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EDM / POP  |  STUDIO

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VITALIC - Voyager (2017)
Par CHIPSTOUILLE le 29 Novembre 2017          Consultée 1525 fois

Souvent, nous souhaiterions que chaque page musicale réserve son lot de surprises, de voyages ou de contrées non explorées. Voyager et sa promesse de conquête spatiale nous invite à partager un moment de grâce sonore, prompt à faire décoller nos semelles du sol auquel elles semblent inexorablement attachées. Il y parvient, semble-t-il. Malgré ses habitudes tenaces, VITALIC nous émerveille toujours. Même Rave Age, décevant, nous propulsait dans l’espace au moins quelques instants grace à ses superbes "Fade Away" ou "Under your sun", avant de s’empêtrer dans la mélasse. Voyager, moins audacieux mais bien plus facile à appréhender, ne réitère pas l’erreur.

Si tous les artistes de la scène électronique avaient le talent de Pascal Arbez-Nicolas, il y a bien longtemps que les nouveautés 100% acoustiques seraient en minorité. Depuis les flûtes préhistoriques à deux trous, l’homme n’a eu de cesse de bricoler des instruments de plus en plus complexes pour accompagner son chant (ou non) afin de produire l’art abstrait par excellence : la musique. L’ordinateur, dernier né de la famille (1), est sans doute celui qui lui donne le plus fil à retordre. Cet instrument aux capacités infinies, cet animal impossible à dompter, VITALIC semble être le premier à vraiment le maîtriser.

Certes, on a déjà entendu ci et là, telle ou telle sonorité, tout ceci continue à user et abuser d’un cadre rythmique relativement répétitif. Mais VITALIC se détache de la masse. Dépasser le bidouillage expérimental ou le zigouigoui rigolo qu’on passe en boucle sur fond de boum boum, cela semble possible. Ce n’est pas systématique, "Levitation" nous récite la leçon des DAFT PUNK sous cortisone avec pauvreté. Pire, lorsque le zigouigoui en question n’est pas fun pour un sou, comme cette version déprimante de la mélodie de "funky town" par LIPPS INC. (2) sur le regrettable "Lighspeed", on finit même par s’emmerder. Dans la même veine, "Sweet Cigarette" est un autre de ces titres abrutissants à la "My friend Dario" ou "Chicken Lady", dont l’auteur semble ne définitivement pas vouloir se débarrasser.

Mais on décolle vous disait-on, grâce à une bonne grosse dose de chant pop. Non plus à dose homéopathique entre deux machins bruitistes comme sur Rave Age, mais à coup de mélopées suaves, digne des interventions de Beth Orton chez les CHEMICAL BROTHERS. "Eternity" et "Don’t leave me now", un brin cheesy façon pop à paillette années 80, sont les deux bouffées d’air frais qui font le plus de bien à cet album. D’autres tubes electro-pop, plus démonstratifs, s’enchainent sur canevas électronique saturé, donnant à l’album plus d’un argument pour vous convaincre d’embarquer à bord de sa fusée : l’excellentissime "Waiting for the stars", "Hans is driving", "Use it or lose it" sont autant de réussites. Cela donne à Voyager une certaine assurance, comme si son géniteur était persuadé d’accoucher d’un grand album, limite un brin prétentieux.

Pire que prétentieux, tout cela est désincarné. VITALIC crée de la musique pour podium de défilé de mode, d’où les beautés divines et élancées vous toisent de leur regard froid. Ce que l’on a toujours reproché et reprochera peut-être toujours à la musique électronique est son manque d’humanité. Aux pures émotions du rock, l’EDM n’a que trop souvent su opposer le charme géométrique des machines. Pourtant VITALIC remet un brin d’intelligence dans tout cela. Derrière la machine, il y a l’architecte, ce dieu manipulateur qui façonne et refaçonne, jusqu’à créer une musique si évidente qu’on en oublie qu’elle est artificielle.

Quand l’architecte s’oublie, comme sur "Nozomi", il donne au bon gros pilonnage en règle ses lettres de noblesses, finissant par l’envol d’une fusée partie vers les cieux, dans le vacarme et la furie. Voyager, non sans écueils, parvient ainsi à nous faire décoller. Ces écueils, oubliables, sont tels les tessons d’une bouteille de champagne éclatée sur la coque de la navette. On n’aura certes pas l’honneur de la déguster. On se doute même que ce ne sont jamais les plus grands crus qui finissent par repeindre la coque des navires. Mais il y a malgré tout dans ce parfum de bulles acides, comme sur cet album, l’aura d’un projet réussit.

(1) Si l’on exclue quelques expériences d’hurluberlus, comme un orgue à flammes. De même, si l’on classifie les différents bricolages électroniques de Richard D. James dans la même catégorie, fatalement.
(2) Mais si, vous connaissez, la musique de l’arrivée à Fort Fort lointain dans Shrek 2, ou encore de la pub Areva sortie en 2006.

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   CHIPSTOUILLE

 
  N/A



- Pascal Arbez-nicolas (pratiquement tout)
- Caroline Hervé AKA Miss Kittin (chant sur 4)
- David Shaw (chant sur 2)
- Mark Kerr (chant sur 5)
- Tristan Stansbury (voix sur 9)
- Brenna Mcquarrie (chant sur 10)


1. El Viaje
2. Waiting For The Stars
3. Levitation
4. Hans Is Driving
5. Use It Or Lose It
6. Lightspeed
7. Eternity
8. Nozomi
9. Sweet Cigarette
10. Don't Leave Me Now



             



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