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2005 Ok Cowboy
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2007 V Live
 

- Style : Aura Shred

VITALIC - Dissidænce Episode 1 (2021)
Par CHIPSTOUILLE le 5 Mars 2022          Consultée 793 fois

Avis à ceux qui n’ont pas le temps de lire (mais pourquoi diantre avez-vous alors cliqué ?), j’ai fait long. Comme on dit, plus c’est long, plus c’est bon.

En 2005, chroniqueur novice sur F.P, essentiellement fan de Metal à l’origine, je commençais à avoir fait le tour des albums pour lesquels j’étais en mesure de rédiger des chroniques (1). Bien sûr, côté classique, tout restait à faire (2). Mais pour le reste, les discographies de U2, RADIOHEAD, TRI YANN et MALICORNE étaient en passe d’être achevées. Côté musiques de Jeu-Vidéo, j’avais décidé à l’époque de me limiter aux disques de remix, pas toujours évidents à se procurer, même en version piratée. Il était temps de faire un premier bilan.

J’aime quoi, en musique, à part le Metal, quelques rares trucs de pop, rock et celtique dont j’ai fait le tour, et la musique classique ? L’électro, il y a des trucs sympa en électro ! Je me suis prestement occupé de DAFT PUNK déjà, même si ça manquait un peu de réussite chez les versaillais. Il y avait bien d’autres artistes, mais qui ? Ironiquement, ma première référence en la matière, l’OST du premier WipeOut, n’a toujours pas fait l’objet d’une chronique. A côté de celle, très surestimée, de l’épisode 2097, je n’ai jamais vraiment compris le déni dont elle a toujours été victime.

Sur Internet, trouver des informations sur le sujet s’avérait assez compliqué. Le streaming en était à ses balbutiements, se focalisant sur les nouveautés. C’était également l’éternel problème du Peer to Peer. Si l’album n’était pas une nouveauté, les informations étaient maigres et le téléchargement bloquait systématiquement à 74, 82, ou…argh….97% (3) ! Mon "QG musical" était alors avant tout le Gibert Musique de St Michel à Paris, un magasin géant dans lequel chaque genre populaire a (avait ?) le droit à sa propre "mini-boutique". Chacune est (était ?) dotée d’un vendeur spécialisé dans son domaine, parfois capables d’excellents conseils. Chaque semaine, j’en repartais avec 3 à 4 CD sous le bras. Je passais moins souvent le bout du nez dans le rayon électro, mais allez, me suis-je dit, pour voir, tentons le coup…

Il m’est impossible de tout à fait vous retranscrire l’incongruité de cet échange 16 ans après les faits. J’avais daigné demander à ce monsieur, qui n’avait visiblement pas l’habitude de questions aussi saugrenues, s’il avait dans ses rayons de la musique de 10 ans d’âge, au bas mot (même pas, à peine 8). Le vendeur m’a regardé comme si j’avais des plumes. De telles antiquités ? Bien sûr que non ! En fait si, il en voyait passer dans ses bacs d’occasion parfois même à moins de 1€ le disque. Putain de codes de genre, putain de modes ! Je vous jure, cette façon qu’a l’Electro de dénigrer son propre passé, ça m’a toujours gonflé.

En creusant un peu sur le Web à l’époque (4) j’avais fini par dénicher quelques pépites, comme l’excellent OK Cowboy de VITALIC qui avait été élu album de l’année, il me semble, par je ne sais plus quel site spécialisé. 2021, 16 ans se sont donc écoulés et… Là ! Sacrebleu ! Saperlipopette ! Ventre Saint-Gris ! Là, enfin, dans mes oreilles, ni en provenance du Japon ni de 1996 : des sonorités acides !

MERCI VITALIC ! Merci, putain, Merci ! J’en ai eu les larmes aux yeux quand j’ai entendu "Rave Against the System" pour la première fois ! Qu’est ce que ça fait plaisir d’entendre un artiste en 2021 qui ose nous ressortir ces sonorités-là ! C’est sûr que c’est con, mais que c’est bon ! D’ailleurs, c’est raccord avec son discours. Pascal Arbez-Nicolas ne dit pas "EDM", lui a toujours persisté à dire "Techno". C’est la même chose franchement, à part les effets de mode, on a juste interverti les termes, comme le marketing sait si bien le faire. Mais sinon, boum-boum et zou, de la musique électronique parfois (trop rarement) mélodique par-dessus. Changer l’étiquette de "techno" pour EDM est une autre de ces démarches qui a consisté à cracher sur le passé, à ne pas assumer. Ce n’était pas mieux avant, c’est sûr, mais ça ne veut pas dire qu’il faut négliger le passé à ce point-là pour autant !

