Commercialement, le duo a donc encore de beaux jours devant lui.