L'entreprise est audacieuse. Des Red Cardell qui s'associent avec le plus Breton des Britanniques Jimme O'Neill pour un supergroupe celtique et bariolé, voici qui a de la gueule.

Bariolé, c'est bien le terme qui convient pour décrire ce projet, qui embarque notamment en ses rangs le rappeur IC Will et le reggaeman Winston McManuff. Le mélange des genres fonctionne plutôt bien, principalement sur Loudéac, mariage réussi entre folk celtique et reggae, loin d'être contre-nature. Ce sont néanmoins les ballades qui tirent leur épingle du jeu : "Time to love", sur laquelle la "patte" Red Cardell est évidente, est superbe de tendresse et de délicatesse. Il en va de même pour "Princess of Lorient" et surtout "A song of the islands", évocatrices et splendides dans leur retenue, qui se voient sublimées par la voix à la fois puissante et fragile de Jimme O'Neill.

L'ensemble reste résolument ancré dans le patrimoine celtique (l'instrumental "Rose in the Heather"), voire dans le traditionnel le plus pur lorsqu'intervient en fin d'album Louise Ebrel. Il faut bien reconnaître que les interventions rap, si elles se font séduisantes en début d'album, se font plus dispensables sur "Goadec in da Club"), qui peine à séduire pleinement. On retiendra essentiellement de ce CELTIC SOCIAL CLUB les titres folk/rock, portés par la finesse instrumentale des Red Cardell et la voix poignante de Jimme O'Neill, ce qui est déjà une belle réussite en soi. Un super-groupe qui a de la gueule !

3,5/5