4 albums de VITALIC chroniqués jusque-là, 4 commentaires, et à l’exception de Rave Age (difficile d’aller totalement à contresens d’un 3/5, vous me direz), à chaque fois un commentateur nous a fait la grâce d’un un avis opposé au mien. Flashmob c’est de la bouse ? "Poison Lips" ? "Second Lives" ? Vraiment ? Rien de nouveau sous le soleil pour OK Cowboy ? C’est pas faux (5), depuis SCARLATTI on tourne un peu en rond !

On va donc insister dans cette chronique pour expliquer ce qu’il y a (la plupart du temps) de bien chez VITALIC, à savoir la construction mélodique. Le truc ultra important que beaucoup ont l’air d’oublier en musique, que le chant se fasse la malle ou non, ou qu'elle expérimente ou pas. VITALIC, c’est la division 1 de l’électro parce que c’est super mélodique. C’est construit, c’est recherché, c’est polyphonique, c’est varié, c’est même parfois fin et c’est tout, ça suffit. Pas besoin d’aller nous chanter de la poésie en 'suce' (la faute est volontaire) ou nous inventer le dernier 'son' à la mode et qui ne le sera déjà plus dans 5 ans. Quoiqu’en disent les éternels fans d’Ummagumma et les allergiques à la musique instrumentale.

VITALIC a une paire de bollocks comme ça en plus. Kiddy SMILE est venu en renfort sur ce "Rave against the system". On l'entend renforcer cette voix robotique au fur et à mesure que le titre monte en intensité. Mais bien avant que son intervention ne s'entende, on la voit ! J’ai découvert le voguing à cette occasion. Une danse assez particulière, je dois admettre. Je ne sais pas s’il faut rire ou applaudir, on va dire les deux : je kiffe ! Le voguing, c’est le punk anarchiste de 2021 ! Non content de nous ressortir des sonorités qu’on n’a pas entendues depuis 1997, VITALIC nous accompagne tout cela d'un putain de clip ! Regardez-moi ça si ce n’est pas beau : du poil, du cul, de la sueur, du moule-bite, du sang, du léchage de téton et des pommettes saillantes si artificielles que même Lolo Ferrari n’aurait pas osé ! Prenez ça dans la gueule, les homophobes ! Je vous jure qu’après le discours incensé de Zemmour sur la culture, ça fait un bien fou de voir des trucs comme ça. Oui, il faut montrer, comme ça, plus encore, jusqu’à l’écœurement, jusqu’à ce que les 'pédés' ça soit tellement normal d’en voir partout qu’on n’y prête plus attention. Brokeback Mountain et 120 battements par minute sont de superbes histoires d’amour. Juste la fin du monde est un film magnifique (RIP Gaspard Uliel). Ça me bouffe qu’un candidat à l’élection présidentielle nous parle ainsi de faire le tri dans l’art, et qu'il soit applaudit pour cela. En 2022, des discours liberticides pareils, ce n’est pas tolérable ! Passons le bonjour à ceux qui croient encore que la musique n’est pas politique. LOL ?

Ça ne veut pas dire que je n’apprécie pas la musique classique, Marcel Pagnol et Alexandre Dumas ou le parc du Puy du Fou par ailleurs (l’homme et l’artiste, débat sans fin…) ! Il y a de la place pour tout le monde. C’est la qualité qui doit faire le tri, surtout pas les sujets traités et encore moins les gens qui sont à l’origine de toutes ces œuvres. Si vous trouvez qu’ils en font trop, c’est normal. La volonté des homosexuels à vous montrer leur cul, comme celles des noirs à parler de racisme, n’est que proportionnelle à la résistance qu’ils rencontrent pour pouvoir s’exprimer. C’est comme le porno dans les années 70. Tant que c’était à peine autorisé ou sous la menace d’être interdit, il y en avait partout dans les salles de cinéma. Depuis que plus personne ne veut interdire la pornographie (à part les éternels empêcheurs de tourner en rond), c’est devenu relativement mineur en termes d’occupation des salles. Tolérez et vous verrez, iels (haha, provoc provoc) passeront à d’autres sujets. Ce qui devrait choquer le plus les gens aujourd’hui, c’est l’intolérance, pas les bisous gays. Le clip de VITALIC ne devrait même pas faire réagir. Mais bon, avec les délires de Poutine en Ukraine, l’empereur des conservateurs homophobes, qui saurait dire où l’on va ?

Dans cette idée, le reste de l’album se rapproche plus de l’agressivité sonore entêtante de Flashmob. "14 AM" et "Boomer OK" sont les exemples les plus jusqu’au-boutistes. C’est donc un peu moins pop et beaucoup plus Techno que les 2 précédents albums. Précisons que ce n’est pas ce critère qui justifie la note. C’est bien les titres pop que VITALIC réussissait le mieux sur Voyager. J’aime les deux. Sur Dissidaence, on retrouve des sonorités acides sur l’excellente "Cosmic Renegade", donc double-dose de plaisir et double-merci ! La pop n’a pas complètement disparue avec "Haute definition" et ses casseroles synthétiques. Contrairement à PNL et JUL (oui, je mets tout le monde dans le même panier) l’autotune - que dis-je - le vocoder chez VITALIC est utilisé avec parcimonie, donc pas de soucis. "Lost Time" contraste de par son calme. On n’y trouve ni beat, ni zigouigouis électroniques, juste de la mélodie lente et un brin abrasive, un peu sinistre. On dirait presque du LORN, tiens ! Mais non.

Ce que j’aime chez VITALIC, c’est qu’il parvient à garder sa patte quelle que soit la recette appliquée. Ou l’influence ! Oui, il y a du JARRE (la fin de "Danse avec moi"). Comment ne pas faire l'analogie avec l'excellente "Under the Influence" des CHEMICAL BROTHERS sur "Boomer OK" (la BO de Wip3Out aussi, j'ai kiffé!) ? Il y a du DAFT PUNK aussi, et plein d’autres choses chez VITALIC, et alors ? Trouvez-moi un seul artiste qui n’ait pas d’influences ! Même chez SCARLATTI fils on entend toujours l’influence de son père. Chez IGORRR aussi, donc même pour lui, Rien de nouveau sous le soleil ?

"Carbonized" en revanche nous refait le coup du mannequin qui parle, avec des sonnettes et des perceuses épouvantables en prime. Là, de la mélodie, il n’y en a plus du tout, donc c’est nul : carton jaune pour cette conclusion.

Dans l’ensemble, est-ce trop varié ou trop fourre-tout ? Je ne sais plus trop dire. Mais on ne va quand même pas reprocher à un album de Techno d’être trop varié. Rappelez-moi, l’excès de répétitions, n’est-ce pas ce que l’on avait toujours reproché au genre avant de faire comme s’il n’avait jamais existé ? Si, c’est même pour ça qu’il faut écouter VITALIC et redonner sa chance à cette techno bien trop dénigrée. La techno variée et mélodique, c’est bon, on en redemande, il suffit de bien la faire comme ici. Pour mes métaphores habituelles à base de boisson, vu la proximité avec Flashmob, Dissidænce Episode 1 est définitivement alcoolisé. C’est une vieille bouteille de rouge, 25 ans d’âge, qui fait plaisir quand elle passe par l’orifice, avec du dépôt au fond cependant (6). Ce n’est pas un grand cru, mais tout de même un Bourgogne mémorable (VITALIC from Dijon !), avec juste la petite touche d’acidité qu’il faut. Espérons que celle de l’épisode 2 à venir ne sera pas bouchonnée.


(1) Le Métal était alors encore strictement interdit sur le site. Et si ça n’avait tenu qu’à moi à l’époque, il n’y aurait jamais eu le moindre album traité en double entre NIME et FP (pas plus que de kro-express, d’ailleurs). J’ai évolué depuis sur ces questions. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ! Passons.
(2) Tout reste toujours à faire d’ailleurs. Amateurs de LULLY, SCHUMANN, LITZ, RAMEAU, BERLIOZ et de musique classique en général, désireux de partager votre passion, n’ayez pas peur de postuler !
(3) Une pensée émue pour le Dragon Tales de KOXBOX qu’il m’a fallu des années pour pouvoir m’écouter en entier. Il n’est pas si bon que j’ai pu le croire. Des sauts dans les pistes de cet album qui ne pouvait dépasser les 97% m’ont alors fait croire à d’audacieuses ruptures de rythme. Ce qui explique pourquoi sa chronique n’a pas été écrite à l’époque, par ailleurs.
(4) Faute d’un joli site comme Forces Parallèles permettant de trouver des pépites électro en quelques clics. Ca va le boulard, oui, merci ! Mais j’en profite surtout pour remercier mes collègues au passage, qui ont poursuivi la démarche depuis, avec passion et assiduité.
(5) C’est "nouveau" que je ne comprends pas !
(6) J’espère que les homophobes apprécieront cette double métaphore de très mauvais goût au moins autant que moi.

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- Pascal Arbez-nicolas


1. Haute Definition
2. Rave Against The System
3. Lost Time
4. Danse Avec Moi
5. Cosmic Renegade
6. 14 Am
7. Boomer Ok
8. Carbonized



             



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